Douceurs et plaisirs

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vendredi 16 octobre 2009

Bottes italiennes (ou non)

A l’instant où j’écris ces lignes, mes yeux aperçoivent par un hublot oblong une mer de nuages bleu sombre bordée d’un ciel rouge. Nous avons décollé de Fiumicino il y a quelques minutes et je vole dans le beau.

Deux petits jours à Rome : J’ai mangé du jambon fondant et bu des vins divins aux noms chantants dans un petit ristorante ombragé de ma connaissance. Et du café si « ristretto » qu’on hésite à mettre un sucre dans sa tasse de peur qu’il n’en reste plus. J’ai acheté des pâtes de compétition et du parmesan au kilo, un petit portefeuille de cuir doux et turquoise, une jupe en maille tournoyante. On ne pourra pas dire que je ne fais pas honneur aux spécialités locales !

J’ai tenté d’aller voir l’expo Bacon-Caravaggio à la Galerie Borghese, mais ce n’est possible que sur réservation et je n’avais que quelques petites heures à moi. De dépit, je suis repartie dans les petites rues ensoleillées de Rome où des bottes sublimes ont eu la bonté de me rendre le sourire.

Je ne vous ai jamais dit ma passion des bottes, italiennes ou pas. Elle m’est venue tardivement et sans doute parce que j’en ai été frustrée longtemps : ma mère se refusait à nous en acheter quand j’étais enfant puis adolescente car elle prétendait que c’était mauvais pour la circulation. C’est peut-être vrai mais je m’en fous absolument. Mes bottes chéries camoufleront les varices qu’elles m’auront données si c’est le cas, na !

Je me suis grandement rattrapée depuis et j’avoue qu’il m’arrive parfois de trépigner d’impatience quand l’hiver tarde à pointer son nez, en manque de mes amies de cuir après tant de mois d’été et de sandales.

Je suis par ailleurs une fétichiste adepte depuis pas mal d’années de la botte très haute, dite cuissarde, bien que je trouve ce mot aussi laid que ce qu’il désigne est beau. J’ai toujours trouvé que les bottes sous le genou coupaient la jambe inesthétiquement et qu’un genou, ma foi, n’était que rarement joli, sauf peut-être chez Rohmer. Les miens sont par ailleurs assez dissymétriques depuis mon accident de voiture lointain et l’opération qui s’en est suivie, raison de plus pour ne pas les dévoiler.

Je peux vous dire que j’en ai entendu de belles à l’époque ou je portais ces accessoires sexy alors que ce n’était pas la mode. La connotation péripatéticienne de la chose m’a souvent été jetée fort élégamment à la figure. Et je m’amuse aujourd’hui de croiser certaines filles qui me disaient d’un air pincé qu’elles trouvaient que « ça faisait un peu pute, quand même », en arborer aujourd’hui sans vergogne sous prétexte que c’est la mode. Elles les abandonneront et reprendront sans doute leur air dégouté dès que les magazines féminins leur intimeront l’ordre de les mettre au rencard. (Sans blague, je hais la « mode » et les diktats imbéciles des fashionistas des magazines ; non mais vous avez vu la tendance de l’hiver : les boots à bouts OUVERTS !!!??? Le concept est aussi stupide que hideux, non ?). Moi je m’en fous : quand j’aime un truc, je le porte, mode ou pas. Et tant pis si je fais ringarde ou déplacée (la plupart du temps, je pourrais me vanter d’être d’avant-garde, ceci dit, tout revient toujours, par cycle, une horloge arrêtée est bien à l’heure deux fois par jour…). Le gros problème dans ce cas, c’est de s’approvisionner (Ah la moue méprisante d’une vendeuse qui vous informe que « ce n’est pas du tout la mode cette année » quand vous lui demandez si elle n’aurait pas le même en prune. Mais je m’en fous, moi, que ce soit la mode ou pas, j’aime le prune quoi qu’il en soit ! Pourquoi devrais-je être punie, privée de prune un jour, pour en être gavée le jour où ça revient en grâce ?)

En attendant que ça passe, donc, moi je jubile de trouver désormais les objets de ma passion dans tous les magasins de la planète, de toutes les sortes, et à tous les prix. Enfin, conseil d’amie, pour des bottes hautes, il y a intérêt à ne pas prendre trop bas de gamme, sinon ça s’avachit, ça tournicote, c’est inconfortable, ça n’a plus de ligne… (je viens quand même d’en acheter des grises stretch soldées 50€ à la Red*ute, je verrais bien ce qu’il en est, s’ils se décident à me les livrer un jour). Bref, je nage en plein bonheur bottifère : plus besoin d’aller faire mon shopping à Pigalle (quoique je recommande assez les magasins SM pour les pompes, il y en a de très belles – et jusqu’en pointure 48, 50 ou plus pour ceux/celles que ça intéresserait ; bien sûr, il faut aimer les talons… moi j’aime). J’assouvis par les temps qui courent ma passion non coupable avec fort peu de ménagement pour mon compte en banque… On va dire que je fais des réserves pour quand la mode sera passée… On va dire ça, oui.

Et puis, il fallait bien que je me fasse un cadeau pour mes 4 ans de blog, nom de nom ! (et merci à l’ami Pablo de me l’avoir si gentiment souhaité dans le billet précédent). Et oui, farpaitement, tous les prétextes sont bons !!!

Bon, je viens de rentrer et je mets vite vite en ligne ce billet avant d'aller déballer mes nouvelles copines italiennes. Pourvu que le froid se maintienne !!!

dimanche 23 septembre 2007

Plaisirs féminins

J’ai décidé de m’occuper de moi ce week-end. De NE PAS aller au bureau en ce dimanche, comme je le fais depuis trois semaines d’affilée. De NE PAS lister les mille choses encore à faire en cette rentrée-marathon. De NE PAS me faire du mouron à cause d’un conflit professionnel en cours qui occupe pas mal mes pensées et torture mes insomnies. De prendre soin de moi et de ne me préoccuper que de boucler mon sac pour mon départ à San Sebastian demain matin.

Dimanche attentionné, doux et silencieux. Moelleux, sucré et parfumé. Et un peu studieux aussi pour le plaisir de retrouver mon blog délaissé, qui me manque.

Lever paresseux. Café chocolat. Un masque sur mes cheveux, crémeux, frais et odorant. Je ne sais pas encore quand je l’applique qu’il aura tout le temps de faire du bien à ma crinière puisqu’une coupure d’eau intempestive m’empêche de le rincer…

C’est donc avec un chignon mouillé artistiquement entortillé sur le dessus du crâne que je vais jusqu’à mon minuscule salon de beauté de la rue de Belleville. Heureusement que le temps est clément, j’aurais pu m’enrhumer.

J’y retrouve mes deux petites manucures chinoises, souriantes, minuscules et bavardes. Un bain bleu chaud et bouillonnant pour mes pieds. Massages et onguents mystérieux. Dans la vitrine, des mains de plastique trop blanches proposent des ongles interminables ornés de paillettes et de fleurs d’un mauvais goût parfait. Je vois bien que le vernis rouge-noir fort classique que je choisis leur paraît d’une banalité affligeante, malgré leur large sourire.

