Histoire du corps (Tome 1)

Il y a quelques temps, je suis tombée en arrêt devant la vitrine d’une librairie, où il y avait ceci :

Tome 3

(vous aurez peut-être reconnu une célèbre photo du film d’Antonioni « Blow up »). En fait, je ne me suis pas acheté ce livre, car il est le troisième tome d’une série, dont voici, à rebours, le tome 2 :

Tome 2

et qui commence par celui-là, que j’ai donc rapporté chez moi :

Tome 1

J’ai un peu de mal à le lire en continuité, car il est énorme. Impossible de le balader avec soi pour le lire dans le métro. Alors il est posé chez moi, je l’ouvre au hasard quand j’ai le temps, tombe toujours sur des extraits passionnants, mais il est difficile de m’immerger dedans comme je le souhaiterais. Parce que le sujet m’intéresse fichtrement.

Le corps… La perception du corps. Par soi-même, par les autres, par la société. Des différences historiques, culturelles, géographiques, sociales. Tant de corps différents. Tant de difficultés pour l’assumer parfois. Tant de culte, tant de détestation. Notre incarnation, notre véhicule sur cette terre peut être source de joies ineffables autant que de souffrances extrêmes, objet d’attentions exacerbées ou de reniement absolu. Malmené ou entretenu, ignoré ou magnifié, admiré ou moqué, acteur privilégié de l’enfance, grand ordonnateur du tourbillon de l’adolescence, siège des émotions, du désir, du plaisir ou de la jouissance, objet et sujet de l’amour, lieu merveilleux de perpétuation, témoin impitoyable du vieillissement, de la maladie, jusqu’à son abandon…

Ici et là, j’ai lu dans des blogs-amis (Coumarine, Alauda…) des textes sur la perception que l’on a de son propre corps. Il m’est souvent arrivé d’écrire sur ce sujet au cours des années, d’essayer de dire, d’analyser ma propre relation avec le mien, tantôt haï, tantôt aimé, rarement, plutôt toléré.

Aujourd’hui, après un long parcours souvent difficile, je crois bien que j’ai fait la paix avec ce corps. Plus ou moins. Je bataille toujours un peu contre lui, mais moins. Il me semble être plus en harmonie avec lui qu’autrefois, c’est certain. On a fait du chemin tous les deux. Je ne sais pas comment va se passer ma relation à son vieillissement. Je suis amie avec lui depuis à peine quelques temps qu’il va me faire ce coup-là, je le sens !

Ce billet s’intitule (Tome 1) car il est le prélude à d’autres billets, sûrement. Je n’en aurai pas fini avec lui en quelques lignes. Certainement.

Au commencement, il y a un corps rond de petite fille. De la peau lisse, douce et blanche recouvrant de la chair fragile, des bras potelés avec une chaînette en or qui se calait dans le pli joyeux entre poignet et menotte, des petites quilles costaudes faites pour galoper partout jusqu'à la fatigue, des pieds menus dont la peau tendre ignorait encore la corne, un ventre joliment rebondi que je n'aurais pas songé à rentrer, des fesses rondelettes surmontées de deux fossettes. Je sentais bon, forcément.

Au-dessus, il y avait un petit visage aux joues rondes, aux yeux bleus écarquillés devant le spectacle de la vie. J'étais une petite fille joyeuse et sautillante, la fossette unique qui ponctuait ma joue droite devait se creuser souvent au gré de mes rires. Et je crois que je riais beaucoup.

Ce n'est que plus tard que j'ai moins ri, que sont apparus sur les photos mes premiers airs tristes, mes premiers rictus boudeurs ou gênés. Quand j'ai commencé à traîner mon corps comme l'énorme boulet qu'il m'était devenu. Quand je l'ai identifié, et pour très longtemps, comme ma laideur, mon péché.

Mon corps fut une plaie. Longtemps. Ma plaie, ma souffrance, ma honte, mon bouc-émissaire, mon excuse pour ne pas vivre, l'objet de mes attentions douces ou vengeresses, le centre encombrant de ma vie, mon nombril géant qui me reliait au monde et m'en isolait. Une île dont j’étais prisonnière et dont j'ai cherché à m'évader infiniment, un corps étranger que je voulais rejeter, une offense à ma vue, à mes sens dont il était pourtant le siège et le garant. Mon corps était plein de barreaux que j'y avais scellés et que je n'arrivais plus à scier. Un corps plein de ratés, de bégaiements, de fissures et de fêlures. Le contraire d'une oeuvre d'art, une erreur, sûrement, de la Nature qui s’était trompée en me façonnant. Mon corps était jalonné de portes que je franchissais toujours en espérant en trouver une autre derrière et qui me ramenaient perpétuellement à lui. Toujours à lui, mon corps. Mon labyrinthe, ma planète, mon pays, comme une région lointaine dont j’aurais été la seule à parler la langue.

