Arrivée à Goa (Carnet indien 2)

Suite du périple. Après Bombay, le mariage, mais vous n'en saurez rien pour l'instant (tatata !... suspense insoutenable....) Donc retour du Gujarat, aéroport de Bombay. Une heure d'avion direction Goa.

Goa, c'est donc ce petit état sur la côte ouest de l'Inde, sur la mer d'Oman (capitale : Panjim - ou Panaji), qui fut occupé par les Portugais du début du 16è siècle jusqu'en 1961. Goa est donc un état (le plus petit de l'Inde) fortement marqué par le catholicisme : on y trouve de très belles églises toutes blanches, et Noël y est fêté plus que dans tous les autres états. Je garderais de la nuit à Goa le souvenir de milliers d'étoiles lumineuses sur chaque maison et d'églises dégoulinantes de guirlandes de lumière

église

Goa, ce sont aussi de belles maisons d'inspiration portugaise, certaines encore en très bon état, d'autres moins.

maison

maison

maison

Et dans les terres, on trouve des paysans aux champs ou au travail dans les rizières

champ

rizière

Mais Goa, tout au moins sa partie centrale, les plages les plus "célèbres" : Calangute et Baga, ce sont surtout les endroits où sont arrivés les hippies dans les années 60/70, juste après le départ des portugais, donc. A l'époque, ce devaient être de charmants villages, aux belles plages tranquilles bordées de cocotiers....

Dans les années 90, une autre clientèle est arrivée, attirée peut-être par la réputation du lieu quant aux substances illicites qu'on y consommait, je ne sais.... Les "ravers" sont arrivés. Et, surtout en cette période de fêtes, la "trance goa" est reine sur certaines plages jusqu'au petit matin...

Les hippies se sont réfugiés un peu plus loin pour retrouver la tranquillité. On en croise encore quelques-uns à Anjuna, ils sont plus ou moins décatis - plutôt plus que moins - ont l'air d'avoir 120 ans pour certains, que l'on voit fumer des trucs longs comme le bras aux terrasses de certaines plages plus abritées (et quand on fume ce genre de trucs depuis 30 ans, ça abime, forcément). Et j'en ai vu un ou deux accompagner au tambourin d'un air extasié de jeunes danseuses traditionnelles indiennes. Ils avaient trouvé là leur karma, sans nul doute. Tant mieux pour eux....

La troisième clientèle de Goa en cette période de premier de l'an, et bien c'est la même que sur la Costa Brava ou de multiples usines à touristes de par le monde : une clientèle d'agences de voyages, qui arrive bardée de shorts et de marcels, se contrefout d'être en Inde ou à Zanzibar, pourvu qu'il y ait du soleil, des palmiers, des transats, des jus de fruits servis sur la plage, une piscine dans l'hôtel avec la télé dans la chambre, et des boutiques à souvenirs pour rapporter des merdouilles à Tante Suzette et aux copines du bureau pour les faire baver un peu. Et vaz'y que je me mets seins nus sur la plage sous les yeux des indiens dont les femmes ne montrent même pas leurs épaules. Et vaz'y que je déjeune d'un burger dans la paillotte numéro 72 (elles sont à touche touche sur des kilomètres de plage) au son d'une compil' de UB 40 à fond les ballons ! (j'aime beaucoup UB40, mais je ne suis pas venue en Inde spécialement pour les écouter, j'avoue...) Et le restau d'à-côté joue une autre musique, et celui d'à-côté encore une autre encore plus fort, et....

Donc : foule de touristes + musique non stop + "plage" sans un mètre carré de sable tranquille pour y poser sa serviette + perspective d'un week-end de premier de l'an qui allait voir débarquer les indiens de Bombay pour qui Goa est une sorte de Saint Tropez.... J'ai pris la fuite !

Pas le bon jour pour le train, trop tard pour le bus du soir, j'ai trouvé un très gentil chauffeur de taxi qui a accepté de partir avec moi illico et pour trois jours à Hampi, à 600 kilomètres de là. Nous avons quitté Goa à 7 heures du soir le 30 décembre et avons roulé toute la nuit (dont une roue crevée à 4 heures du matin, dont j'ai éclairé le changement avec mon téléphone portable... il m'a plusieurs fois servi de lampe de poche, en Inde...) pour arriver à l'aube dans ce lieu somptueux où j'ai réveillonné et dont je vous parlerai la prochaine fois....

Commentaires

1. Le vendredi 13 janvier 2006, 23:34 par en campagne

Tsss tsss ! les points de suspension de la fin ... faudra voir à ne pas suspendre trop longtemps ce récit :-)

J'adore ta description des touristes formant la troisième clientèle de Goa. Ils sont "beaufs" à faire peur !

2. Le samedi 14 janvier 2006, 00:04 par obni

Je me régale… du style… des images… (j'ai particulièrement apprécié le passage descriptif sur les babouillards de plage… qu'est-ce que ça fait du bien de lire ça !)

3. Le samedi 14 janvier 2006, 01:40 par serge

Ah Bon? C'est comme ça que ça s'appelle? Des merdouilles? C'est très joli! Quand je vais dire ça à Mauricette, je vais la scotcher... Elle, ses enfant sont allés à Arcachon, ils lui ont même pas envoyé une carte. Je la fais un peu râler avec l'amour que me portent mes petits neveux... Merci Traou...
Tante Suzette très émue...
Je suis sûr que tu as éclairé le changement de roue après avoir appuyé sur la touche étoile ;)
Trooo fort...\o/ cet épisode de la sagagoa ;) On prépare les voeux pour demain?
Serge

4. Le samedi 14 janvier 2006, 09:39 par alice

Tu nous mènes par le bout du nez, et on en redemande!

5. Le samedi 14 janvier 2006, 15:52 par samantdi

Merci pour ce reportage, cela me donne de nouvelles images de l'Inde, et c'est bien intéressant !

6. Le dimanche 15 janvier 2006, 14:03 par Anitta

Ah, les effets positifs de la colonisation, on n'a décidément pas fini d'en parler. De même que la mondialisation touristique ! Autrement, sympa ce chauffeur de taxi dis donc... Encore de très belles photos (et je ne regrette pas celles des paillottes bruyantes sur la plage !). Bref, j'attends l'épisode du réveillon... au moins aussi fort que celui du mariage !

7. Le mercredi 16 août 2006, 15:46 par Mari

Je cherche des photos des étoiles à Goa la nuit, pourrais tu m'en faire parvenir si tu en as merci.............................