Quand l’une m’a peint parfaitement les ongles des pieds, elle s’installe sans façon à nos côtés, baguettes en mains, pour manger sa soupe de raviolis. C’est sûr, ça ne doit pas se passer comme ça chez Carita… L’autre prend le relais pour mes mains. Elle fait preuve comme sa collègue d’une dextérité, d’une précision et d’une délicatesse qui forcent l’admiration. Elles parlent toutes deux dans un sabir moitié chinois-moitié français que je comprends à grand-peine. Nous rions beaucoup, pour compenser.

C’est un gynécée sympathique, ici. Une tunisienne aux ongles ornés de dessins de la veille vient offrir un sac de pêches et s’installe un moment, juste pour parler gaiement, avec de grands gestes enveloppants. Une antillaise voluptueuse, aux longues griffes agressives, vient mêler ses rires et son accent à tous ceux déjà présents. Dans la cabine du fond, une jolie jeune fille blonde s’est installée à l’abri des regards des passants. La rue est à trois mètres de nous. Ils sont nombreux à s’arrêter devant la porte ouverte, les enfants fascinés par les mains coupées de la vitrine, intimidés par ce qu’ils pressentent de secrets bien gardés, dans ces quelques mètres carrés emplis de femmes venues chercher ici un peu de beauté.

J’en ressors après deux heures d’apaisement, les mains encore un peu en éventail, pour ne pas risquer d’abimer la perfection de mes ongles carmins. Comme chaque fois, je me fais l’effet d’être une « dame », sensation bizarre, presque usurpée, comme quand petite fille j’essayais les chaussures à talons de ma mère, marchant ou flottant maladroitement dedans, me regardant dans le miroir avec une promesse de « plus tard »…

J’arrive chez moi pour la suite du programme « Dimanche à moi ». Bonne nouvelle pour mon bain du soir : l’eau est revenue.

lundi 30 janvier 2006

Charlotte d'Hélène

Pas trop le temps d'écrire ce soir : c'est semaine pong, les gars, j'ai pas quatre bras, comme dirait ma mère... En plus grosse semaine boulot, je cours partout, Boss court derrière moi, impossible de billetter le moins du monde même à l'heure du déj'. Et puis je voudrais bien aussi participer à "Paroles Plurielles" cette semaine parce que je n'y suis pas parvenue encore et en plus c'est le tableau de Mili que j'aime et que j'adore. Et c'est Paris-Carnet mercredi. Et faire un billet pour mon carnet de voyage indien prend un temps fou à cause des photos.... Et... je suis sans doute un peu feignante, faut dire !

Alors, parce qu'il fait un peu froid et qu'on a besoin de douceurs pour se réconforter (spéciale dédicace de ce billet-douceur pour "en campagne", aujourd'hui), j'ai cherché une petite recette que j'aime et ça tombe bien, j'ai trouvé celle du Meilleur Dessert du Monde ! Farpaitement ! C'est mon opinion et je la partage.

Bon, ce dessert ne risque pas de figurer au Feignasse Food Blog, parce que le temps de préparation est un peu hors barème. Faut compter... 2 jours... Si !

J'avoue que je ne l'ai pas fait très souvent dans ma vie à cause de ça, mais deux jours c'est la durée "officielle", on peut se débrouiller pour réduire un peu. Je vous rassure, on ne "prépare" pas pendant deux jours d'affilée sans dormir (c'est mon genre, tiens), c'est juste qu'il faut laisser reposer longtemps à deux reprises. Sinon, c'est plutôt du genre simplissime. Bon allez, on y va :

CHARLOTTE D'HÉLÈNE, donc :
j'ignore totalement pourquoi ça s'appelle "Charlotte d'Hélène". Vous pouvez l'appeler "Charlotte de Traou", si vous voulez ;-)

  • 5 pommes (reinettes de préférence). A mon avis il en faut bien plus... Le mec qui a réussi à faire une charlotte d'Hélène avec 5 pommes, soit elles étaient maousses tendance melon, soit il avait Jésus-Christ comme marmiton qui lui a fait une petite multiplication de pommes, donc en fait je sais pas trop combien il en faut, surtout que vu la taille - pas ridicule mais presque - du gâteau quand il est fini, je les fais toujours par deux les "Charlotte d'Hélène" ! Quoi ? Ah oui, les ingrédients...)
  • sucre vanillé
  • cannelle en poudre
  • 1 (ou 2) moules à charlotte

Faire un caramel, le verser dans un moule à charlotte et l'étaler de manière à ce qu'il chemise complètement l'intérieur du moule. (recette annexe pour ceusses et celles qui ne sauraient pas faire un caramel : on met dans une casserole 15 morceaux de sucre et à peu près 3 cuillères à soupe d'eau. Il faut que les morceaux de sucre soient tout juste imbibés, pas de fond d'eau dans la casserole ! Sur feu moyen, sans remuer mais en secouant de temps en temps pour répartir la chaleur. Surveiller attentivement la cuisson. Le sucre va commencer à jaunir puis à foncer progressivement. Dès que le caramel a atteint la couleur et la consistance désirées - il commence à faire des filaments, en gros - retirer la casserole du feu et tremper le fond dans l'eau froide pour arrêter la cuisson. Vous pouvez le verser, en faisant très attention de ne pas vous brûler, le caramel c'est terrible, dans votre(vos) moules à charlotte)

Eplucher et vider les pommes, les couper en deux puis faire des tranches aussi fines que possible (au robot, c'est pratique....)

Au fond du moule, faire une rosace avec les tranches de pommes, puis monter 4 couches en disposant les tranches parallèles au rayon du moule.

Saupoudrer de sucre vanillé (pas trop) et de cannelle

Refaire une rosace puis 4 couches de pomme. Sucrer et mettre de la cannelle

Répéter l'opération jusqu'en haut du moule

Couvrir avec une assiette d'un diamètre inférieur à celui du moule. Poser un poids dessus (l'ex-fumeuse que je suis recycle ainsi un gros cendrier en marbre). Réserver une journée. (ATTENTION ! Mettre dans l'évier ou dans un plat creux : le jus passe par dessus bord....)

Ensuite, cuire dans un bain-marie avec beaucoup d'eau, sur feu vif pendant une heure. Puis mettre au four moyen (th. 5) pendant 1 h 30 à 2 heures. (j'ai pas dit que c'était économe en électricité, j'ai dit que c'était le Meilleur Dessert du Monde, faut savoir ce qu'on veut)

Au sortir du four, retourner immédiatement sur un plat de service sans enlever le moule. Réserver une journée au frais.

(donc en fait, si vous faites la charlotte le soir, vous laissez reposer toute la nuit, cuisson le lendemain matin - pas un jour de boulot de préférence, repos au frais le reste de la journée, vous pouvez servir le soir... Vous gagnez une journée sur le planning)

Enlever le moule avant de servir, c'est mieux (il reste parfois des petites tranches de pomme collées en haut du moule. Les récupérer et les recoller comme on peut sur le haut de la charlotte, ça ne se verra pas, promis !)