Mon corps est un puzzle, un assemblage, une construction, un amas, un magma de peau, d'os, de chair, de graisse, de sang, de corne, de cartilage, de liquide, d'acide, de milliards de petites cellules avec des noyaux, comme des fruits. Et des pépins sûrement. Mon corps est une machine qui ronronne jour et nuit sans que je m'en occupe. Qui produit quoi ? De la chaleur, de l'énergie, du mouvement, des déchets. Mon corps est une horloge aux milliards de rouages, petits, insignifiants, invincibles. J'ai essayé de les maîtriser, d'en arrêter certains parfois. Je n'ai pas réussi.

(...à suivre "Histoires du corps - tome 2")

Commentaires

1. Le mardi 13 juin 2006, 23:47 par Swâmi Petaramesh

Je commente fort peu chez toi ces temps-ci, Traou, mais je te lis toujours avec autant de plaisir. Ce billet-ci, encore une fois, force mon admiration.

> ma propre relation avec le mien, tantôt haï, tantôt aimé, rarement, plutôt toléré.
> ... après un long parcours souvent difficile, je crois bien que j’ai fait la paix avec ce corps. Plus ou moins. Je bataille toujours un peu contre lui, mais moins. Il me semble être plus en harmonie avec lui qu’autrefois, c’est certain. On a fait du chemin tous les deux. Je ne sais pas comment va se passer ma relation à son vieillissement. Je suis amie avec lui depuis à peine quelques temps qu’il va me faire ce coup-là, je le sens !

Je pourrais sans doute écrire à peu près la même chose à propos de ma vieille guimbarde à moi ;-)

Je l'ai probablement moins haï que ce que tu rapportes, mais ce n'était pas l'amour fou quand même...
Jeune ado c'était T'es tout maigrichon, taillé dans une fuite de gaz, t'as un grand nez et les dents jaunes (merci les antibiotiques tout petit), c'est mal barré, je sens que ça va pas l'faire...
J'étais le jeune ado qui ne souriait jamais, pas qu'on voie les dents jaunes qui ne devaient rien à la nicotine...

Puis finalement, j'ai quand même réussi à jouer les Don Juan pas mal merci, mais plutôt malgré ce corps que grâce à lui.

En a perduré une inimitié persistante. Et des complexes du même métal, que même un sacré paquet de succès féminins (des origines du Don Juanisme...) n'a pas réussi à entièrement exorciser (encore que ça aide bien...)

Et maintenant, à 40 balais (bien) passés, plus marqué, beaucoup moins beau et beaucoup moins frais, cheveux avec plus de sel que de poivre, valoches sous les yeux, pas gros mais avec une petite brioche (l'arrêt de la clope n'aide pas, je boulimise pire qu'une adolescente...) et pas franchement une musculature athétique... Bah, c'est pas toujours le grand amour avec mon corps, mais j'ai fini par l'accepter, m'y habituer, même lui porter une certaine amitié de vieux couple... Me dire qu'il faut que je commence à penser à en prendre un peu soin, d'autant que ce vieux truc commence à vieillir, justement, alors, pour pas qu'il ne tombe en ruine trop vite...
Même ce grand nez je m'y suis fait, et il était objectivement plus beau avant que le chirurgien ne fasse ce qu'il a pu pour enlever cette saloperie de cancer qu'il y avait au bout sans que ça ne se voie trop. Il avait décidé de me faire chier depuis le départ, ce nez. D'ailleurs, il éternue toujours autant...
Eh merde, tout comme toi, il m'aura fallu un sacré bout de temps pour m'y faire, et voilà t'y pas qu'il va doucettement commencer à tomber en ruine...
Crise de la quanrantaine sans doute, y'a des jours où je signerais bien un pacte Faustien pour retrouver celui que j'avais il y a 20 ans, et que pourtant je n'aimais guère à l'époque...

2. Le mercredi 14 juin 2006, 00:00 par Phosphatine

Alors là, on ne rigole plus...C'est du sérieux...Et excuse-moi d'avance si j'use et j'abuse aussi des points de suspension dans ce court commentaire que je vais tenter de t'envoyer...Tenter, car c'est décidément un sujet qui me touche et qu'il est très difficile pour moi d'en parler.

J'ai trouvé ton billet magnifique, sincèrement. Dur et tendre à la fois...et très émouvant...

Que de soucis avons-nous avec nos corps...et qu'il est difficile de les apprivoiser ! Tu penses que ce problème n'est que féminin ?

Moi, j'ai trouvé la solution...Je le fais souffrir et, pour l'instant, il ne me réponds pas...Jusqu'au jour où il me lachera, c'est sûr ! Je le prive de tout, espérant qu'un jour il me sera reconnaissante de toute cette douleur... Je vis avec un homme qui ne l'aime pas forcément ce corps, qui le voudrait plus dans la "norme" et puis...il y a eu cet autre, et je pensais qu'il l'aimait lui ce corps...Mais ce n'était pas le cas non plus...

C'est difficile d'aimer, de s'aimer, enfin, de l'aimer, lui, dans toute sa laideur et, parfois dans toute sa beauté...

Aujourd'hui, je ne sais encore pas si je me réconcilierai avec lui un jour, mais j'essaie, je persévère dans la lutte...!

