samedi 24 avril 2010

Drôles de colères

Des colères me submergent dont j'ai le sentiment qu'elles ne m’appartiennent pas.

Boss si brillant et si peu courageux compte sur moi pour asséner mon poing sur les tables quand lui-même ne l’ose pas. Mon intégrité imbécile me fait élever la voix pour défendre des causes dont j’ai l’impression que moi seule en suis préoccupée, justes peut-être mais après tout si dérisoires. J’y défoule mes cordes vocales et en retire des mains fébriles, une nuée de boutons piquante, signe du malaise qui me saisit et dont nul ne se doute. Rançon stupide d’un respect teinté de crainte et d’agacement qu’on accorde à mon « caractère » et à ma langue que je refuse de laisser dans ma poche.

Mes vacances parisiennes ne furent qu'une tentative de repos de ces colères-là, trop vives la semaine passée. Comme le boulot a refusé de m’oublier et que j’ai été sollicitée chaque jour pour des questions et des problèmes à résoudre sans attendre, la colère ne s’est pas apaisée, m’est revenue soudaine de me voir dérangée dans cet espace où j’espérais retrouver le calme. Je me suis entendue encore vociférante au téléphone, pourtant à l’abri de mon balcon ensoleillé, retrouvant des accents cinglants à l’égard d’un imbécile, soit, mais qui n’avait peut-être pas mérité que je le gifle ainsi de mes mots. Je raccroche et je m’en veux, tremblante et insomniaque pour quelques nuits, moi-même effrayée du démon qui me possède ainsi.

Alors, épuisée de mes propres énervements incontrôlables, je me roule en boule sous ma couette fleurie en plein après-midi, incapable de m’oublier ailleurs que dans un sommeil lourd et pétri de rêves éclatés. Mon chat se love contre moi, au plus près de mon visage, de mon cœur, conscient peut-être de mon besoin de sa douceur. Et son souffle régulier, paisible, confiant contre moi, m’aide à oublier les éclats dont je me sens coupable.

Heureusement, il y eut aussi dans ces vacances chaotiques des soirées chaleureuses, rieuses et arrosées, le cœur réchauffé de sentiments impalpables et doux. Une passiflore achetée pour mon balcon, promesse de fleurs délicates et grimpantes. Et les salles quasi-désertes du Louvre à son ouverture du matin, Méroé, Mésopotamie, Egypte, traversées en flânant, apaisée de ces merveilles anciennes, remettant à leur place mes si infimes tracas. Ces figures sereines d’ivoire, de bronze, de calcaire ou de bois ont dû en connaître de semblables, dilués dans quelques milliers d’années d’oubli. Ne reste que leur beauté, ç’en est vertigineux.

Je ressors dans le soleil, Paris est si beau au printemps. Je chausse mes lunettes noires pour protéger mes yeux surpris après la pénombre des voutes de pierre. Un verre s’en est échappé au fond de mon sac, je ne m’en rends compte qu’à la drôle de sensation de soleil persistant sur mon œil droit et à l'éclat de rire d’un petit garçon devant moi qui doit me trouver l’air d’un drôle de pirate. Je retire ma demi-lunette, rit avec lui du trou béant et inutile. Remercie ce rire d’enfant, les beautés millénaires, les bourgeons printaniers qui balaient au loin mes colères passées regrettées, et je l’espère, celles à venir, tout aussi inutiles…

dimanche 8 mars 2009

Généralités

Je n’aime pas qu’on dise : « les ».

Je veux dire « les », suivi du nom d’une catégorie de personnes, qu’elle soit ethnique, sociale, raciale, professionnelle, sociologique, caractérisée par un âge, des goûts communs, une couleur de peau, une orientation politique, une forme de sexualité, un choix religieux, que sais-je encore. Quand ce nom de catégorie est immédiatement suivi d’un qualificatif ou d’un jugement généraliste traitant ce groupe d’humain comme un tout homogène et sans nuances.

En d’autres termes, je n’aime pas qu’on dise : les vieux sont comme ci, les jeunes sont comme ça, et puis les noirs, les juifs, les musulmans, les bourgeois, les cathos, les bobos, les homos, les riches, les femmes, les mecs, les gauchistes, les… les gens en général et sans particulier, quoi.

La politique du « je mets tout le monde dans le même sac » me gonfle, m’énerve, m’exaspère, me laisse coite, m’interroge aussi.

Je ne crois qu’à l’individu, qu’à la personne, qu’au cœur qui bat dans une poitrine. Toute catégorie humaine comporte son lot de cons et de salauds, c’est un axiome absolu. Non ? On dirait que certains l'oublient souvent.

Je bénis le Ciel d’avoir connu une enfance et un parcours qui m’ont donné ce goût-là de passer par-dessus (ou par en-dessous) les colifichets affichés d’un groupe pour ne m’intéresser qu’à un humain entre tous, pour l’humain qu’il est. Point.

Je bénis le Ciel d’avoir été la cible de ces jugements communautaires, d’en avoir souffert parfois, jusqu’à me jurer à moi-même de ne jamais tomber dans ce travers de juger collectivement un groupe d’individus et celui qui en est issu sans plus chercher à le connaître. Et c’est difficile, on nous éduque comme cela, la famille, la société. Je me surprends moi-même à céder à cette facilité parfois. Alors je m’engueule et j’essaie de corriger le tir. Non je n’ai rien contre « les chinois de Belleville » ou même "les chinois" tout court. Non, juste contre mes voisins du dessus qui m’ont inondé trois fois en six ans et pour qui la notion de « appeler un plombier » se résume à « mettons donc un vieux seau sous ce tuyau percé ». Quelle raison aurais-je d’englober toute une communauté dans cette colère ciblée et de dire « ces gens-là » ?.. Et pourtant, c'est toujours tentant. Et quand j'entends "ploc ploc" dans ma cuisine, je voue aux gémonies plus d'un milliard d'humains pour les quatre qui vivent au-dessus de moi.

Il est dur de ne pas le faire, de ne pas faire passer son rejet ou sa haine d’un individu au(x) groupe(s) au(x)quel(s) il appartient. Et c’est ainsi qu’on peut haïr les juifs, les noirs, les bourgeois ou les cathos pour un qui vous a déplu, spolié, vexé (je crois que la blessure d’amour propre est le plus grand vecteur de haine, d’où celle des imbéciles pour les intelligents…).

Quand j’étais petite, donc, j’étais l’une des rares de l’école de mon village à ne pas être fille d’agriculteurs. Et je ne remercierai jamais assez mes parents de m'avoir laissée dans cette école, de ne pas m'avoir envoyée "à la ville" avant ma sixième. Pourtant, j’étais la fille du « banquier », et d’aucuns appelaient ma maison « le château ». J’ai essuyé parfois des paroles dures pour cela, des regards en coin et des jugements sans appel. J’ai eu des amies pourtant, dans cette enfance campagnarde qui m’a vu galoper avec elles au travers des champs, des fermes et des étables. Oh le bonheur des petits poussins à peine nés, des veaux aux pattes vacillantes tétant leurs mères, de l’odeur du fumier chaud et du foin fraichement coupé. Mes peurs d’enfance étaient celles de la truie énorme qui allaite ses petits et qu’il convient de garder à bonne distance, de l’arbre creux à la branche branlante qui manquait me jeter à terre, du taureau furieux de nos courses dans SON champ qui nous poursuivait de sa colère, d’une robe déchirée par des buissons acérés qu’il faudrait avouer à ma mère.

Marie-Paule, Françoise, Josiane, Jacqueline, Pierrette, toutes mes copines de ce temps-là, où que vous soyez, je garde grâce à vous un souvenir lumineux de cette enfance-là. Qu’est-ce qu’on en avait rien à foutre, nous, quand on construisait des cabanes dans les champs de maïs de savoir ce que gagnaient nos parents respectifs. Il y en a que ça dérangeait plus que nous, et qui ne se privaient pas de le faire savoir. Les cons.

J’ai continué bien au-delà de l’école primaire à choisir mes camarades en fonction d’affinités personnelles et sans tenir compte de leur origine. Je ne comprenais pas, parfois, la gêne que je suscitais, de ne pas ressentir ce décalage social, aussi bien auprès de mes parents (« Que font ses parents ? » était le leitmotiv quand j’annonçais une nouvelle amitié d’école; je m’insurgeais. Cette phrase a fini par devenir un gimmick plutôt drôle entre eux et moi), qu’auprès des parents de mes amis, qui s’inquiétaient de m’accueillir dans un monde différent du mien. Plus tard, quand je me suis retrouvée dans le lycée catho le plus huppé de ma ville d’enfance, je trouvais étranges et bêtes les réactions de certains de mes camarades issus d’un milieu social très privilégié, qui méprisaient ouvertement mes amitiés avec des « inférieurs » à leurs yeux. Je me souviens de mon amie Fred, jolie brunette, intelligente, vive, avec qui j’avais sympathisé dès le jour de la rentrée de seconde, que sa mère, une femme absolument magnifique, élégante et souriante, venait parfois chercher le soir. L’un des copains de mon groupe, pas insensible au charme de Fred, avait été conquis plus encore par le sourire de sa mère, et m’en fit part un jour, ne tarissant pas d’éloges sur la « classe » de cette femme, sa beauté, etc… Il s’enquit de la profession de son mari, ne me crût pas quand je lui dis que le père de Fred était boucher et que sa mère, qui tenait la caisse, venait irrégulièrement chercher sa fille quand elle pouvait s’échapper. Il cessa ce jour-là de s’intéresser à Fred et de venir saluer cérémonieusement sa mère à la sortie de l’école. Celui-là peut être inclus dans la catégorie des cons. La plus vaste de toutes les ethnies mondialement recensées. En font partie aussi, par ailleurs, tout ceux qui nous regardaient juste comme les élèves de cette école, et donc des "fils de bourgeois", collectivement jugés comme détestables. Au nom de quoi ? Je n'ai jamais compris cela. Je refuse de le comprendre. Et je m'engueulais tout autant avec mes copains et copines du village, plutôt baba-cools, eux (nous étions à la fin des années 70), qui méprisaient tout aussi copieusement mes amis BCBG. J'étais parfois en porte-à-faux avec tout le monde. Pas très confortable.

Quand je suis arrivée dans ma fac de ciné, sortant tout juste de cette école huppée-catho, j’ai débarqué avec les attributs normaux du milieu bourgeois dont je venais. Je n’ai pas réalisé tout de suite que je ne passais pas inaperçue dans la fac gaucho que je fréquentais alors à Paris, avec ma tresse sage, mes jupes écossaises et mon loden vert. En fac de ciné ! Certains m’ont immédiatement détestée, à cause de cela et sans m’avoir jamais adressé la parole. Catégorie des cons, eux aussi. J’ai noué des amitiés avec ceux qui m’ont acceptée en dépit de cela (et puis j’ai peu à peu remplacé mon look « Neuilly-Auteuil-Passy » par un autre plus passepartout dans ce milieu… tiens donc, certains d’avant m’ont trouvée alors plus intéressante… enveloppe plus importante que le contenu, faut croire, pour beaucoup).

Plus tard, sans doute mes parents auraient-ils préféré un autre « gendre » que mon chauffeur de taxi marocain, fort éloigné de leur conception du parti idéal, que j’ai aimé sans me préoccuper de nos différences d’origine et de culture. Il m’a avoué plus tard en avoir été plus gêné que moi parfois. Et j’ai continué, je continue encore à choisir mes amis, mes amants, mes amours, en fonction du plaisir que leur présence me procure, de l’enrichissement qu’ils m’apportent, des rires et des goûts que nous partageons, sans tenir compte le moins du monde de leurs revenus mensuels, leurs opinions politiques, leur orientation sexuelle. Peu me chaut, mes amis.