Ca fait une espèce de demi-sphère dorée pas vraiment grosse, qu'on découpe en parts comme un gâteau. Mais c'est très "compact", faites des petites parts...

Servir avec une crème anglaise. C'est un bonheur !!!!

mercredi 21 décembre 2005

Oignons et chanson

Une promesse (faite à Zub) étant une promesse, voici donc la recette des oignons confits de mon coeur (de mon ventre aussi d'ailleurs) :

- 500 grammes d'oignons rouges
- 20 cl de vin rouge
- 1 cuillère à soupe de sucre en poudre
- 2 cuillères à soupe de crème de cassis (ou sirop de cassis, selon ce que vous avez)
- 2 cuillères à soupe de raisins secs

On émince les oignons finement (je crois que les rouges font pleurer encore plus que les autres... Truc de ma maman qui marche si on y croit : quand j'épluche des oignons, je mets dans ma bouche deux allumettes, bouts soufrés vers l'extérieur - et on ne les allume pas les allumettes, en réponse à une question déjà posée... - le soufre est censé absorber une partie du jus des oignons avant qu'il n'atteigne les yeux... moi ce que j'en dis, c'est pour rendre service) Ensuite on fait revenir, fondre plutôt, les oignons dans une poële avec 2/3 cuillères d'huile, à feu doux. On saupoudre avec le sucre, on touille, on ajoute la crème de cassis, on touille, on ajoute le vin, on touille, et on fait cuire tout doucement, en remuant régulièrement, jusqu'à ce que ça ait l'air d'une sorte de compote (plus de liquide). Un peu avant la fin de la cuisson, on ajoute les raisins, qu'on aura fait au préalable tremper dans un peu d'eau. Saler. Poivrer.

Voilà, ça se mange tiède ou froid, avec terrine ou foie gras (ou à la cuillère comme ça !)

Pour clôturer ma contribution à la magie de Noooëëël, un peu dans le désordre (j'ai mis le dessert avant l'entrée, mais c'est pas grave), voici une petite chanson que j'aime. J'aurais voulu vous mettre un petit truc pour l'écouter en vrai mais je sais pas faire et je n'ai pas le temps de me pencher là-dessus ce soir, j'ai une valise à finir et encore quelques milliards de bêtises à faire avant de dormir (et demain matin, c'est J-1 !)

Ce matin, une question de Labosonic sur mon précédent billet m'a fait évoquer le groupe québécois "Beau Dommage", que j'écoute avec délices et sans faiblir depuis à peu près... 30 ans (non ?! si..., nom d'un chien !).

Beau Dommage, ils ont fait un tube en France dans les années 70, qui était "La complainte du phoque en Alaska", et finalement assez peu d'albums derrière, trois ou quatre, je pense, mais peut-être qu'on ne les a pas tous ici. Le chanteur et auteur principal du groupe était Michel Rivard qui a fait quelques beaux albums solos aussi. Leurs disques font partie de ceux que j'écouterai je crois toute ma vie, régulièrement, sans lassitude jamais; ils font partie de mes "classiques" à moi. Toujours la même émotion suscitée par leurs chansons douces-amères. Celle-ci est une évocation des Noëls d'enfance, dont l'air est terriblement enjoué, mais qui m'a toujours mis les larmes aux yeux, je ne sais pas bien pourquoi (bon d'accord, je suis une grande émotive...).

"23 décembre"

''J'ai dans la tête un vieux sapin, une crêche en d'ssous
Un Saint-Joseph avec une canne en caoutchouc
Etait mal faite pis j'avais fret
Quand je r'venais d'passer trois heures dans un igloo
Qu'on avait fait, deux ou trois gars, chez Guy Rondou

J'ai d'vant les yeux, quand j'suis heureux, une sorte de jeu
Qu'on avait eu, une sorte de grange avec des bœufs
La même année où j'ai passé
Le temps des fêtes avec su'a tête une tuque d'hockey
Parce que j'voulais me faire passer pour Doug Harvey

Vingt-trois décembre, Joyeux Noël, Monsieur Côté
Salut ti-cul, on se r'verra, le sept janvier

J'ai sur le cœur un jour de l'an où mes parents
Pensant bien faire, m'avaient habillé en communiant
Chez ma grand-mère c'était mon père
Qui s'déguisait en Pêre Noël pour faire accroire
Que les cadeaux ça v'nait pas tout de Dupuis Frères

Vingt-trois décembre, Joyeux Noël, Monsieur Côté
Salut ti-cul, on se r'verra, le sept janvier

Ça m'tente des fois d'aller la voir puis d'y parler
"Fée des étoiles, j'peux-tu avoir un autre hockey ?
J'ai perdu l'mien, beau sans-dessein
J'l'ai échangé contre une photo où on voit rien
Une fille de dos qui s'cache les fesses avec les mains"

Vingt-trois décembre, Joyeux Noël, Monsieur Côté
Salut ti-cul, on se r'verra, le sept janvier''

Beau Dommage

Et moi, je pars le 23 décembre, et je rentre le 7 janvier.... On se r'verra...

mardi 20 décembre 2005

Ma contribution à la magie de Nooooëëëël !

Noyel

Non, mais c'est vrai, quoi, c'est pas parce que je ne suis pas là, que je ne peux pas semer quelques grelots par-ci par-là (manque de bol, Vroumette est partie).

Je rassure Samantdi qui n'aime pas ça (voir bannière), ma contribution à moi sera juste culinaire, parce qu'après tout, Noël, je ne suis pas accro non plus, sauf que c'est l'occasion de retrouver ma famille au complet une fois par an et que j'aime les grandes tablées où tout le monde parle et rit en même temps (on a de la veine, on s'entend plutôt bien, même s'il y a eu quelques Noëls rockn'roll quand même, mais ça s'est tassé). Bon cette année, pas de foie gras de ma maman (avec lequel je fais une petite confiture de figues quand j'y pense avant, et surtout surtout, des oignons rouges confits dans du vin, avec des petits raisins, hmmmm, s'il y en a que la recette intéresse...).

Les desserts, chez nous, il y en a toujours plusieurs parce qu'on est du genre gourmand (jamais de bûche, on ne sait même pas ce que c'est). Ma mère nous fait toujours une charlotte avec des framboises du jardin, c'est notre tradition à nous. Depuis quelques années, j'achète toujours un Christmas pudding anglais. Faut aimer... on aime ! Et puis quelques autres trucs, dont un gâteau que j'adore et dont j'ai laissé la petite recette vite fait en commentaire chez Alice, l'autre jour (dont le billet lui-même concernait une marquise drôlement plus élaborée et que je testerai à la première occasion en janvier).

Je voulais remettre cette recette simplissime ici, parce que :

1 - je pourrais me damner pour ce gâteau et le manger à genoux, et qu'il y a pas de raison que je ne vous en fasse pas profiter
2 - Erin l'a testé (voir commentaires chez Alice) et visiblement ça lui a plu, et à sa sauterelle aussi, alors hein, si ça plaît à la sauterelle...
3 - Anitta a senti l'odeur de la crème de marrons en passant par ici, alors je ne pouvais pas la laisser comme ça...