Peut-être que, finalement, le bout du tunnel n'est pas loin...En tout cas, tu me donnes espoir, puisque toi, apparemment, tu as fait la paix avec lui...Merci

Et sûre que je vais le lire ce livre...

3. Le mercredi 14 juin 2006, 00:30 par coumarine

Traou, j'ai lu, je lis et relis Juste te dire cela Mon corps ne fut pas une plaie, ce qui fut une plaie c'est ce que je vivais à l'intérieur comme insécurités, manque de confiance en moi, timidité, doute au sujet, non tellement de mon corps, mais de moi tout entière Pas facile tout cela...

4. Le mercredi 14 juin 2006, 09:39 par Traou

@Swâmi : Je m'étonne (et me félicite) que le premier commentaire sur ce billet soit masculin... Car, comme Phosphatine après toi, je me demandais si ce rapport douloureux au corps n'était pas exclusivement féminin. Je m'aperçois que non, même si ce n'est pas forcément pour les mêmes raisons... Il faut peut-être attendre que nos "véhicules" (comme je les appelle) deviennent de "vieilles guimbardes" (comme tu dis) pour se rendre compte qu'on n'est finalement pas si mal loti ?... Pour les accepter tels qu'ils sont ou étaient. Enfin. Il y a encore à dire sur le sujet. A suivre...

@Phosphatine : Swâmi a donc répondu à une de tes questions plus haut... Tu utilises les mots "lutte", "faire souffrir", "privation"... Oui, il y a de la guerre dans ce rapport-là. Et je me contenterai de souligner ce lapsus qui aurait pu être le mien : "Je le prive de tout, espérant qu'un jour il me sera reconnaissante de toute cette douleur"

@Coumarine : Bien sûr que la plaie est à l'intérieur, dans la tête et le coeur. Mais son identification est l'enveloppe et le regard porté sur elle... (tu as remarqué, je suis comme toi, j'utilise beaucoup de points de suspension, tu m'as fait découvrir quelque chose à ce sujet chez Alauda...)

5. Le mercredi 14 juin 2006, 09:51 par Swâmi Petaramesh

@Traou : Meuh non, mesdames, vous n'avez pas l'exclusivité du doute et du complexe, bien au contraire ;-)

> Pour les accepter tels qu'ils sont ou étaient.

C'est bien ça le problème : On finit plus facilement par accepter son corps tel qu'il était que tel qu'il devient ;-)

6. Le mercredi 14 juin 2006, 09:57 par Le Chat qui Pète

Le corps du chat est souple, doux, vif, musclé, expressif, langoureux, sensuel,efficace, dynamique, répandu sur la carpette, tassé prêt à bondir, agressif, insistant...

Que du bonheur quoi...

Enfin... ça c'est ce qu'on s'imagine. Personne n'est allé voir dans sa tête.

Parce que oui, il y a un monde entre la réalité et sa propre réalité...

7. Le mercredi 14 juin 2006, 10:31 par Une sorcière comme les autres

Vous qui semblez aimer les chansons, connaissez-vous celle qu'Anne Sylvestre a consacrée à sa "Carcasse", elle m'a toujours paru très juste et je l'aime beaucoup.

"Carcasse,

On s'épiait devant la glace

Tu avais les peurs moi les audaces

On ne pouvait rien décider..."

"Et je nourrissais tes fringales

En rêvant que je m'envolais.."

etc...

Je vous lis souvent avec grand plaisir...

8. Le mercredi 14 juin 2006, 11:27 par goon

ca marche aussi parfois dans l'autre sens...

à 13 ans je mesurais encore 1m48 pour 40kg, j'avais encore mon éternelle coupe au bol et du cyrillus plein les placards, j'étais un gringalet fini qui cherchait encore à participer en classe. bien sûr il y a avait un problème d'affirmation de soi et d'intégration, mais un physique de gamin minus n'aide pas à cet âge.

j'ai changé, et même si je fais toujours frémir les filles quand j'annonce mon poids, globalement le regard des autres a changé du tout au tout, sans y avoir fait grand chose de moi-même.

celà dit, je suis comme le chat, j'ai toujours mes petits conflits avec mon corps, mais je les cache bien! ;)

9. Le mercredi 14 juin 2006, 11:39 par Phosphatine

C'est en lisant les commentaires que l'on se rend compte à quel point c'est un sujet sensible que tu as ouvert Traou...un sujet qui prend aux tripes...! Et je suis touchée que les hommes s'y retrouvent aussi. C'est bête, mais c'est comme ça...

10. Le mercredi 14 juin 2006, 12:10 par Rose

Ce n'est pas tant le corps qui "pose problème", comme on peut le lire -à moins d'avoir des problèmes de santé, bien sûr. -> Petaramesh évoque le sujet.-, mais la perception que l'on en a!
Autrement dit, le "problème", c'est pas le corps, mais la tête!...

11. Le mercredi 14 juin 2006, 13:11 par Traou

@Swâmi : je reviens sur ton premier commentaire : "taillé dans une fuite de gaz", je ne connaissais pas !... :-)

@Le Chat qui Pète : surtout que la "réalité" est très subjective. Et elle change tout le temps !