C’est pour cela sans doute que l’engagement politique m’est assez étranger et que le mien est pour le moins flou. S’engager politiquement signifie le plus souvent des opinions tranchées, et un refus de ceux d’en-face que j’ai du mal à pratiquer. Rien que dans ma famille, il y a des votants Sarkozy, d’autres chez les Verts, un ou deux centristes tendance Bayrou, des socialistes et même un royaliste (pas partisan de Ségolène, un royaliste à l’ancienne, si, si…). Qu’est-ce que vous voulez que je fasse avec ça ? Détester en bloc ou en particulier certains de ceux-là ? Non, je m’en fous, j’avoue. D’aucuns me trouveront peut-être inadmissiblement « tiède ». C’est possible. J’ai une sainte horreur de l'homme Sarko, mais je crois très sincèrement qu’il y a sûrement des sarkozystes sympas et de valeur. Je me refuse au manichéisme primaire qui consiste à rejeter un clan dans son ensemble.

De même, épargnez-moi les tartes à la crème en vogue style « anti-bobo » : j’en connais plein des bobos, si ça se trouve, j’en suis une aux yeux de certains, d’ailleurs. J’habite Belleville, je bosse dans le ciné… Il y en a des très cons, je vous l’accorde, d’autres sont des humains de valeur, vraiment. Les généralisations bêtasses, à leur sujet comme au sujet des « bourgeois » ou toute autre catégorie - que j’ai été jugée comme en faisant partie ou non, d’ailleurs- me saoûlent carrément. (il se trouve juste que j’ai souvent été – sévèrement – cataloguée dans l’une ou l’autre de ces catégories, alors je connais la virulence méprisante de leurs détracteurs).

De la même façon, je me fous que vous soyez athée, catho, mulsuman, juif pratiquant ou partisan de toute autre église ou congrégation, tant que vous ne faites pas de prosélytisme envahissant ou que vous ne prétendez pas détenir LA vérité, que ce soit dans la conviction ou le refus de Dieu et que vous n'essayez pas de démontrer à quiconque qu'il a tort de penser ce qu'il pense. J’ai le plus profond respect pour toute conviction, tant qu’elle s’exerce librement et sans « intégrisme », toute véhémence à démontrer une conviction de quelque nature que ce soit, m'apparaissant aussi suspecte qu'envahissante (ne pas confondre véhémence et passion, cependant, j'ai toute indulgence pour la deuxième). Mes convictions à moi - spirituelles plus que religieuses en ce qui me concerne - peuvent apparaître étranges à d’aucuns, je ne les impose à quiconque et j’aime assez fréquenter ceux qui en professent d’autres que moi, avec tolérance, ils me font avancer. J’espère que certains peuvent en dire autant de moi, tout simplement.

Je suis particulièrement heureuse d'avoir trouvé cet échange tolérant et riche sur les blogs. Sans se connaître, juste par les mots de chacun, on se rencontre, on se comprend, on s'écoute, sans préjuger de quiconque sur une apparence physique, l'appartenance supposée à un groupe. On se retrouve sur des affinités ou au contraire sur des différences qu'on explore avec curiosité. Je ne dirai jamais assez le bonheur de rencontrer par ce biais des inconnus intimes que je n'aurais jamais pu croiser dans la vie "réelle", si loins de moi, géographiquement, professionnellement, ou de par leurs préoccupations quotidiennes, et pourtant ici, nos chemins parviennent à se croiser. J'en espère encore beaucoup d'autres, même si j'écris moins. Je garderai ce fil, aussi ténu qu'il soit, pour ces rencontres-là, sans préjugés, juste de l'espoir. Et du plaisir.

samedi 24 janvier 2009

Appel à témoins...

Je suis une cruche. C'est confirmé.

Mon ordinateur vient de rentrer de réparation... toutes données effacées. Et bien sûr, je n'avais pas sauvegardé grand-chose. J'ai toutes mes photos, heureusement. Pas mal de textes ont dû disparaître. Tant pis. Les mots sont éphémères.

Je vais passer le week-end à réinstaller tout ce que je pourrais (et ensuite, peut-être pourrais-je enfin envisager de finaliser ma migration en dotclear 2)

Avec certains d'entre vous, il m'était arrivé d'échanger des mails, ils se sont envolés aussi. J'en suis un peu triste. Et certaines adresses me manquent désormais. C'est pourquoi j'aimerais que vous, passants de mon blog, vouliez bien m'envoyer un petit mail sur mon adresse traou(at)traou(point)net, afin que je retrouve un peu de mémoire. Ou bien de ne pas oublier de mettre votre adresse mail dans la case prévue pour dans les commentaires (elle ne sera pas publiée)

On dirait que l'ordinateur prodigue a décidé de se mettre de la partie pour me faire redémarrer à zéro cette année, tiens, tiens...

mercredi 17 septembre 2008

Mon ostéo m'a tuer !

On me l'avait recommandé comme un "magicien", il y a pas loin de 5 ans. Depuis ce temps-là je le vois tous les deux mois environ et j'ai jusqu'à présent toujours confirmé son doigté : ce n'est pas un ostéo qui manipule en faisant craquer les os, il agit par petites touches des doigts sur les vertèbres, c'est une technique qui porte un nom que j'ai oublié mais qui fait merveille depuis quelques années sur mon squelette douloureux. Il m'a tour à tour soulagé les lombaires (une jambe un chouïa plus courte que l'autre, ça tord et parfois ça me cassait en deux de façon insupportable), la cheville gauche (un vieil accident de ski), puis le genou droit, le plus gros chantier, souvenir d'un accident de voiture suivi d'une opération (et même si mon chirurgien de l'époque était beau à se damner et vachement doué, quand on vieillit, mes zamis, on fait de l'arthrose précoce sur les vieilles opérations et on jongle).

J'ai passé du temps dans son cabinet avec de plus en plus de succès, et je ne cessais de chanter les louanges de mon ostéomagicien et de le recommander comme on l'avait fait pour moi. Je prévenais aussi, comme on m'avait prévenue, qu'il était un rien "bizarre" : il pratique ses séances les yeux mi-clos, concentré, et soufflant façon "petit chien" comme un sportif dans l'effort. C'est strange, mais tant que ça marchait, je n'y voyais rien à redire. Juste un peu gênée de l'avoir en train de souffler comme un jogger à 20 centimètres de mon nez sur la table pendant qu'il tapotait mes vertèbres dorsales ou cervicales, l'air d'un moine en méditation...

Hier, j'ai failli annuler le rendez-vous. Parce que depuis quelque temps, j'avais l'impression qu'on y était enfin arrivés : mon genou en particulier ne m'empêchait plus de faire du vélo ou même de marcher à cause de trop de douleur. Bien sûr, il y a des mouvements que je ne peux plus vraiment faire, en torsion notamment, mais bon, tout était redevenu très supportable. Et je me suis dit que ce n'était peut-être plus la peine de continuer, du moins à ce rythme régulier.

Je n'ai pas annulé, car ce me paraissait peu correct de planter là d'un coup celui qui m'avait fait tant de bien depuis plusieurs années et que la moindre des choses était de lui faire part de mon intention d'arrêter et tout au moins de lui demander son avis. J'aurais mieux fait de m'abstenir...

J'y suis allée, et j'ai attaqué d'emblée sur le fait que je me sentais vraiment bien, plus mal au dos, plus mal à la cheville, plus mal au genou, et que je me demandais s'il était nécessaire de continuer. Il a approuvé et a proposé une dernière séance néanmoins.

Il a contrôlé genou et cheville et m'a bizarrement fait des trucs dans le dos qu'il ne m'avait jamais fait. Je me suis dit que c'était pour préparer cette période à venir où je n'allais plus le voir et ne me suis pas inquiétée : je faisais confiance à l'homme de l'art. Je suis sortie de son cabinet toute contente à l'idée que c'était fini, quand même, car certaines séances n'étaient pas forcément agréables : pour légères, ces pressions du doigt faisaient quand même sacrément travailler les os et je me sentais certaines fois crevée en sortant de chez lui.

Hier soir j'étais au restau avec une copine : j'ai abrégé le dîner car je sentais mon dos tout bizarre et ne savais comment m'asseoir sur ma chaise : toutes les positions étaient inconfortables. Une seule envie : me mettre au lit. Ce matin : genou douloureux. Tiens, la cheville aussi, qui n'avait plus fait parler d'elle depuis un bail... Je vais au bureau en boitant, super-mal dans le métro, comme nauséeuse. Je l'ai appelé, il a dit que ça pouvait être une réaction passagère et m'a conseillé de rentrer me coucher. Ce que j'ai fait, à grand peine (je suis obligée de me cramponner aux rampes pour descendre les escaliers du métro). A l'heure où j'écris ces lignes, j'ai le genou enflé et brûlant posé sur un coussin et avec un pack de glaçons dessus, mal partout, 38,5° de fièvre et ce con n'est pas à son cabinet cet après-midi.

On dirait fort qu'il a touché à un truc qu'il ne fallait pas. Ou alors il refuse de perdre ma clientèle et il l'a fait exprès ? Je vous avoue que j'ai un peu les jetons pour la suite des évènements et pas du tout envie de recommencer des années de traitement, surtout avec lui maintenant. Quelqu'un connaît un bon ostéo ?

dimanche 29 juin 2008

Boulet

Je suis en colère. Une colère qui ne date pas d’hier, mais se trouve réactivée constamment par les circonstances. J’ai hésité à en faire part ici car j’essaie de me montrer discrète sur ma vie professionnelle. Et comment la dire sans trop en dire…

Je travaille depuis 4 ans (mon record personnel de longévité dans une même boite) avec bonheur dans une société dont l’activité me passionne, qui m’a permis de m’épanouir professionnellement comme jamais auparavant, avec un Boss en or et une petite équipe sympathique. Sauf que…

Sauf que dans cette petite équipe efficace, bosseuse et passionnée, nous trainons un boulet… Un inutile qui me met perpétuellement en fureur mais dont nous ne pouvons nous débarrasser car il bénéficie de « protections » contre lesquelles il pourrait nous être préjudiciable de nous élever.

Au début, je ne me suis pas bien rendue compte de la situation. J’ai été une des premières arrivée dans l’équipe mais Boulet était déjà là. Je n’ai su qu’après qu’il avait été imposé à Boss et lui avait été remis avec la direction de la boite, sans discussion possible « Au fait, Monsieur Boulet va travailler avec vous, à tel poste et tel salaire. Point. »

Au début, Boulet a peut-être même été utile, je l’avoue. Le fait de bien connaître les actionnaires de la boite qui l’avaient placé là nous a facilité les relations avec eux pendant la mise en place de l’activité, je ne le nie pas. Ensuite, je me suis un peu étonnée qu’il connaisse si mal le secteur dans lequel il était amené à travailler, et j’ai dû le former sur de nombreux points pour qu’il puisse être au moins au courant des préoccupations des professionnels avec lesquels nous travaillons. Puis nous avons recruté une jeune femme brillante et fraichement diplômée qui est devenu son assistante, et là les choses ont commencé à se révéler.