Je présente d'ores et déjà toutes mes excuses à Anne, dont je sais qu'elle a en horreur l'ingrédient principal, parce que ce n'est pas très gentil à moi de faire ça en pleine trêve de Noël, et à une future maman par dessus le marché, j'en suis bien consciente, mais si elle saute à pieds joints au-dessus de la recette en question, elle trouvera autre chose en-dessous qui pourrait peut-être l'intéresser....

Alors voilà, ça pourrait s'appeler le gâteau des imbéciles tellement c'est facile (euh, vaut mieux pas être au régime, de préférence...) :

- 250 grammes de beurre (moi je mets du salé, mais c'est dans les gènes, et puis y'a que ça chez moi, mais on n'est pas obligé)
- 250 grammes de chocolat à cuire (plus c'est noir, mieux c'est)
- 500 grammes de crème de marrons

On fait fondre ensemble le beurre et le chocolat (même au micro-ondes, si on veut) On mélange avec la crème de marrons. Et c'est tout (ça peut figurer dans le Feignasse Food Blog, ça, je suis sûre)

ATTENTION : On met ça dans un moule à cake AVEC un papier alu ou un papier sulfurisé dans le fond, sous peine de prononcer d'effroyables gros mots au moment du démoulage. On colle ça au freezer une nuit.

Pour couper des tranches, ça colle un peu, mais on se débrouille, on y met les doigts s'il faut. Et on sert avec une crème anglaise, voilà. Erin y a ajouté un marron glacé sur le dessus, ce qui est une fichue bonne idée.

Alors, sinon, et spécialement pour consoler Anne de l'affreux moment que je viens de lui faire imaginer, comme desserts de Noël, j'en ai d'autres ! Tout bêtement une année, j'avais fait trois mousses au chocolat. Zut, je me rends compte à l'instant que je n'ai plus ma recette, la dernière fois que j'ai fait une mousse au chocolat, c'était avec les enfants de Fox, elle a dû rester chez lui (mes recettes perso sont sur des petites fiches perforées dans un classeur, alors je les sème un peu partout). Bon moi je fais la recette la plus basique, celle qui est au dos des tablettes de chocolat à cuire enveloppées de papier brun, genre kraft, je sais plus quelle marque, mais je n'ai pas encore trouvé de recette plus simple et meilleure (sauf que je la fais avec un autre chocolat, plus fort en cacao, le plus fort possible). Donc trois mousses, une noire nature, une avec le zeste d'une orange, la troisième avec des minuscules morceaux de gingembre confit (ah, ma soeur avait dû en ajouter une au chocolat blanc, elle adore, moi moins...). Mon autre soeur (j'en ai trois, des soeurs, c'est comme les mousses) avait dû nous faire des petits sablés de toutes formes (coeurs, sapins, étoiles), voire des spéculoos pour aller avec. Et j'ajoute des petits gâteaux italiens type macarons à l'amande amère, des amarettini je crois. Et voilà ! C'est fastoche Noël !

Alors après, il y a le problème de la déco. Sur mon gâteau chéri fétiche, il m'arrive de mettre du sucre glace et des sapins en plastique, pour faire Noyel. A une époque, j'avais aussi toute une série de minis pin-up en plastique que j'asseyais au bord de mes gâteaux, c'était rigolo, mais je les ai distribuées à tous mes convives et je n'en ai plus.

Alice, dans son billet sur la marquise en chocolat suggérait une déco de hâches et de scies qui a fait réagir dans les commentaires, mais bon ce n'est pas parce que Noël la rend belliqueuse, sûrement pas ! C'est le syndrôme bûche !

Parce que c'est vrai que si on va par là, personne ne vous empêche de décorer votre gâteau avec des lames de rasoir et des épingles de nourrice.... Succès assuré si vous avez dans la famille un ado en pleine crise "revival punk" ou gothic, qui vous trouvera la plus génialement destroy des mamies/mamans/taties/cousines/amies de la famille.... Mais bon, ça peut casser l'ambiance Noyel, faut bien dire ce qui est...

Pour les sablés, les formes bêtement étoile/sapin ne sont pas obligatoires non plus. Vous pouvez faire, je sais pas moi, des faucilles et des marteaux, si vous voulez (faudra peut-être fabriquer les emporte-pièces, pas sûr que vous les trouviez dans le commerce... à la Fête de l'Huma, peut-être ?). Ou alors profitez-en pour faire réviser votre petit dernier : que des formes géométriques qu'il apprend en maths cette année : "Alors mon chéri, c'est un triangle comment que tu es en train de manger ?" "Ichocèle, Maman". Et vlan, une beigne ! "C'était un équilatéral, fils d'imbécile !"...

Mais la plus chouette déco que vous puissiez trouver, pour Noël ou tous les autres jours, c'est Jim ! Dis bonjour, Jim :

Jim

Jim est un authentique décor à gâteaux, d'environ 15 centimètres de long, que j'ai trouvé un jour chez un patissier chinois dont la vitrine regorge de choses diverses en plastique exclusivement destinées à cet usage (je voulais passer vous la photographier, cette vitrine, pas eu le temps, c'est rue du Faubourg du Temple, presque à l'angle du quai de Valmy). Il est livré avec deux coupes à champagne miniatures et a toujours obtenu un succès absolu chez mes copines et copains célibataires à qui je l'offrais sur leurs gâteaux d'anniversaire.

Pour ceusses et celles qui préfèrent les filles, il y a sa copine Ginny :

Ginny

Et après tout, pour une déco de Noël un peu plus sexy que d'habitude, qui vous en empêche ?! Tata Suzanne et Papy Marcel seront sûrement ravis de leur être présentés....

Bonnes Fêtes à tous, quelles qu'elles soient !

mardi 6 décembre 2005

"Révélations"

Alice me demande dix « révélations » culinaires, curiosité précédemment manifestée par Miss Epices… Je ne suis pas absolument certaine que celles qui suivent soient des révélations dignes de bouleverser la blogosphère mais voilà :

1 – J’ai déjà raconté ici mon parcours initiatique en matière culinaire, celui qui m’a fait passer du stade de cuisinière nulle à celui de cuisinière passable, parfois même avec quelques éclairs de génie (bon, j’exagère un peu mais…)

2 – Ma friandise préférée : un carré de chocolat noir avec un morceau de gingembre confit, hmmmm….

3 – Quand j’étais petite, à la maison, j’étais la « mangeuse », celle qui finissait toujours son assiette sans rechigner, contrairement à ma petite sœur qui mettait trois heures à avaler un yaourt, ce qui rendait ma mère folle. Je le dois sans doute à une plaisanterie – douteuse – de ma sœur aînée : un midi (nous rentrions à la maison pour déjeuner), je refusais de finir mes pommes de terre. Ma mère insista sans doute un peu, mais bon je ne faisais pas pitié non plus… Ma grande sœur, donc (j’avais 5 ou 6 ans, elle 14 ou 15) m’affirma – profitant d’un moment d’absence de ma mère – que si je ne voulais pas finir mes pommes de terre, Maman me les mettrait dans un papier alu pour que je les emporte à l’école pour mon goûter. Elle m’assura que c’était ce que Maman faisait pour elle quand elle était petite…. J’en fus absolument épouvantée ! Et rien que l’idée de la honte de devoir dégainer des pommes de terre en pleine cour de récré à la place de mes Choco BN me fit finir mon assiette à la vitesse grand V ! Et ce dorénavant tous les jours… Je dois donc à ma chère sœur d’avoir souvent mangé plus que je ne l’aurais souhaité et d’avoir été plus boulotte que nécessaire….