@Une Sorcière comme les autres : Bienvenue ! Pour votre premier commentaire ici, vous me faites un fort joli cadeau : une chanson d'Anne Sylvestre que je ne connaissais pas, moi qui l'aime tant ! Je suis allée en chercher tout le texte et je retiens ces mots en plus de ceux que vous avez joliment cités :

J'espère qu'à notre chemin
Il n'y a qu'une moitié de faite
Je nous vivrais bien d'autres fêtes
Je te ferais marcher plus loin
Je rêve encore de te changer
J'essaie toujours, mais tu renacles
Et tu me bâtis des obstacles
Où je ne peux que trébucher
Mais sans même viser trop haut
Je veux que tu soies, vieille bête
Au moins aussi bien dans ma tête
Que moi je suis bien dans ta peau

Je n'en suis sans doute pas encore là au sujet de la mienne, de carcasse, mais je vais garder cela précieusement, merci...

@Goon : Mais malheureux, il ne faut jamais parler poids avec une fille ! ;-) Ceci dit, ayant le plaisir de te connaître "en chair et en os" (je trouve cette expression plus jolie que IRL, et parfaitement adaptée au thème du jour), je crois que ce n'est pas seulement ça qui les fait frémir quand elles te regardent... :-)

@Phosphatine : Nous avons tous un corps. Et peu sont "parfaits" (en dehors de critères de perfection qui n'existent pas de façon universelle, je parle de la propre conception de chacun de la perfection, forcément subjective, liée à ses désirs propres et au contexte social et historique), alors nous avons presque tous des raisons de nous en faire à un moment ou un autre...

@Rose : Si, le corps lui-même peut-être un problème : trop gros ou trop maigre, difforme ici ou là, laid à tel ou tel endroit... Mais bien sûr le chemin vers l'acceptation est dans la tête. Je ne parle d'ailleurs jamais d'autre chose que de perception dans ce billet.

12. Le mercredi 14 juin 2006, 13:24 par Swâmi Petaramesh

@Traou : "taillé dans une fuite de gaz", je ne connaissais pas !... :-)

C'est à peu près équivalent au plus classique épais comme un sandwich SNCF ;-)

13. Le mercredi 14 juin 2006, 17:52 par tanette

Je n'aurai jamais su exprimer tout ce que j'ai ressenti par rapport à mon corps. Je me retrouve pourtant si bien dans ce billet, Traou. Je ne crois pas avoir complètement fait la paix avec lui, mais j'essaye d'être un peu plus indulgente. Marie-Lise Labonte a dit : "Quand le corps physique n'a plus l'énergie pour se guérir, l'important est de guérir son âme et son coeur." Peut être tout commence par là en effet.

14. Le mercredi 14 juin 2006, 19:49 par Fauvette

Billet à la fois tendre et sévère, tu ne te fais pas de cadeaux Traou ! Moi je te voyais en jeune femme qui avait l'air bien dans sa peau, qui pratique des sports pas spécialement faciles, ... mais je ne savais pas que cette réconciliation était récente. Alors je te dis Chapeau Traou, j'attends les Tomes suivants avec impatience.

15. Le mercredi 14 juin 2006, 21:49 par François Granger

Ben oui, les hommes aussi ont une relation difficile avec leur corps. Adolescent, j'étais un gringalet maigre à faire peur. Adulte, il m'a fallu du temps pour penser que je pouvais séduire....

S'habituer à le voir changer (les rides qui se marquent, les cheveux qui disparaissent, le souffle qui s'essoufle, les petits ou grand soucis qui apparaissent...) n'est pas facile. Et effectivement, Swami, quand il commence à nous lâcher, parfois on reviendrait volontier de 30 (;-) ans en arrière.

16. Le mercredi 14 juin 2006, 23:50 par Erin

Tout ça me donne envie de parler du mien... Car il y aurait à dire... Il est mon plus ennemi...

Je vais méditer la dessus, mais je ne pense pas mettre aussi bien des mots sur mes maux d'avec lui... Je le hais ! ça résume tout...

Ca faisait longtemps que je ne t'avais pas commenté... Difficile en ce moment pour moi de commenter chez toi... Je suis subjugué par ton écriture (fond et forme)...

17. Le mercredi 14 juin 2006, 23:52 par Erin

plus grand ennemi... j'en oublie mes mots...

18. Le jeudi 15 juin 2006, 07:26 par Traou

@Tanette : Je connais pas Marie-Lise Labonte... Qui est-elle ? Mais cette phrase est juste. Même si pour beaucoup d'entre nous, il s'agit plus d'accepter que de guérir.