D’abord Boulet a une autre activité et donne beaucoup d’importance à celle-ci. Il prétend que cette activité parallèle est fort utile à notre boite et c’est donc l’excuse qu’il a trouvé pour lui donner la priorité et s’y consacrer la majeure partie du temps, sans s’en cacher ou fort peu, profitant de l’infrastructure de la boite pour cela, et à nos frais… Combien de fois l’un d’entre nous s’est agacé de devoir attendre à la photocopieuse que Boulet ait fini de sortir les douze exemplaires d’un dossier volumineux consacré à son activité n° 2…

Pendant ce temps-là, c’est son « assistante » qui assure 95% du boulot, la plupart du temps, lors de nos réunions d’équipe, il a à peine l’air au courant des dossiers qu’ils sont censés traiter tous les deux. En revanche, les 5% qu’il assure (je suis peut-être même généreuse sur ce pourcentage), il nous en fait tout un tintouin, théatralisant ses compte-rendus au conseil d’administration avec force « Moi, je… », « Grâce à mon intervention… », etc… Boulet est un as pour se faire mousser.

Mais Boulet est aussi une feignasse. Il arrive fréquemment après tout le monde le matin, ou ne vient carrément pas car le pauvre chéri a fait une insomnie, alors il rattrape son sommeil (véridique)… Il ne vient pas au bureau pour un mal de tête ou un rhume (il envoie alors des mails d’anthologie où il explique sans rire à quel point il est à l’article de la mort, Boulet est hypocondriaque). Et quand il ne s’occupe pas de son activité n°2, il lui arrive aussi de passer des journées entières sur Fesse Bouc (il est accro), voire à mater des photos de cul sur son ordinateur.

Il y a des périodes, quand son activité n° 2 connaît des périodes plus intenses, où nous le voyons à peine. Il nous est même arrivé d’en rire, peut-être pour oublier notre exaspération :

- Ah, mais au fait, il est où Boulet ?
- Qui ça ?
- Ben, Boulet, tu sais bien..
- Non, je ne vois pas…
- Mais si, le gars qui vient de temps en temps dans le bureau du fond, qui parle fort !
- Ah oui, je crois me souvenir, mais il fait quoi ici, ce gars ?
- Ah, je sais pas, je crois qu’il nous sous-loue un bureau, non ?

Et ainsi de suite... les jours où nous sommes de bonne humeur, au moins.

Les jours où je suis de très mauvaise humeur, c’est chaque fin de mois, quand notre comptable me transmet les salaires pour que je les valide : Boulet gagne beaucoup plus que tout le monde, et notamment beaucoup plus que moi (nous avons quasiment le même âge, j’ai beaucoup plus d’expérience professionnelle que lui et mes fonctions dans la maison sont plus essentielles à la bonne marche de l’entreprise mais mon salaire est égal à 2/3 du sien… je ne bénéficie d’aucune protection, moi…). Malgré cela, Boulet se plaint perpétuellement d’être sans le sou (il est rémunéré également pour son activité n°2), et accessoirement déclare régulièrement regretter que nos bureaux ne soient plus sur les Champs parce que c’était quand même plus pratique pour lui d’être proche de l’avenue Montaigne pour faire son shopping fringues…

Alors, voilà, depuis quelques temps, je rue dans les brancards. J’ai d’abord fait en sorte que son assistante obtienne une augmentation substantielle de salaire et une prime conséquente en fin d’année dernière (alors que lui-même ne doit même pas savoir combien elle est payée et s’en fout royalement, pas de danger qu’il réclame pour elle la moindre gratification alors qu’elle se tape tout le boulot). J’ai déjà fait quelques remarques bien senties à Boulet qui change un peu de trottoir quand il me voit et m’évite autant qu’il peut (Boulet n’est pas un courageux). Et je fais le siège du bureau de Boss pour lui demander d’intervenir, dans les limites du possible, mais quand même. Boss acquiesce toujours à mes doléances d’un air navré mais a peur d’affronter la « tutelle » qui est la nôtre et redoute les conséquences d’un remontage de bretelles de Boulet.

Il a quand même, récemment, demandé à Boulet de cesser d’exercer sa deuxième activité au sein de nos locaux, celle-ci prenant de plus en plus d'importance, arguant de la mauvaise influence que ceci avait sur l’humeur de l’ensemble de l’équipe, et a proposé à Boulet de travailler 4 jours sur 5 pour consacrer une journée par semaine à son autre activité, salaire au pro-rata. Boulet a poussé des cris de putois et a refusé (baisser son salaire ! Et son shopping avenue Montaigne, vous n’y pensez pas !). La négo est redescendue jusqu'à ce qu'il prenne des 1/2 journées le vendredi après-midi sur ses RTT... Il refuse également. La chose est remontée jusqu’à nos actionnaires. Boss m’a demandé de participer à une réunion sur le sujet auprès d’un représentant de ceux-ci, pour exprimer mes doléances au nom de l’équipe sur cette situation. Je me suis entendue répondre d'un air embarrassé qu’on n’ignorait pas le problème, qu’on comprenait fort bien que cette situation soit préjudiciable à la bonne marche de la société et à l’humeur de l’équipe, et qu’en conséquence on allait demander à Boulet de se montrer discret sur ses activités parallèles…

Discret. C’est tout. Je suis en colère.

lundi 14 avril 2008

Noos c'est nase, qu'on se le dise !!!

Je sais, c'est un marronnier, mais il faut bien que je passe ma colère. J'ai déjà eu moult ennuis avec Noos qui s'intitule désormais Numéricable, mais ça ne change rien à la nullité des prestations de cette maison et au "service" client déplorable.

Premier agacement : j'ai reçu il y a quelques semaines une nouvelle carte à insérer dans mon décodeur TV pour "mieux recevoir mes chaînes". Depuis, ça pixellise à mort, l'image se fige, il est impossible de suivre un film sans avoir mal au crâne au bout d'une demi-heure et de sérieux problèmes de compréhension de l'intrigue puisqu'on est obligé de la suivre principalement avec le son...

Je me décide à appeler l'autre soir. Une voix mâle m'indique mon numéro de client et le numéro de téléphone spécial que je dois appeler pour tout ce qui a trait à cette nouvelle carte télé. J'appelle mais le répondeur automatique ne reconnait pas le numéro client que l'on vient de me donner et me raccroche au nez. Ah bon.

Je rappelle donc le numéro de téléphone classique, où l'on me met en attente en me précisant toutes les 30 secondes que celle-ci sera inférieure à 10 minutes. Au bout de 35 minutes, je jette l'éponge...

Dernier avatar en date : depuis hier, je n'ai plus ni télévision, ni internet, ni téléphone. Tout s'est interrompu d'un coup. Les modems clignotent, le numéro de la chaîne s'affiche sur le décodeur mais rien, écran noir, silence radio, niet, nada...

J'ai donc appelé ce matin, du bureau puisque je n'ai plus de téléphone chez moi (et qu'à 0,34 € la minute, de mon portable professionnel, ça la fout mal).

Dialogue de sourds, en boucle :

L'opératrice Numéricable : Ah mais Madame, il faut que vous appeliez de chez vous pour que nous fassions des tests.

Moi : Vous ne semblez pas bien comprendre : mon téléphone Numéricable ne marche plus.

L'opératrice Numéricable (récitant sa leçon, imperturbable) : Je vous invite donc à rappeler notre service téléphonie de votre domicile pour que nous fassions des tests.

Moi (de plus en plus énervée) : Et avec quel téléphone voulez-vous que j'appelle puisqu'il ne marche plus ?!!!

Refus catégorique de la donzelle d'envoyer un technicien sans ces foutus tests. Résultats des courses, mon employeur va être achtement ravi de payer la facture d'attente de ces connards incapables.

Le pire, c'est que la dernière fois que j'ai passé des semaines à tempêter au téléphone auprès de cet opérateur nase (quelques mois sans e-mail, une paille, sans réponse à aucun courrier recommandé ni aucun dédommagement...), j'avais cherché à changer de crémerie, et que c'est encore plus compliqué, et je ne suis pas sûre que les services soient meilleurs ailleurs...

Si quelqu'un connaît un responsable de cette maison, que je lui passe le savon qu'il mérite...

édit de 13h50 : Suis repassée chez moi à l'heure du déjeuner pour téléphoner en direct. Le seul "test" qu'on m'a fait faire, c'est de vérifier que les voyants étaient bien allumés (des fois que j'aurais eu l'électricité coupée et que je ne m'en serais pas aperçue, prenez-moi pour une imbécile...). On m'a ensuite conseillée de passer à la boutique (prévoir d'y être à 7h00 du mat' pour l'ouverture à 9h00, dans l'espoir d'être servie avant le dîner = minimum 1/2 journée de congé foutue en l'air) pour changer mon modem internet (le jeune homme que j'ai au téléphone ne s'occupe pas de la télé et propose de me passer le service concerné). Je réclame un technicien, on me répond qu'il n'y a plus de "quota" disponible (???). Je tempête. On doit, paraît-il, me rappeler sous 24h00.

Sauf qu'ils sont suffisamment cons pour me rappeler... sur mon poste fixe qu'ils sont censés réparer. J'ai l'habitude : quand mon adresse e-mail est restée en carafe, le service technique continuait à m'envoyer des mails, des fois que ça l'aurait incitée à remarcher toute seule... (je les ai tous trouvés en vrac, plusieurs mois après, quand ça s'est décidé à fonctionner à nouveau...)

dimanche 3 février 2008

Air France : 1 – Traou : 0

Et oui, le score est toujours d’un bagage à zéro pour Air France. Zéro pour moi, 23 jours après mon retour. Et à compter du 22è jour, il est considéré comme perdu… mais les recherches continuent jusqu’au 45è jour, rassurez-vous Madame, toutes nos excuses au nom d’Air France pour la gêne occasionnée. Retournez-nous votre billet, votre carte d’embarquement, le n° d’enregistrement et la lettre d’inventaire de ce bagage accompagnée des factures, bien sûr, et nous lançons la procédure de dédommagement. Au revoir Madame, mille pardons et bonne journée.