4 – Mon péché pas beau : je pourrais me nourrir de gâteaux apéro ou de noix de cajou. D’ailleurs, certains soirs, je le fais….

5 – Mon péché joli : les épices. J’en use et abuse, et j’aime pour cela confectionner des plats d’ailleurs (tajine, curry, chili…). Rien que les noms et les parfums de la cannelle, du cumin, de la cardamome, du safran, de la coriandre, de la vanille, de l’anis, des mélanges indiens et chinois, du curcuma, des poivres multiples, de la badiane… suffisent à me nourrir (enfin presque)

6 – J’aime beaucoup les pruneaux dans les fars bretons ou en accompagnement de viandes blanches, mais pas vraiment en « fruits ». Or mon père adorait ça et ma mère nous en proposait souvent pour le dessert. Je faisais en général la grimace et décrétait solennellement que je n’aimais pas les pruneaux d’Agen ! Un jour, ma mère me dit très tranquillement « Oh, mais ce ne sont pas des pruneaux d’Agen, il n’y en avait plus, alors j’ai pris des pruneaux de Paris… » (qui a dit que les mamans ne mentaient jamais ?). Je goûtais donc ces très exotiques « pruneaux de Paris », et les trouvais succulents ! Par la suite, à chaque fois que ma mère en servait, je m’enquerrais de leur provenance, Agen ou Paris ? à la grande stupéfaction d’éventuels invités….. Je n’appris que bien plus tard la supercherie, et me sentis passablement humiliée d’avoir été jouée de la sorte. Se moquer ainsi d'une enfant !....

7 – Quand je suis de mauvaise humeur, le meilleur remède, le truc qui peut me redonner le sourire à coup sûr, c’est de bien manger ! Julio le savait fort bien. J’ai souvenir d’un soir où il était venu me chercher au bureau, où il me trouva d’une humeur de chien. Il me connaissait bien, ne prononça pas un mot et m’emmena dans un petit restaurant libanais du quartier Mouffetard où il commanda d’autorité un mezzé géant. Au fur et à mesure que les petits plats en terre arrivaient devant nous (je me souviens, ils les disposaient en pyramide, les uns au dessus des autres, entre nous deux), mon sourire revenait petit à petit, de plus en plus large. A la fin du repas, je crois que j’avais même chanté avec les serveurs !

8 – A la maison, nous étions catholiques pas très pratiquants, mais on ne mangeait pas de viande le vendredi, ça faisait partie des traditions assez généralement respectées. En Ille et Vilaine, le vendredi, comme beaucoup de familles, nous mangions donc des galettes (de sarrasin, ou blé noir c’est pareil ; la crêpe elle, est de froment - note à l’usage des néophytes). C’était notre repas du soir (avec plein de trucs dedans, ce n’était pas du tout « maigre »), avec du jus de pomme pour les filles, la fête quoi ! Et ces galettes, on allait les chercher avec ma mère après l’école chez une femme joviale et bavarde qui nous faisait asseoir dans sa cuisine toute chaude pendant qu’elle les faisait devant nous. Elle avait été médaille d’or à de nombreux concours de galettes et je peux vous affirmer qu’elles étaient fameuses ! Rien que d’y penser….

9 – J’ai réalisé récemment qu’il n’y avait pas besoin d’avoir six enfants, un garde-manger avec moult clayettes en bois et une gigantesque bassine en cuivre pour faire des confitures ! Et qu’il était possible d’en faire trois pots à la fois dans ma cocotte medium size, dans ma minuscule cuisine parisienne. Une révélation ! Depuis, je m’éclate bien, mes copains sont ravis !

10 – Quand je vais bien, je mange. Quand je ne vais pas bien, je mange. Le jour où je ne mangerai plus, c’est que je serai morte, pour sûr.

Alors, il paraît qu'ensuite il faut passer le relais.... Sans obligation aucune (vivent les blogueurs libres !)
Je ne sais si Cécile a déjà répondu à ceci ? Etant donné nos origines communes, je serais curieuse de découvrir quelques-uns de ses souvenirs culinaires. Je crois que Samantdi n'a pas la passion des chaines, mais si le coeur lui en dit, je suis sûre qu'elle a plein de choses passionnantes à raconter à ce sujet. Quant à Ursun, c'est une surprise pour son retour de vacances (mais non, tu n'as pas besoin de savoir faire la cuisine !)

samedi 3 décembre 2005

"Paradis d'une femme" (et non "Palais de la femme")

Il y a des trucs qui vous sautent à l’esprit d’un coup, parfois et qui vous conduisent à agir. Par exemple :

Julio est mort depuis 12 ans cette année (c’était en juin)
12 ans, c’était aussi notre différence d’âge
J’ai réalisé brusquement l’autre jour que j’allais bientôt être plus vieille que lui….
Ça m’a fichu un coup, j’avoue.

J’ai donc décidé qu’il était urgent de me faire plaisir, de trouver un truc inédit et agréable pour m’auto-caliner, en quelque sorte… J’ai cherché un truc que je ne fais vraiment jamais, pour que ce soit encore plus notable, et j’ai trouvé : je me suis offert un « soin du visage » ! (j’avais pensé à un saut en parachute, dont je rêve depuis longtemps, mais j’attendrais le printemps maintenant, comment ça c’est pas tout à fait pareil ?…)

Je sais, pour certaines femmes, c’est tout à fait anodin un soin du visage, pour moi c’est très exceptionnel. Je me rappelais vaguement en avoir déjà fait un une seule et unique fois il y a quelques dix ans !

Il faut avouer que j’ai été élevée par une mère – très jolie par ailleurs – qui ne jurait que par la crème Nivéa et c’est à peu près tout. Ma sœur aînée a repris le flambeau : si je prononce le mot mascara devant elle, je sens bien qu’elle se demande si je parle d’un virus récemment découvert ou bien d’un fromage italien. Ses quatre enfants, quand ils étaient petits et que j’étais chez mes parents pour Noël, par exemple, adoraient s’entasser dans la salle de bains quand je m’y maquillais, comme au spectacle. Chez eux, ils ne voyaient jamais ça ! C’est un joli souvenir d’ailleurs, j’avais l’impression d’être une sorte de fée. Surtout qu’il y en avait toujours un à la fin pour m’affirmer d’un air extasié « T’es beeeelle ! », ce que les trois autres confirmaient par force hochements de tête et exclamations. Ça leur a passé…. Ils sont grands maintenant. Bref.