@François : "Adulte, il m'a fallu du temps pour penser que je pouvais séduire...." Je me retrouve beaucoup dans cette phrase (et d'après les commentaires ci-dessus, nous sommes quelques-uns à avoir eu de sérieux doutes par rapport à la séduction "physique".
En même temps, on est parfois surpris(e) de constater que l'on séduit plus quand on ne se trouve pas personnellement "au mieux", juste parce qu'on est soi (ça fait du bien, mais ça n'arrive pas tout le temps)

@Erin : Il y avait, c'est drôle, une certaine douceur dans "mon plus ennemi" que tu avais écrit en premier... Je ne sais pas pourquoi je le ressens comme ça.
Moi aussi, je suis une commentatrice intermittente chez toi et ailleurs, moins de temps, pas forcément à dire, touchée néanmoins.

19. Le jeudi 15 juin 2006, 07:51 par Swâmi Petaramesh

@Traou : nous sommes quelques-uns à avoir eu de sérieux doutes par rapport à la séduction "physique"

Oui, enfin, ce que je écrit dans mon premier commentaire ne doit faire perdre de vue à personne le fait que Swâmi Petaramesh est extrêmement beau :-}

20. Le jeudi 15 juin 2006, 08:05 par gilda

Pas le temps vérifier si tu n'as pas déjà le lien ni d'expliquer plus, mais il y a une passerelle avec ceci :

21. Le jeudi 15 juin 2006, 08:06 par gilda

apparemment le lien n'est pas passé, alors je le mets en brut de décoffrage :

http://www.lescorpsempeches.net/

22. Le jeudi 15 juin 2006, 08:26 par planeth

il est très beau ce texte !
Tellement, qu'il m'a fallu toute la nuit pour mettre en forme mon commentaire.
Ce corps, que dame nature nous a octroyé plus ou mois généreusement, c'est aussi celui que nous donne le regard des autres.
Et rien n'est plus subjectif que ce regard.
Soyez mal dans dans votre peau (dans votre corps) et ce regard public vous renverra un reflet de votre mal-être.

J'ai découvert bien après avoir atteint l'âge adulte que cette "grande bringue pas trop mal" c'était moi !
Et il m'a fallu encore quelques années pour comprendre que c'était grâce à lui que je pouvais grimper, skier, courrir la montagne, naviguer, me sentir exister.
On a mis du temps à s'entendre, et j'ai d'autant plus de bienveillance pour lui que je ne voudrais pas qu'il me lache, enfin pas trop vite. Ce que m'a fait remarquer ma petite Satellite n°2 : "ça doit être bien désagréable de vieillir ?" Et bien non ma chérie, tant que je peux continuer à chausser mes roller ou mon snowboard, aller sur la mer ou monter sur les sommets, ça m'est bien égal d'être un peu frippée.

23. Le jeudi 15 juin 2006, 10:10 par ko

Et bien, je suis un peu embêtée, parce que je suis très touchée par ce que Traou a fait surgir, d'elle-même et de vous autres, et que ce que je voudrais ajouter, mmh, pourrait sembler fanfaron ou poseur, et qu'évidemment ce n'est pas du tout mon propos...

J'entends tout ce que vous dites de problématique dans le rapport au corps, qui fait écho à ce que m'en disait mon âme-soeur (mon amie, qui fut ma colocataire longtemps). Mais je ne l'ai jamais ressenti ainsi, pourtant, ce n'est que par empathie que j'entends ces mots/maux. Je ne sais pas si ce que j'ai envie de dire peut amener quelque chose à la discussion, parce que c'est toujours un peu plat de dire ben moi, ça va... !

Peut-être en essayant de décrypter comment j'ai pu passer au travers des tourments d'acceptation de son corps ? Le fait de ne pas avoir eu de gros problèmes de santé, et d'avoir été une enfant assez active, voire sportive, sans trop, mais juste assez pour apprécier ce qu'il me permettait (de longues courses dans les garrigues de mon cher Sud, grimper aux arbres, nager, nager, plonger, encore nager dans ma chère Méditerranée...). Grandir au soleil, souvent dévêtue, ce qui accoutume à exposer son corps, et aide sans doute à l'habiter. La chance d'avoir eu des parents qui veillaient tout particulièrement à ne pas nous nourrir de ces choses grasses et sucrées qu'affectionnent les enfants, et qui m'ont appris à manger de la qualité, plutôt que de la quantité... J'ai eu des moments d'angoisse, bien sûr, vis-à-vis de ce corps, qui ne se décidait pas à devenir adulte, à l'orée de mes 16 ans... Mais je ne le voyais pourtant pas comme mon ennemi, puisque je ne l'ai jamais ressenti comme extérieur à moi. Et étant partie de moi, je ne pouvais me décider à ne pas l'aimer ! Puis, je l'ai quelque peu malmené, en abusant de substances joyeuses mais néfastes ; en même temps, je l'ai toujours vécu comme mon être, et surtout je l'ai toujours écouté : mes excès s'arrêtaient là où commençait son inconfort. Plus tard, j'étais capable de rester trois jours enfermés, en hiver, pas vraiment malade, mais parce qu'il avait besoin de rester au chaud, de ne pas être brusqué, d'être choyé et chouchouté. Ma vie professionnelle est même organisée en partie autour de cette exigence : je suis maître de mes horaires pour pouvoir être libre de rester sous la couette si mon corps l'exige (et il me le rend bien ;-D). En même temps, je ne fais pas une fixette sur la machine : je l'entretiens autant que j'entretiens mon esprit, et même, je les entretiens en même temps (c'est tellement lié). Les premiers signes du temps qui a passé me paraissent encore attendrissants (je ne dirais peut-être pas ça lorsqu'ils seront trop visibles !), ces marques ont une histoire que je connais très bien. Il faut aussi dire que je ne me suis pas toujours sentie très sûre de moi, ni de mon apparence ; j'ai douté, j'ai connu des moments d'inconfort, par exemple lorsque j'ai arrêté de fumer une première fois, il y a quelques annnées, et qu'en trois mois j'avais pris 10 kg (c'est rapide et douloureux !). Là encore, ce n'est pas le regard des autres qui m'a fait prendre conscience de ce poids superflu, c'est mon corps lui-même, qui s'essouflait au moindre effort, et qui me gênait aux entournures. Je n'ai pas tout reperdu, je suis simplement revenue à des limites qui me convenaient, que je pouvais habiter confortablement...

