Le lapin d'Alice !

lapin

C'est moi ! Du moins c'est l'effet que je me fais depuis quelques semaines, avec accélération notable ces derniers jours.... D'ailleurs j'écris de moins en moins. Je lis de moins en moins. Zut ! Je suis en retard, je suis en retard, je suis en retard !!!

Départ J-3. Mamma mia ! Mon appartement ressemble selon les moments à un champ de mines (tellement de trucs au sol qu'on ne sait plus où poser les pieds), au Marché Saint Pierre (j'enlève chaque soir de dessus mon lit des paquets de vêtements en tous genres, il m'arrive même de me demander si je vais le retrouver en-dessous, pour pouvoir - enfin - dormir), au repaire d'un documentaliste fou (tellement de bouquins et de papelards étalés par terre et sur mon bureau que je désespère d'y retrouver mon foutu passeport avant vendredi. Je crois qu'il va falloir que j'investisse dans un casque de spéléo, et que je m'encorde pour explorer ces monticules à l'équilibre fort précaire)

Progrès : j'ai descendu ma valise ce week-end et j'ai commencé à mettre des trucs dedans. Reste à savoir si ce sont les bons. J'ai l'impression d'une improvisation totale, ou presque.

Au bureau, c'est pire. Chaque jour qui passe ajoute une couche aux trucs-à-faire-absolument-avant-de-partir. Chaque fois que j'en raye un en haut de la liste, j'en ajoute deux en bas. C'est énervant !

Boss me demande chaque jour avec l'air un peu plus abattu que la veille "Et donc, vous rentrez quand, Traou ?"
Moi (patiente) : Le 9 janvier, Boss.
Boss : Bon, il y a quelque chose que je voudrais voir avec vous avant votre départ....

Je crois qu'il a décidé de me faire battre le record du "réglons en 2005 tout ce qui pourrait sans dommage attendre 2006".

Ce n'est pas que ce soit désagréable d'avoir l'impression d'être indispensable, mais ça commence à devenir relou, comme dirait l'autre...

Je ne vous ai jamais parlé de Boss. Très franchement, ça fait presque 20 ans que je travaille et un comme ça (je veux dire aussi bien), j'ai rarement eu.... Courtois, élégant, charmant, souriant, attentionné, bien élevé, respectueux, pas cinglé (rare ça, je peux vous l'assurer), cultivé à couper le souffle : il parle cinq langues couramment, a écrit des bouquins sur des aspects très obscurs du cinéma ou la peinture romantique du 18è, une biographie de Goethe, je crois... Il est féru d'architecture et de culture japonaise, enseigne diverses matières calées à droite à gauche, on s'y perd un peu, j'avoue. Et surtout, on se sent assez bête à côté de lui, sauf qu'il est suffisamment bien élevé pour ne pas trop nous faire sentir notre "infériorité". Bon, il a ses défauts quand même : obsessionnel compulsif, fort agaçant parfois, et alors pas manuel pour deux sous : Il m'est arrivé d'apporter ma perçeuse au bureau pour fixer un truc au mur. Je sentais bien qu'il la regardait - fort perplexe - se demandant sans doute ce que pouvait bien être ce drôle de gros séchoir à cheveux... Il lui arrive de faire irruption dans mon bureau, totalement affolé, en me disant "Traou il faut appeler d'urgence un technicien, mon ordi m'a planté : quand je tape un A, j'obtiens un Q ! C'est épouvantable !" (je n'ai toujours pas compris comment il se débrouille pour passer tout le temps en clavier US tout seul... mystère). Le plus joli qu'il m'ait fait, c'est un "Traou, Traou, venez voir, mon ordinateur ne me fait plus que des majuscules !!". Je ne sais plus s'il avait ajouté "Au secours !", mais c'est possible, les machines le dépassent complètement.

C'est toujours à moi qu'il s'adresse pour ce genre de trucs. Il évite ainsi d'avoir l'air trop ridicule vis à vis des deux autres membres masculins de l'équipe, qui se contentent dans ces cas-là de se bidonner dans leur coin. Quant à notre - mignonne - assistante, elle est tellement émotive qu'on dirait qu'elle va fondre en larmes chaque fois qu'il y a un bourrage papier à la photocopieuse; elle ne peut donc être d'une aide quelconque dans les cas graves tels que ceux-là... Alors, je lui manque déjà à Boss, forcément, mais il commence à me saoûler un chouïa...

En plus, les indiens n'arrêtent pas de me faire des blagues douteuses du genre "No Prrroblem, no prrroblem, everything's OK", mais Oh my God, nous avons quelque peu oublié de vous réserver vos billets Bombay-Goa, oui, on vous avait confirmé trois fois que c'était fait mais en fait non, je croyais que c'était Rajeev qui s'en était occupé, comme c'est bête, hein... et ah bon, c'était pas ça les dates pour la réservation de l'hôtel ?!!! No prrroblem ! Ce matin, j'en ai réglé trois comme ça, fallait pas trop me chatouiller, je vous le dis.

Bon, j'y retourne. Il faut que je déblaie les lieux sans trop tarder. L'architecte de l'immeuble a choisi demain matin 8 heures, pour venir examiner mes conduites d'eau pour une raison obscure, et ce serait bien que je lui ménage un accès à peu près salubre jusqu'à ma salle de bains.

Vivement les vacances, chuis pas en avance !

Commentaires

1. Le lundi 19 décembre 2005, 22:05 par François Granger

Courage, bientôt la quille ;-)

2. Le lundi 19 décembre 2005, 23:13 par samantdi

Je vois que tu gardes ta bonne humeur : c'est l'essentiel !

3. Le mardi 20 décembre 2005, 08:01 par Anitta

Bah, il paraît que le stress c'est bon pour le coeur ! Et pis maintenant, on sait ce qu'il faut dire pour mettre tous tes sens aux aguets :
"No prrroblem, no prrroblem, everything is OK !!!"

(surtout, ne dis jamais à ton chef que tu pars rencontrer des geeks, la prochaine fois que tu te rendras à Paris Carnet. Sinon, il va te nommer Chef du service informatique, hu hu))

4. Le mardi 20 décembre 2005, 09:05 par Ursun

Un petit coup de stress avant de partir en vacances, rien de tel pour avoir un vrai break :o)

Bon courage à t... Trop tard, elle est déjà repartie :oP

5. Le mardi 20 décembre 2005, 11:24 par Anne

Le pire c'est qu'on ne peut même pas te souhaiter de te reposer, pendant tes vacances ! Ca serait dommage, quand même !!

:-D