Moi, pour ce qui concerne les soins de beauté, c’est très artisanal, fait maison toujours. Je me maquille, un peu. J’utilise des crèmes, aussi. Une fois de loin en loin un masque dans mon bain, un gratouillis par ci, une huile par là. Et les jours de fête, éventuellement un gommage fait par moi-même personnellement avec mes petites mains. Ça s’arrête là.

J’ai donc décidé d’aller me faire papouiller illico. J’ai cherché sur internet. Je voulais un truc vraiment genre « Vénus Beauté Institut », avec un décor cosy même un peu cucul, des esthéticiennes trop maquillées en blouse, une patronne avenante à la voix chantante, tout ça quoi…

Et j’ai trouvé. Le truc parfait. Ça s’appelle « Palais de la Femme » "Paradis d'une Femme", déjà c’était engageant. Sur le site internet il y avait des photos et des vidéos panoramiques qui montraient un décor vaguement orientalisant, genre mille et une nuits, tout avec des lampes Ikéa. C’était charmant, presque touchant. Des formules « Croisière Beauté », « Croisière Orientale », « Croisière Princesse », « Croisière Royale ». C’était kitsch à souhait (avec quand même des produits de marque, je ne suis pas folle non plus), Tope là, c’était vendu !

J’avais donc rendez-vous cet après-midi, après ma gym. En général je n’ai plus figure humaine après mon heure de « pump » (de la muscu en musique, avec une barre et des poids au bout, un truc barbare que j’adore…), c’était donc tout indiqué.

Joli lieu, effectivement avec des lampes Ikéa, mais pourquoi pas, et un grand salon d’accueil aux tissus dorés ou chamarrés sur des canapés, des poufs marocains, des céramiques idem et un thé à la menthe pour l’accueil, avec tous les numéros de « Gala » des trois derniers mois. Parfait.

On me met ensuite entre les mains expertes d’une toute petite et charmante Linda, laquelle me demande si je saurais mettre le « paréo » toute seule. Comme je ne suis pas absolument neuneu je m’en suis tirée haut la main (en fait de paréo, il s’agit d’un rectangle en éponge avec un scratch en haut pour être sûr qu’il ne se détache pas). Ensuite, on m’a allongée sur une table chauffante (!) ce qui n’était finalement pas très agréable alors j’ai demandé qu’on la remette en mode table normale.

Ensuite, pendant près une heure la charmante Linda – dont la couche de maquillage n’arrivait pas tout à fait à camoufler le teint absolument parfait qu’elle avait en dessous… - m’a donc crémée, gommée, tapotée, ointe, massée et papouillée en tous sens. Elle m’a passée des rouleaux électriques sur le visage après m’avoir assurée qu’aucune électrocution ou brûlure irréversible n’avait jamais été constatée (ben, je demande, moi, je connais pas… ça doit faire 0,0005 volts, mais on n’est jamais trop prudente). Un autre appareil aussi qui fait le même bruit qu’une cinquantaine de moustiques, ce qui est agaçant, mais pas du tout douloureux. Elle m’a posé de la gaze sur le visage, des trucs chauds sur les yeux et m’a laissée en plan un moment pour que ça pénètre (je crois bien que RIEN ne pénètre dans la peau, c’est prévu pour être imperméable, mais l’espoir fait vivre).

C’était très agréable (sauf un épisode pas très ragoûtant de type extractif que je ne raconterai pas ici, ceux qui connaissent sauront de quoi je parle…). Je me sentais même d’humeur badine pendant que je mijotais sous ma gaze crémeuse. Je pensais « Si après tout ça, je ne ressemble pas à Sharon Stone, je me mords un œil » ou bien que c’était bête que je n’ai pas apporté d’appareil photo car j’aurais pu vous mettre une illustration pas piquée des hannetons sur ce billet (la prochaine fois, dans 10 ans, j’y pense, promis)….

La petite Linda a fini par me délivrer. Ceci dit, elle m’aurait arrosée d’huile d’olive, recouverte de thym et de laurier pour me mettre dans un four, je n’aurais pas moufté. Quand je n’y connais rien, je fais confiance aux spécialistes, et la petite Linda, dont j’aurais sans doute pu être la mère (si je m’y étais prise tôt, quand même, oh !), avait l’air de connaître son affaire. Elle a émis le diagnostic imparable que ma peau était « réactive » (tu penses, la pauvre, une fois tous les dix ans on lui fait subir ça, alors elle n’a pas l’habitude), et m’a tendu un miroir pour que j’admire le résultat de son traitement.

Je me dois d’avouer que ce que j’ai vu dans le miroir ne ressemblait pas précisément à Sharon Stone (en même temps, je suis brune, donc je sais que je ne PEUX pas ressembler à Sharon Stone, j’en suis bien consciente). Non disons plutôt à… un tourteau en cours de cuisson (c’est mignon un tourteau, non). J’ai dit merci très poliment à Linda, parce que je ne suis pas rancunière. J’ai payé sans sourciller les quelques dizaines d’euros qu’on me demandait pour l’affaire à la charmante patronne du lieu qui ressemblait tout à fait à Bulle Ogier dans le film. J’ai pris la documentation sur les « croisières » qu’on peut offrir si on veut, parce que je suis taquine et que ma sœur va avoir 40 ans prochainement, alors je crois que j’ai une idée pour son cadeau…. Je suis sortie dehors, j'ai trouvé le vent un peu plus piquant qu'en arrivant. Personne ne s'est moqué de moi dans le métro.

Dieu merci, mon pote Philippe avec qui je devais dîner ce soir m’avait décommandée, parce qu’il a beau être un ami depuis 25 ans et me connaître sous toutes les coutures, je m’en serais voulue de lui imposer ma tête de tourteau. Ceci dit, je suis déjà beaucoup moins rouge et c’est vrai que c’est tout doux. Demain, je devrais de nouveau ressembler à Traou si ça se trouve…. Et si vraiment lundi ça ne s’est pas arrangé, les arrêts-maladie, c’est pas fait pour les chiens !

Ce soir, donc, je reste cachée, je mets ma tenue cocooning préférée (que je prendrais peut-être en photo pour le concours de Chiboum). J’ai loué un DVD d’un sûrement mauvais film que j’ai envie de voir quand même (« L’empire des loups », j’ai hésité avec « Brice de Nice », mais même ma curiosité a des limites). Et je vais me taper un peu de foie gras avec un verre de bordeaux, parce qu'y a pas de mal à se faire du bien, c’est ma devise !

Dernière minute : après plusieurs heures, c'est beaucoup mieux, je me demande si je n'ai pas le teint plus clair et plus lumineux que d'habitude, sans rire..... Merci Linda !

lundi 28 novembre 2005

Mes bloguefitures (bis)

Voilà ma petite bible à confitures (d'ailleurs il est un peu poisseux).

Ferber

J'en ai tiré certaines de mes "classiques" : "Figues/oranges/noix" ou "Agrumes/gingembre confit". Mais la star (élue à l'unanimité de mes copains goûteurs connaisseurs), c'est "Ananas/dattes", dont voilà la recette telle que je la fais moi (parce que Christine Ferber est l'impératrice des confitures sûrement, alors parfois c'est un peu "pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué". Et moi j'aime pas quand c'est compliqué !)