Peut-être la clé de tout cela est-elle simplement dans ma (presque) parfaite indifférence, depuis bien longtemps, au regard qui juge des autres... On a su donner confiance en soi à l'enfant que j'étais, même si c'était imparfaitement fait (évidemment ! comme disait l'autre, tous les parents sont de mauvais parents). Je voulais faire plaisir aux gens que j'aime (toujours maintenant !), mais jamais au détriment de mon intégrité. Puis, en grandissant, j'ai réussi à conserver cette estime de moi qui m'a rendu indépendante des diktats extérieurs (plus ou moins indépendante, mais suffisamment, quand même). J'ai toujours pensé que la première personne que je voyais le matin, c'était moi, en ouvrant les yeux, puis dans la glace, et que c'était à cette personne-là que je voulais plaire, avec cette personne-là que je devais vivre en harmonie : ça m'a permis de continuer à m'accepter, même dans mes changements.

J'espère que ce que je vous livre là trouvera sa place dans les réflexions suscitées par le beau billet de Traou ; il ne s'agissait pas de plastronner, ni de donner une quelconque recette (je n'ai pas cette prétention) ; mais simplement de partager un témoignage.

__

(J'ajoute que les livres ayant initié ce billet constituent à ma connaissance l'ouvrage de référence en la matière ; Vigarello est un des plus éminents spécialistes du corps et Corbin est un des meilleurs historiens du social, du quotidien, doublé d'une excellent plume);

24. Le jeudi 15 juin 2006, 10:21 par Traou

@Swâmi : Mais, de cela, nous n'en doutons pas une seconde ! (d'ailleurs c'est le propre du blogueur derrière son écran, d'être beau, non ?) ;-)

@Gilda : Merci pour le lien. Je l'avais croisée chez toi, mais ne connais pas (encore) ses textes. Cela m'intéresse énormément.

@Planeth : Il ne faut pas que mes billets t'empêchent de dormir ! ;-)
Je me reconnais dans ta "compréhension" du corps par le sport, par l'énergie, la liberté de se mouvoir. (pour les réfractaires au sport, cela peut être aussi de marcher dans la nature, de danser...). Cela fait partie (entre autres) des moyens de s'y sentir bien, dans ce corps.

25. Le jeudi 15 juin 2006, 10:57 par Swâmi Petaramesh

@Traou : d'ailleurs c'est le propre du blogueur derrière son écran, d'être beau, non ?

J'hésite... Ce ne serait pas une sournoise vacherie par en-dessous, ça, par zazard ? :-D

26. Le jeudi 15 juin 2006, 11:01 par planeth

Mais non, les post me viennent en dormant !!! :-D
C'est vrai que bouger surtout dans la nature me permet de me sentir bien, dans ma tête aussi d'ailleurs !

27. Le jeudi 15 juin 2006, 12:30 par Traou

@Swâmi : Alors là vraiment, mais pas le moins du monde !!! Je le jure promets ! D'abord, tu n'es pas "le blogueur", Swâmi, tu es le grand gourou de la secte des adorateurs de Cela... Et tu as même mis une p'tite photo de toi récemment qui ne fait que confirmer tes dires ! (si ça vaut pas une statue de 73 mètres, d'être aussi beau...) ;-)

@Planeth : Me voilà rassurée ! :-)

28. Le jeudi 15 juin 2006, 12:44 par tanette

M.L. Labonte a écrit plusieurs livres dont : "Se guérir grâce à ses images intérieures" dans lequel elle parle de notre conditionnement depuis l'enfance pour produire des"images intérieures" et comment on peut ouvrir les portes de ce monde intérieur afin de retrouver la capacité de s'aimer et la confiance en soi....Je trouvais la phrase que j'ai citée dans mon commentaire juste même si je suis d'accord qu'il s'agit plus d'accepter que de guérir.