Alors, forte de cette expérience nouvelle pour moi, voici les conseils que je peux donner – aux autres autant qu’à moi-même - pour de futurs voyages en avion :

1 – Ayez le bagage le plus voyant possible : rose vif, vert pomme, customisé, qui se voit de loin, quoi. Déjà c’est pratique pour les repérer sur les tapis à bagages au milieu de toutes ces valises noires, mais ça facilite l’identification au milieu des hangars pleins de bagages perdus (il y en a des milliers en souffrance, à ce qu’il paraît). Ceci dit, le mien est (était) du genre sport, gris clair avec des bordures orange et un énorme logo L*afuma sur une carte du monde au milieu, et il est toujours invisible, donc…

2 – N’ayez RIEN de précieux dedans, et si possible rien non plus que vous ayez acheté pendant vos vacances. Ayant suivi cet intéressant conseil moi-même au cas où, je m’étais fait un petit bagage cabine supplémentaire avec tous les petits cadeaux achetés sur place et une ou deux bricoles pour moi, dont deux magnifiques vestes brodées que j’avais cherché en vain à acheter lors de mes deux précédents voyages et que j’aurais été un peu "vénère" d’égarer avant même d’avoir le plaisir de les porter. Bien sûr, on ne met pas en soute son appareil photo, son ordi, ses bijoux à supposer qu’on en emporte, etc…

3 – Mettez vos coordonnées à l’extérieur solidement arrimées et aussi A L’INTERIEUR, bien visibles. Je ne comprenais pas vraiment l’utilité de ceci, maintenant si : quand le sac traîne depuis quelques temps dans les méandres des aéroports, il perd tour à tour sa fiche d’identification en papier (celle qu’on lui accroche autour de la poignée à l’enregistrement) puis l’étiquette avec les coordonnées du propriétaire si elle n’est pas bien fixée. Alors le bagage va être ouvert et on va comparer ce qu’il y a dedans avec la liste d’inventaire qu’on vous a demandé de remplir. Avoir son nom et son téléphone inscrit en fluo dès l’ouverture peut éviter qu’un gars mette son nez et ses grosses pattes dans vos frous-frous perso (sales, les frous-frous, quand on est sur le retour… ça doit un peu sentir le fauve…). Je ne sais pas si ça évite cependant certains désagréments des fouilles : une de mes amies qui a connu la même mésaventure et n’avait pas suivi mon conseil numéro 2 a eu le plaisir de voir revenir son bagage au bout de 15 jours, mais SANS l’appareil photo qu’elle avait bêtement laissé à l’intérieur…

4 – Pour rendre plus facile le conseil n° 3, listez ce que vous avez dedans AVANT de partir, ça peut servir…

3 – N’espérez aucune aide du numéro spécial mis en place par Air France pour suivre l’avancée du dossier et économisez vos sous : oui, le numéro en question est surtaxé ! Déjà ils ne manquent pas d’air de faire raquer des gens qui ont déjà paumé leurs affaires, mais en plus, les seules informations que j’ai pu obtenir des –fort aimables – personnes qui officient dans ce service sont : mon nom (des fois qu’un Alzheimer foudroyant me l’ait fait oublier dans les 15 derniers jours), la description de mon sac et sa marque (pareil, je suis bien au courant, merci) et on s’enquérait chaque fois très poliment d’un éventuel déménagement ou changement de n° de téléphone de ma part (c’est sûr, si j’avais eu un kilo de came planqué dans mon foutu sac, j’aurais pu avoir envie de déménager à la cloche de bois). Après, c’est extrêmement flou et les informations sont contradictoires selon les jours et l’interlocuteur : un coup mon sac a été localisé à Londres (lieu de la correspondance que j’ai loupée pour cause d’arrivée tardive du vol en provenance de Delhi) et il est revenu à Roissy par un vol du 12 janvier (quel n° de vol, quelle heure, ils ne sont pas « habilités » à avoir ces informations…), ensuite comme Roissy dit n’avoir jamais réceptionné le sac et que Heathrow reste muet face aux relances par télex (tiens, ça existe encore le télex ? Ils n’utilisent pas de mails ? Moderne, Air France…) on finit par me dire que peut-être, ce n’était PAS mon sac, mais qu’on l’a confondu avec un autre (vive les codes barres !!!).

Donc à l’heure qu’il est mon sac navigue quelque part entre Londres et Paris, peut-être au fond de la Manche, qui sait ? A moins qu’il ne soit reparti en Inde, comme j’ai envie de le faire moi-même ? Donc à moi les joies de la paperasse et des dossiers à établir pour être remboursée de… je ne sais pas combien vu que je n’ai pas l’habitude de demander des factures quand je vais chez Horreurs et Merveilles acheter des T-shirts ou une mignonne jupe en solde, oups… D’où les conseils suivants :

5 – Demander des factures pour TOUT ce qu’on achète, ça peut servir. Surtout quand on voit le prix de la flopée de culottes que j’ai été obligée de racheter depuis 3 semaines ! Ben oui, dans mon sac, il y avait surtout des fringues d’été qui ne me manquent pas vraiment pour l’instant, mais les culottes, hein, les culottes, ce sont les mêmes en été qu’en hiver, alors j’ai été bien obligée de remettre mon stock à niveau ! (d’ailleurs, je songe à lancer une vaste opération « Des culottes pour Traou », envoyez vos promesses de dons – en monnaie sonnante et trébuchante, je préfère les choisir moi-même, et puis il est hors de question que je vous donne ma taille, non mais quoi ! - à traou(at)traou(point)net, à vot’ bon cœur, merci)

6 – Souscrire une assurance avant de partir, avec le billet d'avion, surtout si vous n’avez pas de factures de vos culottes et T-shirts, ça vous permettra d’obtenir un dédommagement plus conséquent. Et payez le billet d’avion avec une carte bancaire qui couvre elle-même ce genre de désagréments (utile aussi en cas d’évènement plus grave genre urgence médicale, rapatriement, etc…)

Voilà, voilà, c’était les conseils de Tante Traou, en ce dimanche où je vais aller lister tout ce qu’il faut que je rachète pour me reconstituer une trousse de toilette pour partir à Berlin dans 3 jours. Et oui, comme je suis une fille organisée (paresseuse donc organisée, ça va souvent ensemble, ça économise du temps et de l’énergie d’être organisée…) et que je fais de fréquents déplacements pour le boulot ou perso, cela fait belle lurette que je n’avais plus à « faire » ma trousse de toilette. Elle était prête à l’avance, pleine de tous les objets et produits nécessaires, dont je n’avais plus qu’à refaire les niveaux de temps en temps. Il faut que je reprenne à zéro… Zut et Flûte !

Dernier conseil, le n° 7 : rester zen. Après tout, ce n’est pas bien grave, juste casse-pieds. Je rentre d’un pays où les gens n’ont rien ou pas grand-chose, et le peu qu’ils ont, ils vous l’offrent souvent, et avec le sourire. Alors ce ne sont pas quelques T-shirts de plus ou de moins qui justifient la colère parfois violente de certaines personnes qui faisaient leur déclaration de perte en même temps que moi à Roissy. Bon, j'avoue quand même que si on me le rend, ça me fera plaisir de retrouver ma jolie tunique brodée achetée l’an passé sur un trottoir de Pondichéry (pas de facture pour celle-là non plus) ou ma longue jupe en crêpon bleu qui me caresse doucement les jambes en été. Mais bon, ce n’est pas si grave (mais pas une raison pour ne pas suivre mes conseils !).

Dernière chose : si un lecteur de ce billet a des accointances avec Roissy et notamment un accès aux hangars à bagages perdus, je suis candidate pour aller faire les fouilles moi-même. Je l'ai déjà proposé aux messieurs-dames du numéro surtaxé d'Air France mais ils n'étaient pas "habilités" pour m'y autoriser...

lundi 28 janvier 2008

« L’amitié » selon F*ce B**k

Je ne suis pas sur F*ce B**k (Fesse Bouc en phonétique). Plus précisément je n’y suis plus. Je m’y suis inscrite il y a quelques mois pour voir ce qu’était ce truc dont on me rebattait les oreilles : j'ai tenu deux jours.
48 heures au bout desquelles j’ai pris la fuite. J’ai beau avoir un blog (un peu en friche depuis quelques temps, je vous l’accorde), je déteste singulièrement ce type de réseau virtuel, générateur de liens factices.

Il y a pas loin d’un an, je crois, que j’ai reçu le premier message sur mon mail : X vous demande d’être son amie sur F*ce B**k. J’ignorais alors ce qu’était ce Face Truc, et je m’étonnai juste que X, un copain plutôt lointain par ailleurs, me demande soudain d’être son « amie », alors qu’il n’avait manifesté jusque là qu’un intérêt sympathique, certes, mais limité pour ma petite personne. Je n’ai compris que bien plus tard les raisons de cette volonté soudaine « d’amitié » : sur Face Machin, ce n’est pas la qualité qui compte, c’est la quantité ! Le but du jeu c’est d’avoir le plus « d’amis » possible, quitte à solliciter le dernier de ses camarades de classe promotion 1971, qu’on n’a peut-être jamais pu encadrer et à qui on n’avait sans doute pas adressé un regard cette année-là, qu’on n’a d’ailleurs pas la moindre intention de revoir dans la vraie vie, faut pas déconner, mais qui est bien pratique pour faire du « chiffre ». Du chiffre « d’amitié », ça me fait frissonner.

Parce que le mot-clé, c’est « ami ». Et surtout le nombre qu’on peut inscrire devant. Et on entend des choses surréalistes du style « Oh la la, j’en ai marre, j’ai TROP d’amis sur F*ce B**k ! » (authentique) ou « Untel m’a demandé d’être son ami sur F*ce B**k, tu te rends compte ! » (air excédé ou extasié selon la côte de popularité du Untel en question). Ou des conversations compétitives du type « Moi j’ai 63 amis sur F*ce B**k (ton dégagé), et toi ? »… Si l’autre en face annonce 72, on voit son interlocuteur accuser le coup et son petit cerveau se mettre à mouliner à 1000 à l’heure pour voir où il pourrait bien trouver des amis supplémentaires. Et vite ! Si l’autre n’en avoue – honteux – que 47, quel soulagement, quelle bouffée de fierté, quel sentiment de victoire discrètement exprimé par un petit sourire un rien narquois . Ces gens vivent à l’ère narcissique du « J’ai plus d’amis que toi ». Sur un réseau internet, s’entend.
Je serais curieuse de savoir combien certains en ont dans la vraie vie. Des vrais amis, je veux dire, à l’ancienne, quoi.

Et oui, je dois être vieux jeu, faut croire, mais moi les amis, je les aime fabriqués artisanalement, avec du temps et de la patience. Rencontrés de façon aléatoire et sans connaître leur CV au préalable. Vous savez : on fait connaissance doucement, on rit ensemble, on parle, on refait le monde, on se passionne pour les mêmes trucs essentiels ou futiles, on se prête des livres et de la musique, on partage des goûts et des refus catégoriques, on apprend les failles et les forces de l’autre, on se console mutuellement, on s’épaule, on se dit des choses quotidiennes ou intimes, on se manque quand on ne se voit pas, on s’écrit ou on passe des heures au téléphone quand on est éloignés, on a des secrets en commun, une chanson qui nous rappelle un fou-rire ou des larmes, et un ou deux chagrins d’amour qu’on a noyés dans des cuites mémorables. C’est parfois fulgurant comme un coup de foudre ou ça met des années à s’installer, et puis un jour on se dit, tiens, ça fait 5 puis 10 puis 15 puis 25 ou 30 ou 40 ans et plus qu’on est côte à côte, et qu’on est toujours aussi bien. Parfois on rompt, aussi, et c’est aussi dur qu’une rupture amoureuse. Il y a des aléas et des fâcheries parfois, qui nous rapprochent plus encore ensuite. Ou bien on s’éloigne inexorablement parce qu’on change, parce que la vie nous emmène ailleurs, mais ça a été une belle histoire, voilà.
L'ami, le vrai, a aussi cette particularité qu'il se cultive avec autant de soin qu'une plante fragile, et est aussi rare que certaines variétés d'orchidées. On le comptabilise sur les doigts d'une main, parfois des deux, mais certainement pas par champs entiers et pas non plus sous forme de fiches signalétiques on line interchangeables. L'ami ne forme pas troupeau, ne s'exhibe pas comme un trophée, se respecte en ne lui donnant pas de numéro d'ordre.