Alors voilà :

- 2 kg d'ananas, soit 1 kg net (soit quand il est épluché et coupé en petits morceaux)
- 800 grammes de sucre
- 200 grammes de dattes
- 1 jus de citron
- 5 cl de rhum
- 2 gousses de vanille

Dénoyauter les dattes, en les coupant en deux
Enlever la peau des ananas, enlever le coeur, les couper en quartiers puis en fines lamelles
Dans votre bassine à confitures (ou cocotte, chez moi), mélangez les lamelles d'ananas, le sucre, les dattes, le jus de citron et les gousses de vanille fendues dans la longueur
Porter à ébullition
Verser la préparation dans un saladier, le recouvrir d'un film plastique et mettre au frais toute la nuit.
Le lendemain, retour dans la bassine ou cocotte. Porter à ébullition en remuant.
Faire cuire 10/15 minutes en remuant.
Retirez les gousses de vanille. Ajouter le rhum.
Moi je mixe, je préfère.

Voili !

NB : Figurez-vous que je suis rentrée chez moi tout à l'heure toute fatiguée (j'avais un conseil d'administration cet après-midi, plusieurs semaines de préparation, le stress du jour J, là je décompresse) et un peu tristoune aussi (ces jours-ci, c'est un peu difficile de rentrer le soir et d'être toute seule chez moi...). Et de lire les commentaires sur mes bloguefitures 1, et de mettre en ligne cette petite douceur, et bien, ça va déjà mieux !...

Et ce soir, cerise sur le gâteau, je crois que je vais "légumer" devant "Plein Soleil", cet extraordinaire film de René Clément, que je connais par coeur mais c'est pas grave, avec Delon au mieux de sa beauté (hmmm), Maurice Ronet que j'aime d'amour, la divinissime Marie Laforêt, et un plan final qui me donne toujours envie de hurler....

Mes bloguefitures

Je n'aurais pas pensé que ce blogue me nourrirait si délicieusement, au sens propre !

La photo n'est pas très belle (nouvel appareil la semaine prochaine, je vais m'en donner à coeur joie !)

Il y a le Cotignac à la Samantdi et le Lemon Curd façon "en campagne" confectionné ce week-end. Les autres ce sont les miennes : quelques poires/vanille/pignons, une rescapée figues/oranges/noix, et ma spécialité dont les pots ici présents sont déjà réservés par quelques gourmands : ananas/dattes/vanille/rhum (recette Christine Ferber).

Bons petits déjeuners !

confitures

dimanche 20 novembre 2005

Parcours initiatique

cuisine
J'ai retrouvé ce vieux bouquin tout sale dans ma bibliothèque de livres de cuisine. Il m’avait été offert par mon ami Vincent, il y a sans doute un peu plus de vingt ans.

Aujourd’hui, je me débrouille plutôt pas mal une casserole à la main, mais à l’époque, j’avais la réputation – non usurpée – de louper les œufs durs… On m’avait confié cette tâche, pour le moins facile pensait-on, lors d’un dîner copains, afin de les mettre dans une salade. On avait pris soin préalablement de me mettre à l’écart des tâches plus complexes et ça au moins, on pensait que je ne pouvais pas le rater. Et bien si ! Peut-être les avais-je jetés trop violemment dans la casserole et ils s’étaient répandus en longs filaments de blancs. Ou bien ne les avais-je pas laissés cuire assez longtemps et n’avaient-ils rien de durs. Peut-être tout ça à la fois. Toujours est-il que s’étaient tournées vers moi pas mal de paires d’yeux amusés et atterrés d’une telle incompétence et que cette réputation en matière culinaire m’est restée attachée pendant pas mal d’années. D’où le cadeau de Vincent.

Par la suite, les deux chambres de bonnes que j’ai occupées pendant mes années d’étudiante à Paris (dont une avec douche pliante, si, si, ça existe) m’interdisaient de recevoir plus de deux personnes à la fois (moi comprise) et l’exiguïté des lieux ne se prêtait pas à la moindre cuisine, en dehors de soupes en sachet avec des biscottes, j’ai donc eu quatre années de répit.

Puis, premier job = premier studio doté d’une vraie table et de six chaises pliantes planquées derrière les portes, je n’avais plus d’excuses pour ne pas recevoir, en plus j’adore ça, recevoir mes copains.

Dans ces années-là, je suis passée maître dans l’art de faire des dîners sans cuisiner, en tous cas je ne faisais que le minimum vital. Je m’explique : tout était dans l’idée, la déco, le moins-faisant, et surtout le choix des convives, un au moins d’entre eux devant être capable d’intervenir en cas d’urgence, voire de prendre les rênes, voire de faire la cuisine à ma place ! Et c’est arrivé souvent. J’étais aussi une adepte du dîner à thème qui fait illusion avec rien. Exemple : dîner italien, pour commencer, un apéro-entrée à base de petits toasts aux couleurs du drapeau italien, tout comme la déco (serviettes et bougies vertes et rouges) : donc, guacamole/boursin/œufs de lumps rouges. Rien à faire sauf savoir tartiner, ça je pouvais quand même. Ensuite : pâtes sauce toute faite, et surtout, surtout une bonne âme pour venir les goûter, parce que moi…. Aujourd’hui encore, j’ai gardé cette habitude : je ne goûte jamais les pâtes ou le riz moi-même. Je n’en fais même que très rarement pour moi seule. Du chianti ou du valpolicella sur la table. Dessert : un panettone tout fait acheté. Un café dans des petites tasses, et zou, roulez jeunesse ! Parfois, c’est pas pour dire, mais ça le faisait. Enfin….. Un ami a dit un jour « Chez Traou, on ne sait jamais trop ce qu’on va manger, mais le bar est toujours plein. Et la cave aussi. ». Et c’était vrai. Et les soirées chez moi étaient plutôt gaies. Et arrosées, là je ne pouvais pas me tromper.

Et puis un jour, j’ai eu envie de faire VRAIMENT la cuisine. Alors j’ai essayé. Il y a eu des épisodes catastrophiques : de pauvres plats brûlés ou pas cuits, des mélanges approximatifs voire vomitifs, des fous-rires qui sont maintenant de bons souvenirs (ma première tarte au citron que j’avais parsemée d’ENORMES zestes prélevés au couteau économe. Je pensais naïvement que ça fondait à la cuisson, ben non. Mes invités ont fait un concours de la plus jolie fleur en zestes en les étalant en corolle sur le rebord de leur assiette). Mes premières armes quoi. Certains jours, franchement, il n’y avait pas de quoi rire, et certains de mes copains mériteraient une médaille pour leur dévouement et leur stoïcisme.