29. Le jeudi 15 juin 2006, 12:50 par Traou

@Ko, dont le billet avait été odieusement spamplemoussé : Merci pour ce très joli témoignage qui n'apparaitra à personne, je pense, comme fanfaron. Très juste et tendre, au contraire. Je ne te répondrai pas ici (je suis au bureau, quand même !) mais par le biais de mes billets suivants (tomes 2 et 3, sans doute, pour poursuivre l'analogie des bouquins) qui exploreront plus les raisons pour lesquelles je me suis sentie "étrangère" à mon corps à partir de l'adolescence, et comment j'ai pu me réconcilier avec lui. La réconciliation passant par des éléments dont tu parles dans ton commentaire, d'ailleurs...

30. Le jeudi 15 juin 2006, 13:10 par Swâmi Petaramesh

@Ko : Ton commentaire est tendre, délicat et magnifique, comme d'hab'... :-)

> lorsque j'ai arrêté de fumer une première fois, il y a quelques annnées, et qu'en trois mois j'avais pris 10 kg

Ne dis pas ça boudiou, tu me terrifies ;-)
Nan, sans dec', à peine ai-je lu ça que je me suis précipité sur la balance... Véridique.
Bon euh, J'ai p'tête ben pris 2 ou 3 kilos depuis les 59 jours que je me suis arrêté de cloper (pas dix, ouf !) mais ça reste dans ma fourchette de variation naturelle, et si je considère à quel point je me suis mis à bouffer comme un chancre plein de saloperies sucrées, je devrais m'estimer heureux ;-)))
...Pis ça va, il me reste un peu de marge, ça ne nuit pas encore à mon extrême beauté...

31. Le jeudi 15 juin 2006, 16:15 par Crick

Je sens que je vais me procurer ce livre !! Le corps... Tu as posé le doigt là où çà fait mal !! Notre corps véhicule notre société généralement !! C'est impressionnant ce qu'il peut nous renvoyer. Dirai-je que c'est mon ennemi, si çà l'était, je ne m'en occuperai pas, il pourrait être comme il veut. Je pense comme Ko. Qui elle, a cette force de caractère de pouvoir vivre sans se préoccuper du regard des autres (joli témoignage d'ailleurs :). Le rapport du corps, j'en vois des corps délaissés par des âmes tourmentés et c'est impressionnant de frayeur !! En tout cas, chouette nouvelle catégorie. Et tu exprimes si bien ce que l'on ressent. Merci Traou ;)

32. Le jeudi 15 juin 2006, 22:04 par Vroumette

Ben lui et moi, on se tolère, parfois on se bastonne un peu (veux pas trop m'obéir le bougre, quel sale caractère), mais bon, je m'y suis habituée, mais ne désespère pas de le dompter un de ces quatre ne serai-sce que pour aimer le reflet dans le miroir (et puis, j'ai normalement promis à grand zorro d'être une bombe à 40 ans pour qu'il n'aille pas chercher une minette de 20 ans. Ma devise : grosse et rigolotte à 30, et mince et chiante à 40 => faut pas pousser, on ne peut pas tout avoir aussi !).

33. Le vendredi 16 juin 2006, 10:55 par gilda

Finalement j'aurais (presque) suivi les préceptes de Vroumette : pas grosse et rigolotte à 30, mince et sombre à 40+. Rien n'empêchera jamais les zorros d'aller chercher les vingtenaires (à leur place qui sait si on ne ferait pas pareil, je comprends les copains, c'est juste les absences qui font mal) ...

34. Le vendredi 16 juin 2006, 13:37 par Vroumette

@Gilda : j'vois qu'un truc à tenter : devenir grosse. Allez au boulot ! Tu veux que je te donne des cours ?

35. Le vendredi 16 juin 2006, 13:44 par telle

Traou, je pense à toi, je viens juste de regarder 'Nous ne sommes pas des anges' consacré à la dictature de la beauté, avec, entre autres invités intéressants, Georges Vigarello. Il a été question de 'L'Histoire du corps'. Je ne sais pas si on peut revoir l'émission mais voilà, je te livre l'info et je t'embrasse.

36. Le vendredi 16 juin 2006, 14:10 par Moukmouk

J'arrive ici par Chiboum, et un je tombe sur un texte qui me touche beaucoup. ce qu'il faut contester c'est oui la bouffe industrielle où il est impossible de ne pas grossir, mais surtout la dictature de corps dans les revues, des corps photoshopés, impossibles, malades et difformes qu'on présentent comme la norme inévitable.

37. Le vendredi 16 juin 2006, 14:27 par Traou

@Swâmi : Si je sais compter, ça dois faire 60 jours aujourd'hui, bravo ! (les kilos en trop, c'est le prix à pyer, moi aussi, 10 de plus au compteur quand j'ai arrêté...)

@Crick : Je crois que ton métier doit t'amener aussi à voir des choses terribles, exacerbées. Le regard de la société, les normes imposées doivent pouvoir conduire très loin...

@Vroumette : Euh non, pas l'option 40 ans-chiante, s'il te plait... On prend pas (et Grand Zorro non plus chuis sûre). Et puis ça ne t'irait pas du tout !

