Voilà, j'avais préparé un billet jeudi, avant de partir en week-end prolongé, et puis j'ai oublié de le mettre en ligne. Alors un bref compte-rendu à la place, à peine descendue du train.
J'étais "chez moi", là :
photo IGN
Oui, c'est sûr, c'est difficile de repérer la maison... Vous avez remarqué, la mer est basse !
Impressions rapides, en vrac.
Au programme : Noël en famille (ben oui, nous étions plusieurs à ne pas être là...). J'avais trimballé avec moi une malle de cadeaux indiens. Nous avons dressé une grande table avec des violettes du jardin au milieu. J'ai choisi le vin avec mon père, fait la cuisine avec ma mère (elle avait déjà préparé terrines et foie gras, comme si on était le 25 décembre, parce qu'elle sait qu'on adore ça... j'ai fait des crumbles avec des framboises du jardin). On a parlé tous en même temps, rit, regardé des photos de loin (un de mes neveux rentre de Chine, ils n'avaient pas vu l'Inde). On a mis de côté les tensions qui existent parfois. Au fond, on s'entend plutôt bien alors qu'on est si différents. Je perds un peu de vue mes neveux, ils sont grands, ils font leurs chemins, si divers, passionnants, mais je ne les vois plus très souvent et je ne suis plus la "tata adorée" de quand ils étaient petits. Ils viennent avec leurs chéri(e)s, maintenant. Nous avons des opinions divergentes, des goûts parfois très opposés. C'est la vie qui avance...
Grandes balades le long de mes plages à moi. Je regrette de ne plus pouvoir emprunter le chien de ma soeur, trop âgé, pour m'accompagner, j'aimais à arpenter la côte avec lui, et le ramener tout mouillé, sablé, haletant, content.
J'ai essayé de prendre soin de mes parents, comme ils prennent soin de moi. Nous nous voyons si peu. Ils viennent me chercher et me raccompagnent tous les deux à la gare, immuablement, pour être avec moi le plus longtemps possible. Mon père vieillit en souriant et ronchonnant, alternativement. Ma mère a une énergie folle et ne me lâche pas d'une semelle ou presque, il lui arrive même de me parler à travers la porte de la salle de bains... Elle répand des graines pour les oiseaux devant la porte-fenêtre du salon, et nous prenons notre café en contemplant les mésanges, les rouge-gorges, les verdiers, les pinsons, l'ascenteur mouchet, et le merle dit "à lunettes blanches" (notre merle à nous) qui viennent se nourrir à deux pas de nous. Elle m'a demandé de trier des choses qui m'appartenaient. J'ai retrouvé des cahiers d'école, des dessins d'enfant, mes livres d'adolescente. Bouffées de souvenirs et de poussière...
Une soirée avec ma soeur. Dans un bar ami. Elle m'apprend la mort de T. le mois dernier, qui a tant compté pour elle et qu'elle n'avait pas revu depuis 10 ans. Souvenirs. Je l'ai un peu connu moi aussi. Si beau, si drôle, si fou. Je garderai de lui l'image - il y a plus de vingt ans - d'un "gamin" pas comme les autres qui aimait à proclamer qu'il était un oiseau. Envolé. Ce n'est presque pas triste, la vie l'avait brûlé.
Nous parlons jusque fort tard, quand on éteint presque toutes les lumières, qu'on ferme la porte à de nouveaux visiteurs et que les chaises se retournent sur les tables, faisant comme une forêt de bois nus dans la pénombre. Les habitués seuls accoudés au bar, on rit et on donne des nouvelles de gens perdus de vue depuis longtemps, naissances et morts, blessures et fêlures. Untel, si chaleureux et gai qui est passé tout à l'heure a voulu mourir pas plus tard que le mois dernier, il paraît, tout se sait ici. Je l'ai connu quand il avait 15 ans. Il a aujourd'hui des rides au coin des yeux, des enfants dispersés chez deux mamans, et une sorte de désespoir dans le sourire... mais il a l'air amoureux à nouveau. On parle d'un bateau revenu trente ans plus tard aux mains de son tout premier propriétaire, ému, qui va nettoyer les moules et les algues incrustés sur la coque, laquelle porte encore les prénoms accolés de ses parents (puisque bien sûr, on ne change jamais le nom d'un bateau, jamais). On écoute des musiques de partout et même on valse-rocke en riant, là devant le bar, juste parce qu'on est bien, que la vie n'est pas facile toujours, mais qu'il y a ces moments-là où l'on a quand même envie de danser.
Les camélias sont en fleur un peu partout et cette fleur est une image de bonheur, quoi qu'il advienne.
Dans le TGV Paris-Saint Malo, j'ai écouté à l'aller l'album de Lio (merci Labosonic, merci Obni). Et aussi celui de Juliette (merci Samantdi).
Et au retour les tangos tristes, les rumbas mélancoliques et le piano envoutant de Carlos d'Alessio (la musique du film de Marguerite Duras "India Song", qui est par ailleurs un des films de ma vie)
Sinon, Jim a fait sa première balade à l'extérieur. Je lui en programme d'autres... Voir billet ci-dessous.