Alors Face Truc, j’ai du mal. Et je ne comprends pas. Je ne comprends pas comment quelqu’un que j’aimais bien, qui est parti s’installer à l’étranger avec dans ses bagages, mes adresses, courrier et e-mail et même celle de mon blog, a très vite cessé de me donner signe de vie, et pourquoi à peine quelques heures après mon inscription sur Face Bidule a su que j’étais là, je ne sais comment, et a demandé à devenir mon « ami ». Tu l’étais mon ami, bonhomme, ou en tous cas en bonne passe de le devenir. Faut juste se donner un peu de peine pour ça. C’est sûr, ça demande un peu plus d’effort de répondre à mes mails en composant des mots et des phrases personnalisées que de cliquer sur « demander à Traou de devenir votre amie » sur ce foutu site à la mode.

Je n’ai rien contre les amitiés créées sur le net. Bien au contraire, elles me sont essentielles. Cet espace où j'écris (de moins en moins, oui je sais et le déplore) et les rencontres précieuses qu’il m’a permis de faire en est le témoin. Sans doute Face Schmilblick a-t-il une utilité professionnelle dans certains cas (Boss avait même suggéré que toute l’équipe soit en fiches sur ce site : il m’a vue prête à mordre et n’en a plus reparlé) mais cette notion artificielle « d’amis » me débecte autant que je la trouve pathétique.

Tiens c'est drôle, le lampiste qu'une grande banque a trouvé pour justifier les quelques milliards d'euros de pertes (oups !) de la semaine dernière, il avait des "amis" sur Face Machin figurez-vous. Ils ont mystérieusement disparu dans la journée où la nouvelle est tombée. De si belles amitiés, pourtant, c'est à n'y pas croire...

A l'heure où je vous parle, je m'apprête à aller retrouver quelques amis au zinc d'un bistrot chaleureux. On ira ensuite dîner sans doute, et on parlera et rira beaucoup, sûrement. Y'a pas de zinc, je suis sûre, chez Face Trucmuche ?

mercredi 14 novembre 2007

Une pince, Monseigneur !

C'est l'outil dont je me doterai les prochains matins de grève pour pouvoir délivrer mon Vélib matutinal du cadenas que lui aura peut-être mis un utilisateur peu fair-play pour se le garder pour lui et éviter de se lever aux aurores, comme je l'ai fait. (ceci dit, je n'ai pas grand mérite, ma nuit n'ayant été - presque - qu'une fieffée insomnie, j'ai fini par renoncer à dormir et pointai donc à ma station de vélos bellevilloise sur le coup des 7 heures).

La tendance, donc, est au cadenassage de Vélib', au mépris du principe même de la chose. Parmi les petits salopiots qui pratiquent ce sport peu reluisant, il en est deux sortes : ceux à qui il reste une once de sens "civique" et qui attachent l'engin qu'ils se réservent à un arbre ou un lampadaire, et paient donc la nuit de garde. D'autres n'en ont que foutre et enchainent le bicycle carrément à la borne après l'avoir officiellement "rendu".

J'étais tellement abasourdie de tant de bêtise que j'en ai oublié de faire la photo. Non LES photos. J'en ai dénombré pas moins de trois ainsi "réservés" avant de pouvoir en dégoter un pour me rendre au bureau. J'ai bien songé aussi à crever un pneu pour rendre la monnaie de sa pièce au malotru, mais non, un vieux reste d'éducation ("N'abime pas le bien d'autrui" ou quelque chose dans le genre) et ma morale vélibesque personnelle me l'interdisent.

Si je n'avais eu que ça à foutre, je me serais cependant bien cachée derrière l'arbre le plus proche pour guetter le salopiot et lui tirer personnellement les oreilles au moment où il serait venu chercher "son" bien. Si vous chopez un de ceux-là, merci de le faire pour moi !

dimanche 21 octobre 2007

Le Colisée par la fenêtre du taxi… et les pâtes de Fiumicino

Il semblerait que Rome me soit une ville insaisissable. La première fois que j’y ai mis les pieds, il y a deux ans, c’était pour 24 heures et pour le boulot, déjà. J’avais mis mon réveil à sonner fort tôt le matin où nous devions reprendre l’avion, espérant pouvoir arpenter les rues romaines au moins une heure ou deux avant de repartir. Las, ce matin-là, Rome offrait le visage d’une ville-tempête ravagée de grêlons maxi-format. Et je passais finalement ma journée ou presque à l’aéroport de Roma-Fiumicino à attendre qu’un avion puisse décoller, en écumant les boutiques de pasta i pesto…

L’année dernière, j’avais vaguement pu m’échapper un soir pour aller admirer fugitivement la Fontaine de Trévi, le reste du temps j’étais cloîtrée dans le sous-sol de l’hôtel, enquillant réunions et repas au même endroit, ignorant jusqu’au temps qu’il faisait dehors. Le portier de l’hôtel dans sa grande pélerine bleue venait gentiment m’en informer quand il m’arrivait de repasser par la réception. Et pasta i prosciutto à l’aéroport…

Cette année, ça partait plutôt bien : arrivée vendredi en fin de matinée, boulot vendredi après-midi et une bonne partie du samedi, j’avais programmé mon retour en fin de journée ce dimanche pour pouvoir enfin jouer les touristes.

J’ai presque réussi : samedi matin levée de bonne heure, j’ai pu me promener dans Rome deux heures durant, de la Trévi, à nouveau, pour l’admirer dans le soleil du matin, jusqu’à la Piazza Navona en passant par le Panthéon. J’ai même poussé jusqu’à la place Saint Pierre, et retour le long du Tibre puis la place d’Espagne et son bel escalier de marbre.

A l’heure du déjeuner, une petite gêne dans l’œil gauche. J’enlève mes lentilles par prudence, bien que râlant intérieurement de devoir apparaître lunettée à la manifestation de l’après-midi dont nous sommes les hôtes et organisateurs. Au fur et à mesure que l’après-midi s’avance, la gêne s’accentue, je finis l’après-midi pleureuse et Boss, inquiet de mon œil plus enflé de minute en minute, m’expédie aux urgences ophtalmiques d’un hôpital de Rome, et clôture la manifestation sans moi. J’ai donc appris hier soir comment on dit conjonctivite en italien, et aussi infection contagieuse et antibiotiques. Formidable, pour moi qui aime à pratiquer les langues étrangères !

J’ai passé une soirée romaine tout ce qu’il y a de typique, en tête-à-tête avec un plat de rigatoni et une demi-bouteille de chianti dans ma chambre d’hôtel, au lieu d’aller faire la fiesta avec les autres, pleurant de façon ininterrompue de mon putain d’œil gauche, qui ce matin, quand j’ai enfin réussi à l’ouvrir à grands renforts de sérum physiologique et de gros mots, ressemblait fichtrement à un cul de singe rose et pelé, avec quelques vaisseaux explosés dans le blanc de l’oeil parce que c’est encore plus joli avec tout plein de couleurs ! (farpaitement, parce que pour ceux qui ne me connaitraient pas en vrai, il se trouve que j’ai l’iris bleu et à l’heure où je vous parle, mon œil a donc tout d’un supporter de l’équipe de France de rugby à l’intérieur - version après défaite avec le drapeau qui bave, et d’un boxeur en fin de round à l’extérieur)

Evidemment, quand j’ai fini par sortir de ma chambre, je suis tombée nez à nez avec un des mecs les plus séduisants du métier, qui me fait trembler les genoux chaque fois que je le vois, qui logeait dans la chambre d’à-côté. Et vous croyez que mon ange gardien, ce farceur de mauvais goût, me l’aurait fait rencontrer la veille, quand j’avais encore figure humaine ?! Que nenni, ce mec charmantissime aura comme plus récente image de moi celle d’elephant woman. J’ai tout bon, comme d’hab’. Tiens ça me rappelle une histoire de citron

A l’heure où j’écris ces lignes, je suis dans l’avion de retour, il est 14 heures, on va bientôt atterrir. J'ai changé mon billet car je ne me sentais aucune force pour visiter Rome avec un œil à vif, j’ai hâte d’être à la maison pour aller me coucher avec une compresse. Je suis même en avance sur l’horaire prévu car mon chauffeur de taxi roulait façon Fangio, 160 km/heure d’une main (l’autre était occupée par son telefonino – clin d’œil, enfin je fais ce que je peux - à Gilda). J’ai donc pu attraper un vol encore plus tôt.

J’ai quand même aperçu le Colisée par la vitre (en un éclair, Fangio n’a pas voulu ralentir). Et j’ai acheté de la coppa et des pâtes multicolores à l’aéroport… alors, heureuse !!!

mardi 29 mai 2007

Au secours !

Je fais face aujourd'hui plus que d'habitude à un assaut de spams tel que mon pauvre Spamplemousse n'arrive plus à les éliminer. Je viens d'en supprimer un nombre insensé et fastidieux à la main, alors je ferme tous les commentaires ! (non mais on s'en fout de P*m Anders*n n*ked ! Merde, à la fin !)

Ça m'apprendra à faire ma mise à jour dotclear, n'empêche.

Et il faut que je trouve une solution en attendant, et vite ! (c'est où, au fait, les petits mots ou nombres à taper pour éviter les robots ?...)

Toutes idées et suggestions sont les bienvenues (plutôt sur mon mail traou(at)traou(point)net) because j'ai deux mains gauches en ce domaine, j'avoue...

Au secours !!!

jeudi 26 avril 2007

Pékin Machin

J’ai un ou deux copains qui sont en grand danger de se faire engueuler…

Ils m’avaient dit "Tu devrais regarder Pékin Express, sur M6, le mardi soir. C’est marrant. Et puis là, en plus, ils arrivent en Inde !". Mardi soir, rentrée tôt d’un apéro-voisins, j’allume ma télé, tombe sur "Pékin Express". En Inde, effectivement. OK, j’ai vu. Ils ne sont pas prêts de me revoir, eux (pas mes copains, non, les candidats de ce jeu hystérico-affligeant).

Je résume ce que j’ai compris de l’affaire, pour ceux qui ne connaîtraient pas (les bienheureux) : des candidats regroupés par équipes de deux doivent rallier Pékin à Bombay par étapes, avec 1 € par jour pour voyager, se loger, manger. La règle est donc de se faire inviter et héberger chez l’habitant, et de trouver des transports gratuits pour aller d’un point à un autre. Le premier duo arrivé au bout de l’étape du jour arrête les autres là où ils sont (ils ont des "balises" qui sonnent en ce cas, ou de toute façon à 17h30, si personne n’est encore arrivé à destination), et ils doivent donc trouver le gîte et le couvert avant de repartir le lendemain matin.

Je ne sais à quoi ressemblaient les épisodes précédents qui ont tant plu ou fait marrer mes copains, mais ce que j’ai vu mardi soir ne m’a pas fait rire du tout, j’étais plutôt atterrée.

Voilà des petits occidentaux en jeans et sacs à dos, totalement obsédés de leur compétition, qui font chier tout le monde pour se faire transporter gratuitement. Ah, il fallait la voir pour la croire, la greluche qui harcelait tout un bus empli d’indiens éberlués pour se faire offrir son ticket par un des passagers, bloquant tout le monde sur place, suppliant en mauvais anglais "It is for a game !" (ouais, ben eux ils ont peut-être pas envie de jouer, pauv’ tarte) flanquée de son équipe télé grassement équipée, alors que ces gens ont sûrement du mal à gagner les quelques roupies qui leur permettent de monter dans ce même bus; j’étais écoeurée de tant d’indécence. Une autre greluche du genre grave (ou était-ce la même ?) furieuse que l’autocar qui la transportait ait fait halte sur la route (les pauses-thé sont fréquentes en Inde, on prend le temps de vivre et de parler), braillait que ça faisait trop chier, qu’elle allait louper la victoire d’étape et rameutait tout le monde à grands cris pour les faire remonter plus vite dans le bus. Des baffes.