J’avais bien essayé de demander à ma mère de m’apprendre. Mais voilà, ma mère, qui est une cuisinière hors-pair, est également une très piètre pédagogue et j’avais beaucoup de mal à comprendre quoi que soit à ses recettes même quand je m’installais pleine de bonne volonté dans sa cuisine, attentive et appliquée avec mon petit carnet et mon crayon levé. Exemple type de « leçon » :

Moi : Alors, là, tu mets quel ingrédient ?
Maman : Là tu mets du schmoutz
Moi : Mais c’est pas du schmoutz, là ?
Maman : Ah non, parce que je n’en avais pas, alors j’ai mis du smurz !

Je note, docile « schmoutz, mais possibilité de mettre du smurz ».

Moi : Et là, tu rajoutes de la farine.
Maman : Ah oui, bien sûr, de la farine.
Moi : Et tu en mets quelle quantité ?
Maman : Oh, tu vois bien…..

J’essaie d’évaluer à vue de nez la quantité de farine (genre un bol… un verre…. une louche… un wagon …)

Moi (pleine d’espoir, encore) : Et alors là tu mets à cuire. Tu mets le four à combien ?
Maman (d’un air convaincu) : Oh, tu vois bien…
Moi : Mais euh, très chaud ? Moyen ?
Maman : Chaud, c’est bien… Oui, c’est bien.
Moi : Et ça cuit combien de temps ?
Maman : Oh, tu vois bien….

Là, en général, je remballais carnet, crayon et motivation et je retournais chez moi faire des dîners-raviolis avec collaboration active des convives.

Et puis, petit à petit, j’ai appris. Je ne sais comment, sur le tas, faut croire. J’ai tâtonné, tenté, jeté, recommencé, pesté, goûté, recraché, apprécié, parfois même inventé…. Et aujourd’hui, j’ai plutôt bonne réputation. Fox m’avait accordé la médaille d’or du risotto. J’ai souvenir d’une blanquette de veau qui, c’est pas pour me vanter, mais était quand même un vrai bonheur (j’ai des témoins). Mon dernier tajine a mis les larmes aux yeux à un copain marocain à qui il a rappelé celui de sa grand-mère (j’étais fière !). Et pas plus tard qu’hier soir j’ai fait un curry (en préambule à mon prochain voyage en Inde) qui n’était pas raté, j’vous jure ! Bon, je suis adepte des plats du type « je flanque tout dans une cocotte, je laisse cuire un bon moment, et si ça reste une demi-heure de plus, c’est pas grave ». Ne comptez pas sur moi pour vous faire des trucs chichiteux, un soufflé dont il faut surveiller la sortie du four à la seconde près ou du service à l’assiette ! Ah j'oubliais, je suis la reine du pain d'épices, parfaitement !

Ma plus grande victoire, c’est que maintenant, quand je demande à ma mère de m’expliquer une recette, et qu’elle me dit « Tu vois bien… », effectivement je vois ! C’est comme d’apprendre en tâtonnant une langue étrangère en se disant qu’on n'arrivera jamais à l’acquérir et puis un jour de comprendre le dialogue dans un film en v.o. …

Cependant, la cuisine a ses mystères. Pourquoi, alors que maintenant je comprends ce qu’elle dit et que je fais tout bien comme elle, les terrines de ma mère sont divines et les miennes seulement passables ?…. C’est agaçant. En revanche, ma mère – pour qui la notion d’internet est à peu près similaire à Alpha du Centaure, donc je suis tranquille, elle ne lira jamais ces lignes – est et a toujours été absolument nulle en confitures, alors que ses quatre filles se débrouillent fort bien et rivalisent en ce domaine. Il y a des gens qui n’ont pas la main verte, elle n’a pas la « main confiture », faut croire. D’ailleurs elle l’ignore, puisqu’elle persiste à nous concocter régulièrement des mixtures innommables qui sont, au choix, liquides à passer par les trous des tartines, ou bien dures à tenir la cuillère fichée dedans verticalement. Charitablement, nous ne lui avons jamais dit. Et quand elle fait du foie gras, je me précipite pour faire le confit de figues qui va avec, à sa place. Elle m’en est reconnaissante. Les autres aussi….

Avec tout ça, j’avoue que lorsque je mets un tablier (j’aime bien, avec un torchon accroché à la ceinture pour s’essuyer les mains, comme les chefs), c’est chaque fois une petite victoire. Et un plaisir. Et peut-être même que je mettrais des recettes ici, c’est fou ça, qui l'aurait cru ?! Et je dédierai la première à mon ami Vincent qui n’est plus de ce monde depuis 10 ans et n’a pu assister à mes progrès fulgurants. Tiens, là voilà : mon curry d'hier soir. Variation libre sur une recette de mon site-bible www.marmiton.org :

1/ Faire revenir dans une cocotte avec un peu d'huile un ou deux oignons émincés et une pomme-fruit rapée (très franchement, j'ai trouvé la présence de la pomme-fruit assez subliminale, mais si ça se trouve, ça changerait tout si elle n'y était pas).
2/ Ajouter les épices, donc soit du curry en poudre (2 cuillères à soupe) + une pincée de cannelle + une pincée de muscade Moi j'étais passée dans une épicerie du quartier indien chercher de la pâte de curry "mild", mais ceux qui aiment peuvent la prendre "hot". J'en ai mis deux ou trois bonnes cuillères à soupe. Touiller
3/ Ajouter du poulet coupé en petits morceaux, qu'on aura préalablement fait un peu dorer dans une poêle (ça doit marcher aussi avec de l'agneau, pour les quantités, ça dépend combien vous êtes, vous voyez bien, comme dirait quelqu'un que je connais...)
4/ Ajouter trois tomates coupées en morceaux + 1 verre d'eau et un bouillon (moi j'ai mis un bouillon aux épices)

On laisse cuire au bas mot 40 minutes à feu pas trop fort, mais plus longtemps c'est pas grave, et on enlève le couvercle si c'est trop liquide pour que ça s'évapore et avoir une consistance un peu crémeuse en bout de course.

A la fin, on ajoute deux ou trois bonnes cuillères de lait de coco. On touille. On sert avec du riz.

Moi j'avais ajouté des noix de cajou, mais ça n'apporte pas grand chose, finalement... (il faut les réserver aux poulets korma, je pense). Et je l'ai servi avec des papadums (petites galettes fines et croustillantes) et des chutneys (mangue et gingembre) achetés dans la même épicerie indienne, mais on peut en trouver ailleurs je pense.

Ma première recette. Je suis fière comme un petit banc, comme dirait l'autre....

samedi 5 novembre 2005

Retour du marché

Inspirée par les "Confituriades" de Samantdi, auxquelles j'ai participé (assez brillamment pour une première fois, il faut bien l'avouer, même si ma modestie naturelle doit en souffrir, mais c'est Akynou qui l'a emporté haut la main ayant trouvé - je n'y aurais pas pensé - l'épice finale et indispensable....), me voilà revenue du marché ce matin avec.... 3 kilos de coings ! A moi le Cotignac cannelle et cardamome !

Il faut donc que je case un "atelier confitures" dans mon week-end, entre une visite au bébé Lou née samedi dernier et une séance de préparation à notre voyage en Inde avec mon copain JF. J'ai déjà eu moins alléchant comme programme de week-end !....

Bon allez, je file à la gym et je m'y mets après !