Nous avons eu droit à un crêpage de chignon public entre deux candidates, un pétage de plomb d’une autre en plein marché, qui s’est mise à gueuler sur son co-équipier on ne sait trop pourquoi. Et une scène épique à Varanasi (cette si merveilleuse ville, mon plus beau souvenir de l’Inde, souillée par tant de bêtise) où une autre greluche (elles pullullent) se tord la cheville sur les ghâts : arrivée immédiate du toubib de la téloche qui les suit en permanence, et scène larmoyante façon Pieta entre la greluche blessée (achevez-la donc) et sa co-équipière versant toutes les larmes de son corps au-dessus du bandage de cheville prestement effectué par l’homme de l’art (je vous rassure, elle survit, et continue héroïquement son parcours, la voix-off nous le souligne toutes les 3 minutes).

De Varanasi la magique, on ne voit rien ou pas grand-chose. La présentation de cette ville sacrée est expédiée en trois phrases par un animateur lisse, avant de laisser la place à une épreuve de type Intervilles au bord du Gange pour départager deux équipes. Varanasi, ou ailleurs, ils n’en ont visiblement rien à battre, tout ce qu’ils veulent, c’est parvenir à la prochaine étape à toute berzingue. "Pékin Express" porte fort bien son nom : tout cela est expédié fissa. Voyager, découvrir, ce n’est pas leur problème. Il faut foncer. Nom d’un chien, moi si je pouvais, je voyagerais le plus LENTEMENT possible. Qu’est-ce qu’ils ont donc dans ces émissions, de tout vouloir faire à la va-vite ?

Bon évidemment, à la fin, une équipe est éliminée. Tous les autres pleurent. Ils se serrent dans les bras les uns les autres avec des airs tragiques comme si les partants allaient à l’échafaud. Mais c’est une constante de ce type d’émission (le peu que j’en ai vu, parce que ça me gonfle carrément), à la fin ils se comportent immanquablement comme s’ils venaient d’enterrer toute leur famille juste parce qu’un gars qu’ils connaissent depuis 3 semaines vient de se faire éliminer d’un JEU ! Enfin, je suis ravie pour eux s’ils n’ont rien connu de plus grave dans leur vie…

Tout cela est formaté, monté, mis en scène ("c’était pas très bon là, on va la refaire, coco"), totalement dénué de curiosité et d’attention au pays traversé. Le "spectacle" est roi, même s’il est imbécile. Ces jeux du cirque m’exaspèrent et me choquent, tout de superficialité et d’occidentalisme triomphant.

Cette pauvre et lamentable émission m’en a remis en mémoire une autre, infaisable sans doute aujourd’hui, dont j’étais une fan absolue il y a… 25 ans au bas mot, et qui s’appelait "La Course autour du Monde" : Une dizaine de jeunes, de 18 à 25 ans partaient pour plusieurs mois pour des périples autour de la terre dont ils choisissaient chacun le parcours, munis d’une petite caméra. Chaque semaine, ils devaient envoyer à la chaine un petit sujet filmé de l’endroit où ils se trouvaient et un jury qui changeait chaque semaine les notait. C’était ma grand-messe du dimanche à 18 heures. Les candidats étaient seuls, curieux, débrouillards, créatifs, respectueux de l’endroit où ils étaient et des gens qui s’y trouvaient. C’était passionnant. Qu’est-ce que j’ai pu rêver devant cette émission !

"Pékin Express" ne m’a pas fait rêver, au contraire. J’ai trouvé ces gens totalement irrespectueux des lieux magnifiques où ils se trouvaient, méprisants avec les "locaux" (comme ils disent) qui refusaient leurs services gratuitement, sans aucune considération pour les us et coutumes d’un si merveilleux pays.

Est-ce que j'aurais ressenti le même sentiment de "trahison" s'il s'était agi d'un autre pays que l'Inde que j'aime tant, je ne sais pas. Et je n'aurais pas l'occasion de le savoir. "Pékin Truc", c'était la première et la dernière fois !

mercredi 14 février 2007

Saint Machin

Je signale à la population qu'aujourd'hui c'est la Saint Cyrille, la Saint Lienne, la Saint Maron et la Saint Nostrien.

C'est également la Saint Paulien, la Saint Protolique et la Saint Méthode.

Sans compter qu'aujourd'hui est également la fête de tous les Ange (St Ange Tancredi), tous les Antonin (St Antonin de Sorrento) et tous les Auxence (St Auxence de Bithynie).

Alors j'aimerais bien savoir pourquoi on nous rebat les oreilles avec l'autre abruti et cette fête gnangnan qui a pour seul mérite de voir des pauvres filles contentes de leur unique bouquet de l'année.

Pour ma part, ça me hérisse le poil à peu près autant que l'an dernier, et que j'aie un amoureux ou non. Ce soir, je fais l'impasse sur le dîner en tête à tête et je vais dans mon restau préféré de Paris partager un succulent repas accompagné de succulent vin avec des amis chers et drôles. Peut-être même qu'on allumera une bougie !

Pour info, Saint Valmachin, le pauvre, est mort en martyr... et ça me fait doucement rigoler.

mardi 7 novembre 2006

Ah non, c'est pas vrai, encore eux !

Ça y est, les revoilà ! Ils s’étaient un peu calmés pendant l’été indien, et depuis une semaine que la température a UN PEU baissé, ils refont leur apparition, surgissent de partout, pullulent et se reproduisent, ou tout comme. Ils sont là, tout le temps, infatigables, épuisants, gémissants et jamais contents, j’ai nommé mes bêtes noires (avec les parlotteurs haut et fort en salles obscures, quand même) : les pleurnicheurs météo !!!

Et oui, depuis quelques jours que nous avons perdu quelques degrés au thermomètre, c’est l’affolement dans la population des pleurnicheurs : il fait FROID ! Au secours ! Dans les bureaux, la rue, le métro, les salons, les magasins, on les entend se désoler, se lamenter, se plaindre. C’est épouvantable, abominable, affreux, inadmissible, nous sommes début novembre et il fait FROID ! De la même façon qu'au premier degré supérieur à 25° (environ) de l'été, la complainte identique bien qu'inverse commence : c'est insupportable, il fait CHAUD !

Alors je vous le dis, je vous le crie, mes chéris : vous me les brisez menus menus menus ! Vous commencez même sérieusement à me courir sur le haricot ! Vous me faites grincer les dents et crisser des craies sur mon tableau personnel ! Ou pour ceux qui auraient la comprenette aussi délicate que leur petit épiderme qui m’emmerde : VOUS ME FAITES CHIER !!!

NON il ne fait PAS froid. Bordel de merde ! A peine FRAIS, Nom de Dieu ! Mais pour vous, petits occidentaux surchoyés, il faudrait qu’il fasse toujours TIEDE !!!

Vous êtes au courant, des fois, qu'il y a des pays où il fait VRAIMENT froid (allez donc faire un tour à Irkoutsk – Sibérie, nom de nom) ? Et d'autres où il fait VRAIMENT chaud (vous savez, ceux avec les petits enfants qui ont des mouches qui volent autour des yeux ou qui vivent sur des tas d’ordures en décomposition puante) ? Et que ceux-là nos 10° actuels, et même notre « canicule » d’été ou nos hivers « difficiles » parce que ça descend un chouïa au-dessous de 0° les font doucement rigoler, j’vous jure. Enfin non, ils n’ont pas tellement envie de rire. Et moi non plus.

Je m’en fous, de la météo, mais alors si vous saviez ! Ou plutôt, chaque saison trouve grâce à mes yeux dans mon cher pays TEMPÉRÉ (qu’on se le dise et le redise) ! J’aime les jupes légères aoûtiennes, mais je suis drôlement contente d’étrenner mon beau manteau rouge depuis lundi et mes écharpes douillettes ! J’aime l’idée que les feux de bois vont faire leur réapparition, autant que j’ai aimé les terrasses tardives dans l’air tiède de l’été. J’aime le bruit et l’odeur de la pluie. J’aime la brûlure du soleil. J’aime le vent qui vole et la neige qui crisse. J’aime les ciels roses et ceux de plomb. J’aime la morsure de l’hiver. J’aime les petits matins annonciateurs de chaleur. J’aime me plonger dans la mer de juillet et me lover dans ma couette 500g/m2.

J’admets que se plaignent ceux qui en souffrent VRAIMENT, du temps : les SDF condamnés au trottoir glacial, les ouvriers sur les échafaudages en plein cagnard ou en plein vent mordant, les vieux ou les bébés fragiles, les agriculteurs à l’affût de la moisson… mais eux !? Eux, les pleurnicheurs météo à l’abri de toute variation climatique. Eux qui ont les moyens de s’offrir pulls, manteaux, chauffage, et clim’ dans la bagnole. Eux qui travaillent reclus dans des bureaux et dont la seule incursion dans les « intempéries » consiste à faire le bref trajet de chez eux au métro (ou à leur voiture), et du métro (de leur voiture) à chez eux !

Malheureusement pour moi, j’en ai un exemplaire au bureau, de ces pleurnicheurs-là. Et pas loupé, je vous prie de le croire. Qui m’emmerde chaque jour que Dieu fait parce qu’il y a toujours du trop ou du pas assez dans sa météo personnelle : trop mouillé ou trop sec, trop chaud ou trop froid, pas assez ceci ou beaucoup trop cela. Et son moral fluctue au rythme de ces nano-sensations, et mon humeur avec, du coup... Merde à la fin ! Il vient à chaque petit INCONFORT infligé par la nature cruelle à sa peau hyper-sensible (pensez donc, 10°, un 7 novembre !) se plaindre et pleurnicher dans mon bureau de son infortune. Et je lui réponds invariablement ironiquement : « Vous avez raison, M’ame Michu, la vie est vraiment trop dure… » Et il repart mécontent parce que je ne compatis pas. Il peut courir.

Bon, il faut que j’arrête de m’énerver parce que je crains que cette espèce soit inextinguible… Et se reproduise.

Heureusement, comme une lumière dans l’obscurité, j’ai discerné une forme humaine dans le désert de Gobi. Elle était là, depuis longtemps, mais je ne l’avais pas vue. Ou pas reconnue… Pas encore tout à fait sûre que ce ne soit pas un simple mirage plutôt que la réalité. Mais ça fait du bien. Un peu d’espoir dans ce maudit monde de brutes. Peut-être…

lundi 28 août 2006

Un chignon gris

C’est une dame très convenable, très distinguée avec son chignon un peu vieillot, ses vêtements où dominent le gris et le bleu marine, même en été. Elle ose parfois un peu de rouge. Un gros saphir à l’annulaire, classique marguerite au cœur bleu entouré de diamants. L’alliance aussi est en diamants. Des cabochons aux oreilles et un collier de perles. Deux rangs.

C’est une « dame du marché ». De celles que je croise avec ma mère quand je suis en vacances, de vagues connaissances, des voisines, des membres de son cours de patchwork. Elles échangent quelques mots polis, des nouvelles dont je ne sais rien. Je pose le panier quelques minutes quand il est déjà rempli de nos légumes et fruits, et que l’interlocutrice a l’air bavarde, ou qu’il s’agit d’une « vraie » copine, alors je sais que la conversation peut durer un moment.

Celle-là n’est pas une « copine », juste une connaissance, on dirait. Souriante, avenante, la bonne éducation ancrée dans la moindre de ses cellules, jusqu’au cœur de son chignon ancien. Elle prend des nouvelles des uns et des autres, demande laquelle des filles je suis, fait un compliment mesuré. Et demande : « C’est vous qui êtes allée en Inde ? ». Oui, oui, c’est bien moi et même j’y retourne prochainement précise ma mère.

Elle me parle alors d’une cousine sienne qui vit là-bas, et dont elle pourrait me donner les coordonnées en cas de besoin. Elle ne sait pas bien où elle réside, il faut qu’elle regarde. Je souris, c’est grand l’Inde… Mais c’est gentil.

La cousine était religieuse. Chez les clarisses. Elle a quitté son couvent il y a bien des années pour rejoindre un ashram (mot prononcé avec un rien de mépris dans le ton). Elle fait des plantations d’ananas et d’on ne sait quoi, pour aider la population locale à se nourrir et à en faire commerce. Elle a entendu dire qu’elle faisait le bien, donc, là où elle était. Mais quand même, c’est une femme qui n’avait pas suffisamment de théologie, pensez donc : abandonner sa religion pour épouser celle-là, avec tous ses dieux différents. D’ailleurs, elle-même n’aurait jamais pu aller dans ce pays, toutes ces statues de divinités, elle n’aurait pas supporté ! Bien sûr, elle s’est toujours refusée à donner de l’argent à cette communauté, quand même, elle a des principes, elle, pas comme la cousine. Enfin, conclut-elle, elle sera jugée… Et elle le répète, deux fois, convaincue, satisfaite : Elle sera jugée.

Je ne sais lequel des deux sentiments surnageait : une formidable envie de rire ou un écoeurement profond. « Elle sera jugée »… A part par toi, cocotte, je ne vois pas bien. Ah si, le Jugement Dernier ! C’est ça ! Suis-je bête ! En attendant celui-là, heureusement qu’il y a de braves gens comme toi pour pratiquer le jugement (condamnation) d’autrui à tire-larigot, sûrs et certains que vous êtes de détenir non seulement la vérité, la seule, l’unique, mais aussi l’autorisation d’asséner vos convictions à n’importe qui, n’importe comment. Dans mes souvenirs de catéchisme, il y a une parole du Christ : «Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés». Mais ceux-là s’y autorisent, sûrement parce qu’ils considèrent n’avoir rien à se reprocher.

Comme j’ai été moi aussi très bien élevée, je me suis contentée de garder le silence. J’ai dit au revoir madame, comme on m’a appris, et à peine avions-nous tourné le dos que nous échangions un regard entendu avec ma mère, laquelle m’a appris que le chignon gris allait sans doute à la messe tous les matins… Continue à y aller, ma grande ! Accélère le rythme même si tu peux, tu es sur la bonne voie, y’a pas de doute !

Cette façon qu’ont certains de s’approprier Dieu, d’en faire un juge à l’aune de leurs propres certitudes, me hérisse et m’interloque. Ils modèlent Dieu à leur image, en fait, quel foutu orgueil… J’ai lu ces jours-ci un fort intéressant billet chez "Alter et Ego", sur ce sujet délicat de la perception de Dieu. J’aime d’autant plus son analyse, fort juste, que nous n’avons pas au départ les mêmes convictions : il se déclare agnostique, alors que je me considère « croyante » (sujet que je ne développerai pas aujourd’hui ici, un jour peut-être… ou peut-être pas).

Le soir même, le chignon gris a téléphoné pour donner les coordonnées de la cousine. Elle est dans le Karnataka, où je suis déjà allée l’an passé. Je n’ai pas prévu d’y retourner cette année, mais j’avoue que ça me tenterait assez de faire sa connaissance. Elle m’est déjà sympathique cette cousine sans théologie !

vendredi 21 juillet 2006

Dotclear2

Allez, un petit dernier pendant que je finis de boucler ma valise parce que c'est pour la bonne cause : Il y a un margoulin qui a cru bon de déposer le nom de domaine "dotclear2" pour attirer chez lui les utilisateurs des moteurs de recherche qui cherchent le vrai dotclear, logiciel libre et gratuit pour créer et administrer son blog sans passer par une plate-forme. Dans la foulée, il a pompé une bonne partie du vrai site dotclear, et l'a "agrémenté" de pubs diverses... Il a pris soin de bien se cacher et pour l'instant, on ne peut remonter jusqu'à lui...

Je vous le dis tel que je l'ai compris, c'est à dire pas forcément bien bien. Mais il se trouve que je suis attachée à dotclear, qui permet à ce blog d'exister, qui est un outil formidable mis à disposition de néophytes comme moi gracieusement et en plus avec de l'aide en ligne. Grâce à dotclear, on peut construire sa "maison-blog" selon son goût, sans publicité, et bénéficier de conseils avisés pour que tout se passe bien.

Alors je tiens absolument à participer à ce "google bombing" qui consiste à lier le nom dotclear2 à la VRAIE adresse de dotclear, pour que les moteurs de recherche aient un nombre de référencements qui permette d'indiquer le site d'origine en premier dans les listes de recherche, ce qui n'est que justice.

Pour des explications plus "orthodoxes", allez voir chez Samantdi, Kozlika, Tarquine, Vroumette, et bien sûr chez Olivier Meunier, le "papa" de Dotclear, que ce soit Dotclear2 ou Dotclear 1000 (un jour dans vos bacs, sans doute ;-)).

Et j'invite tous les utilisateurs de ce super-outil à relayer haut et fort le message : Dotclear2 ne peut être autre que Dotclear tout court !

PS : Et encore un petit coup : dotclear2, dotclear2, dotclear2 ! Na !

PS2 : Je vais vraiment partir en vacances, moi. Tous ces liens, ça m'a échauffé le sang, et y'a pas besoin de ça en ce moment !

vendredi 7 juillet 2006

Assurances

J’ai l’impression que mon assureur ne me veut pas du bien… Ou plus. Je ne sais pas ce qui a changé entre nous. Depuis des années, il m’inondait de courriers me proposant des pactoles en tous genres remboursables sur 30 ans à des taux qui font frémir. Je recevais sans fin des annonces de mises à disposition de sommes rondelettes pour en faire tout ce que je voulais (il faisait même des suggestions, le bougre : vacances sur des îles lointaines, voiture de luxe, bijoux, escort boy, chirurgie esthétique, salaud va…), et même, même, si j’en voulais plus, il suffisait de demander puisque j’avais l’air d’être sa cliente préférée, sans rire.

Je ne sais pas, peut-être que ça l’a fâché que je mette toutes ses jolies lettres à la poubelle, parfois même sans les ouvrir ? Que je reste de marbre face à tant de séduction déployée. Peut-être a-t-il cru que je me moquais de lui, que j’empruntais à un autre que lui ? Toujours est-il que depuis quelques temps, le ton a changé : plus de propositions alléchantes, plus de chiffres à 4 zéros sur des enveloppes amicales, plus d’ « offre réservée parce que c’est vous ». Que lui ai-je fait ? A la place désormais, je reçois une multitude de courriers tous plus sinistres les uns que les autres me proposant de souscrire des assurances-dépendance ou des conventions obsèques… Et même, depuis quelques temps, il y a marqué « Urgent » à la main, ou tout comme, sur l’enveloppe, en rouge et souligné rageusement trois fois… Pour ne rien vous cacher, ça me fout un peu le bourdon.

Que diable s’est-il passé ? Est-ce qu'il serait tombé sur des photos de moi à de récents Paris-Carnets et m'aurait trouvé particulièrement mauvaise mine ? Est-ce que le fait d'avoir passé récemment la barre fatidique des 42 printemps me classe désormais dans la catégorie de ceux qui ont déjà un pied dans la tombe ? Mais je me sens en pleine forme moi ! Il n’a qu’à venir voir, l’assureur, comment que je te soulève de la fonte le samedi à mon club de gym ! Et comment je me baigne en Bretagne-Nord au mois de mai par même pas 16° ! Bon d’accord, j’ai peut-être quelques kilos en trop, mais mon IMC est encore tout à fait dans la catégorie « normale » et je ne fais même pas de cholestérol ! Merde à la fin !

Ou alors… Ou alors, il sait un truc que je ne sais pas… Un contrat sur ma tête ? A Belleville, il y a eu trois meurtres dans ma rue depuis que j’y habite, dont mon voisin de palier lardé de coups de couteaux (c’était juste avant mon emménagement, je précise, je n’y suis pour rien, je n’ai même pas été interrogée au commissariat comme l’ensemble des habitants de l’immeuble, alors…). Quelqu’un qui voudrait m’éliminer pour récupérer mon joli appartement avec des toilettes collector et des lumières partout ? Un jaloux qui rêverait de me piquer mon job que je ne suis pas près de lâcher de mon plein gré ? Une groupie de Jim qui le veut pour elle toute seule ? (vous perdez votre temps, jeune fille, il est en vacances avec son tonton Chondre)

Vraiment tout ceci me turlupine et me fait me poser moult questions auxquelles je n’ai toujours pas apporté de réponse. Il va pourtant falloir songer à laisser des instructions, le cas échéant : enterrement ou incinération ? Don d’organes, oui ou non ? Je dirais réponse 2 à la première question, réponse 1 à la deuxième, mais laissez-moi un peu de temps pour réfléchir encore, svp… Quant à ta convention-obsèques, assureur de mon cœur, tu peux te la garder (et je suis polie) parce que c’est peut-être de la lâcheté de ma part, mais si je pouvais éviter de choisir mon cercueil moi-même, ça m’arrangerait.

jeudi 1 juin 2006

Billet non-romantique

J’ai un amoureux transi. Je crois que c’est comme ça qu’on dit (quoique ces jours-ci, nous le sommes tous, transis… à l’heure qu’il est j’ai une double polaire sur le dos. Fermons la parenthèse, je m’en fous un peu de la météo…).

Il m’étonne, cet homme. Cela fait quoi, deux ans et demi, trois ans, qu’il a décrété de façon totalement unilatérale que j’étais son "âme-sœur" (les grands mots !) C’est un enthousiaste. Cependant, il n’a jamais réussi à me faire partager cet enthousiasme et sa conviction inébranlable. Et très franchement… il me saoûle.

Oh, il ne me poursuit pas tout le temps, Dieu merci. Mais il fait des sortes de "crises" : au moment de ma fête, de mon anniversaire, de la Saint Valentin (beurk). Je reçois coups de fil, messages divers, il a un peu arrêté les fleurs : j’ai renvoyé les dernières.

Au début, j’étais gentille, d’ailleurs je ne le prenais pas du tout au sérieux. Un mec qui vous déclare sa flamme d’emblée dans une fête animée avec des gens d’un peu tous horizons (c’était un copain de copain du voisin des copains amené par un copain, genre…), on prend ça à la rigolade, on croit à un jeu. Ben non, pas lui, il n’est pas joueur. Très sérieux même. Et la fête finie, ses déclarations ne se sont pas démenties. Il est du genre constant dans ses obsessions. Je n’en reviens pas qu’il en soit encore au même point, après tout ce temps.

Très vite, il s’est avéré carrément scotch : déclarations en tous genres, roses en veux-tu en voilà, cour classique, rien de très original, il n’est même pas drôle, le pauvre. J’ai employé à peu près tous les tons et tous les langages pour lui dire qu’il ne m’intéressait pas le moins du monde : d’abord gentille, puis juste courtoise, et au fur et à mesure que l’agacement grandissait, carrément cassante. J’ai tenté la persuasion, l’humour, le raisonnement, l’appel à son intelligence (?). Rien, j’ai un roc en face de moi qui reste, quoi que je fasse ou dise, persuadé qu’un jour je me rendrai à l’évidence : nous sommes faits l’un pour l’autre. Merde, c’est bien ma veine ! Et il a un argument massue pour étayer sa démonstration : nous sommes nés le même jour… Notre gémellité a fini de le convaincre que j’étais celle que, celle qui… Le fou total, quoi. Enfin, non, même pas. Tout au moins il n'en a pas l'air : il a un job fort sérieux, des amis, des enfants, des loisirs... Etrange affaire...

Quand j’étais avec Fox, il s’est un peu calmé (je pense qu’il s’arrange pour avoir de mes nouvelles via les copains de copains de copains … Je l’ai d’ailleurs recroisé une fois à une autre soirée où il me regardait avec des yeux de chien battu parce que je l'évitais tant que je pouvais). Et m’a rappelé il y a quelques mois pour me faire savoir qu’il était toujours libre pour moi (et soit il savait que je l’étais aussi, soit il s’en fout que je le sois ou non… Je crois qu’il s’en fout). Il m’a ensuite importunée non-stop avec des textos divers et variés pendant que j’étais à Berlin (c’était le moment de la Saint Valentin, ça le rend nerveux). Et il m’a même passé un coup de fil au retour, mécontent que je ne lui réponde pas et que je ne me rende pas à cette évidence selon lui que nous sommes "destinés l’un à l’autre" (il le dit sans rire)… Là, je l’ai vraiment envoyé balader et il s’est calmé depuis. Pour de bon, j’espère.

En dehors du fait que ce mec a sans doute quand même un grain, ce qui m’étonne c’est que finalement ce type d’attitude n’est pas si rare : j’ai entendu des témoignages de plusieurs personnes déjà, de ces amoureux transis ou ces amants éconduits qui s’accrochent ainsi désespérement à un autre improbable et qui peuvent être autant des hommes que des femmes.

Qu’est-ce qui peut motiver quelqu’un à se comporter ainsi ? Quelle projection fait-il sur l’autre ? Quel manque incroyable comble-t-il ainsi ?

Et quel manque de fierté… Quand l’autre ne vous veut pas, ou ne vous veut plus, qu’est-ce que qui peut pousser à tenter de s’imposer malgré tout ? Quelle folie peut faire imaginer qu’on puisse susciter l’amour ainsi ? De force ? On peut convaincre un autre de beaucoup de choses mais certainement pas de vous aimer. Ceux qui ont cette impossible quête ont sans doute une vision bien déformée – et bien piètre – de l’amour… Cela me laisse perplexe.

En fait, j’ai repensé à lui tout à l’heure car dans la rue, d’une fenêtre ouverte, s’échappaient les notes et les paroles de "Ne me quitte pas" de Jacques Brel. Magnifique chanson, soit. Mais si j’adore le grand Jacques, et si j’ai vibré comme tout un chacun en l’entendant la chanter ou le voyant dans ces vieux films en noir et blanc, complètement en transe sur la scène de l’Olympia, j’avoue que cette chanson m’a toujours parue un exercice de style. Que personne n’aime à voir se concrétiser dans la vraie vie.

C’est la dernière strophe qui m’a fait penser à mon "boulet", et qui m’a toujours parue parfaitement aberrante. Franchement sur le papier : "Laisse-moi devenir l'ombre de ton ombre, l'ombre de ta main, l'ombre de ton chien", c’est sûrement très intense, mais dans la vraie vie, un mec qui me dirait un truc pareil, ce serait une raison de plus de le fuir, n'empêche. En dehors du fait que je n’ai pas de chien, ce qui rendrait cette requête parfaitement ridicule.

Non, trêve de plaisanterie : imaginez un instant quelqu’un qui vous tiendrait des propos similaires aux paroles de cette chanson après une rupture à votre initiative (et à certains d’entre nous, c’est sûrement déjà arrivé, sous une forme moins poétique sans doute). Je suis sûre que vous considéreriez cela comme parfaitement et définitivement tue-l’amour. C’est la chanson de quelqu’un qui implore. Je ne suis pas sûre qu’on puisse aimer (ou faire revenir l'amour disparu en l’occurrence) par pitié… Je suis même persuadée du contraire.

Je ne suis pas bien romantique ce soir, moi…

dimanche 19 mars 2006

Une famille en danger

Je vous invite à lire chez Akynou le récit de la situation intolérable de la famille d'Alya : une maman dont la grossesse se passe mal, deux petits enfants empêchés d'aller à l'école parce que le Samu social les balade d'hôtel en hôtel (insalubres) à des heures de trajet de celle où ils sont inscrits, que leur maman ne peut les accompagner puisqu'elle doit rester allongée, et que leur papa doit travailler à tout prix pour les nourrir et payer les frais de régularisation de leurs papiers.

Sans doute le Samu social fait ce qu'il peut car les situations de détresse sont nombreuses, mais il y a là une maman qui a été hospitalisée deux fois, en passe d'accoucher à 7 mois, et qui doit prendre le métro et le tram pour rejoindre des hôtels à perpette, avec deux petits qui ne peuvent plus aller à l'école (obligatoire...).

Je me sens très impuissante à faire autre chose qu'à relayer le combat d'Akynou ici. Mais en en parlant chez chacun, peut-être y aura-t-il une idée, une solution qui émergera... Je l'espère

mercredi 22 février 2006

Ménage Punky Blues…

Avec un titre comme ça, je peux écrire un polar, non ? C’est suspense à souhait, je trouve…

Juste une petite déconvenue anodine, qui finalement était assez drôle (le genre de truc que je garde pour mettre dans un scénario). Ça ne vous arrive jamais de vous dire que vous auriez aimé voir votre propre tête dans certaines circonstances ?...

Il y a quelques semaines, dans le cadre des bonnes résolutions de début d’année, je me suis enfin décidée à me faire un cadeau dont je rêvais depuis longtemps sans passer à l’acte : embaucher une femme de ménage ! Bonheur et merveille dans ma petite vie. Pas beaucoup d’heures, hein, vu la taille de mon appartement, même pas toutes les semaines, non, vu mes moyens. Juste deux heures une semaine sur deux, le vendredi de préférence, pour le plaisir de passer mon week-end à faire tout autre chose (je ne sais pas moi, bloguer, ping-ponguer…) que de jouer de la serpillière ou du balai.

Décision prise : j’avais dans mes archives le numéro d’une jeune femme joliment prénommée Flora recommandée par une amie d’amie d’amie, qui vient donc me rendre visite, accompagnée de son mari, allez savoir pourquoi, mais bon. Rendez-vous pris vendredi dernier. Elle a mes clés, doit venir dans la journée, avant mon retour du bureau.

J’avoue que je trottinais allégrement vers ma demeure, vendredi en rentrant, toute guillerette à l’idée du plaisir de retrouver un appartement que j’imaginais rutilant comme dans les publicités pour Monsieur Propre (oui, avec les petites étincelles qui font « cling ! » partout).

En bas de mon immeuble, première surprise : il est 19h30, mes fenêtres là-haut au cinquième sont grandes ouvertes et la lumière allumée… Mais pourquoi est-elle encore là ? Je monte, entre dans l’appartement que je trouve drôlement silencieux (et froid). Et surtout dans un capharnaüm innommable : mon bel aspirateur flambant neuf en pièces détachées au milieu du salon (ben oui, avec une femme de ménage, bien obligée de remplacer le vieux qui tenait avec du scotch), tous les produits d’entretien éparpillés entre le salon, la cuisine et même la chambre, l’équivalent de trois rouleaux de Sopalin sous forme de petits chiffons sales roulés en boule et regroupés en petits tas aléatoires de droite et de gauche, les étagères de la salle de bains vidées de leurs précieuses fioles en tous genres lesquelles s’entassent en vrac par terre, quelques sacs en plastique plus ou moins pleins jouent les poubelles improvisées ici et là, y compris sur mon lit… Le tout à l’abandon… J’ai beau chercher, même dans les placards, au cas où, je ne vois nulle trace de quelque Flora que ce soit. Ah si, il y a un sac et un manteau inconnus sur mon canapé, mais personne à l’intérieur (du manteau).

Je ferme en frissonnant les fenêtres et reste perplexe. A première vue, à part elle, rien n’a disparu : ni l’argenterie de famille, ni les diamants, ni les tableaux de maître, ni le lustre monumental en cristal, ni les lingots sous le…. Non je ne vous donnerai pas l’adresse ! Bref tout est là, sauf que c’est le bordel comme jamais, qu’il fait un froid de canard, et que nom de nom à part une vague étagère de bibelots, visiblement RIEN n’a été nettoyé, et il lui a fallu 3 rouleaux de Sopalin pour ÇA, faut croire ! Pour les « cling » à la Monsieur Propre, il va falloir la refaire…

Dans ces cas-là, je suis prompte à imaginer le pire : elle a été enlevée, elle est passée par la fenêtre, le SAMU l’a embarquée sans savoir d’où elle était tombée, elle erre quelque part dans le 20è arrondissement, amnésique, après avoir reçu les fioles de ma salle de bains sur la tête… Mon imagination galope. J’empoigne mon portable pour lui passer un coup de fil : ça sonne dans le manteau. Merde !

Et c’est là que la vérité m’apparaît dans toute son horreur : là-bas dans l’aquarium, Punky, mon poisson chinois (qui s’appelle comme ça à cause de sa nageoire dorsale qui lui fait comme une iroquoise), flotte lamentablement à la surface de l’eau le ventre en l’air…. Je comprends tout : elle a assassiné Punky d’un coup d’aspirateur ou de produit à vitres et a pris la fuite pour échapper au châtiment justement mérité après un si épouvantable méfait !

Je suis sûre que je devais avoir une drôle de mine (et une mine drôle), plantée au milieu de mon appartement, à contempler stupéfaite tour à tour le chantier environnant et la bestiole flottante à l’œil torve, mes pensées tournant dans ma petite cervelle à mille tours minute pour essayer de trouver une explication…

Quelques coups de fils plus tard à l’amie d’amie d’amie, qui finit par retrouver une sœur de la dénommée Flora, je vois débarquer, penaud, le mari (le même qu’au premier rendez-vous), qui m’explique en se tordant les mains que la porte de l’appartement s’est brusquement refermée derrière sa femme au moment où elle le raccompagnait, lui, à l’ascenseur, les clés et tout le reste étant resté à l’intérieur…

Décidément, un couple inséparable… Qu’est-ce qu’il faisait chez moi, lui, pendant que sa femme récurait une unique étagère à grand renfort de Sopalin ?! Mystère…. Peut-être s’employait-il au démontage/remontage de mon aspirateur pour se distraire… Le fait est que la porte a dû claquer tellement fort que ça a traumatisé Punky qui ne s’en est pas remis.

J’ai congédié mon éphémère femme de ménage. Il me reste trois poissons encore en pleine forme et plus du tout de Sopalin de toute façon. Et puis si la prochaine fois ils amenaient les enfants, où irions-nous ?

Vendredi soir j’ai tout rangé (en pestant). J’ai repêché feu-Punky qui a fini sa carrière de poisson japonais sépulturé dans un paquet de café vide au fond de la poubelle. Et ce week-end, j’ai briqué. Merde.

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