@Gilda : Je dis comme Vroumette... Y'a peut-être un truc à explorer ? ;-)

@Telle : Merci beaucoup, je vais voir si il y a moyen par internet...

@Moukmouk : Cela me fait très plaisir de t'accueillir ici, toi que je croise dans beaucoup de blogs que j'aime depuis quelques mois et chez toi depuis peu... La dictature, je crois que tu as trouvé le juste mot : ces normes qu'on nous impose (c'est là que les livres que je cite sont passionnants, ils décrivent fort bien les modifications de ces normes au cours de l'histoire, et leurs raisons "sociales")

38. Le vendredi 16 juin 2006, 15:51 par Zoehe

Je viens à votre blog via celui de Tarquine, dont je suis une fidèle lectrice, happée par la phrase citée par elle: "Mon corps fut une plaie. Longtemps. Ma plaie, ma souffrance, ma honte, mon bouc-émissaire, mon excuse pour ne pas vivre, l'objet de mes attentions douces ou vengeresses, le centre encombrant de ma vie, mon nombril géant qui me reliait au monde et m'en isolait. Une île dont j’étais prisonnière et dont j'ai cherché à m'évader infiniment, un corps étranger que je voulais rejeter, une offense à ma vue, à mes sens dont il était pourtant le siège et le garant". Cela me parle tellement, mais pour d'autres raisons... Votre écriture est belle, et je vous place aussitôt parmi mes favoris. Je ne manquerai pas de revenir vous rendre visite. J'ai lu votre petit texte de présentation. Vous indiquez que Traoù (cela s'écrit avec un accent) veut dire "chose". C'est en réalité le pluriel de "dra" (chose), sa traduction exacte est donc "choses". Peut-être vous l'a-t-on déjà dit ... Une compatriote brittophone.

39. Le vendredi 16 juin 2006, 16:41 par gilda

Vroumette et Traou, je crois je pourrais pas : non pas que je ne sois pas gourmette à mes heures, mais la fatigue m'empêche d'être une grosse mangeuse (la digestion parfois m'épuise) et puis vous allez rire ... mais j'ai un taux de cholestérol plutôt élevé à surveiller du coin de l'oeil. Et puis j'aime nager et danser et dés que je monte un peu en poids j'ai du mal à me traîner. On peut pas tout avoir ...

40. Le vendredi 16 juin 2006, 21:25 par Swâmi Petaramesh

@Traou : Si je sais compter, ça dois faire 60 jours aujourd'hui, bravo !

Eh oui, tu comptes admirablement. Merci :-)

> les kilos en trop, c'est le prix à payer, moi aussi, 10 de plus au compteur quand j'ai arrêté...

10 ??? Alors là, les filles, si Ko et toi vous y mettez toutes les deux à m'annoncer des 10 kilos, vous allez me faire flipper et je vais courir au tabac !

Déjà que tout-à-l'heure je regardais dans la salle de bains d'un air perplexe le pneu qui me pousse... Argh :~/

Hier soir, Mâ Anandaramesh me disait quand je lui parlais de balance: Fais gaffe ! Le gras, ça pèse pas lourd !

...Déprimantes créatures... :~//

41. Le vendredi 16 juin 2006, 23:55 par Traou

@Zoehe : Merci pour votre visite et bienvenue. Merci pour la traduction exacte de mon surnom dont j'avoue que je l'ignorais... (je n'ai vraiment aucune notion de la langue bretonne, j'en aime les chants, mais c'est tout...). Mais grâce à vous je sais désormais que je suis plurielle... :-)

@Gilda : Tu es excusée... Nager, danser, quelle bonne idée ! (j'ai envie de vacances !)

@Swâmi : Je suis navrée mais tu n'as effectivement qu'une seule solution : faire du sport (non ce n'est pas un gros mot !) ;-)

42. Le samedi 17 juin 2006, 00:22 par Fleurbleue

Je découvre ce blog par ce billet ... qui reflète tellement ce que je peux ou ce que j'ai pu ressentir. Faire la paix avec son corps, mais plus largement avec soi est tellement compliqué, c'est l'histoire de toute une vie j'ai l'impression. Tu parles du corps de l'enfance insouciante, avant qu'on ne commence à se juger, il faudra tant de temps ensuite pour passer outre notre propre jugement... C'est une forme de sagesse, non ? Merci en tous cas de mettre de si jolis mots sur quelque chose d'aussi compliqué !

43. Le samedi 17 juin 2006, 08:17 par Valérie

Il y a son corps, celui avec lequel on vit depuis la naissance, et il y a le corps de celui de son compagnon. Et lorsque ce corps, si malade, se transforme, se déforme, souffre et lentement s'en va, on oublie son propre corps qui n'est simplement pas comme on le rêvait mais qui ne détonne pas dans le regard des autres et on souffre de voir celui que l"on aime dans ces regards interrogatifs.

44. Le samedi 17 juin 2006, 11:35 par Traou

@Fleur Bleue : Bienvenue et merci (moi aussi, je découvre de nouveaux blogs grâce à ce billet, j'aime beaucoup ça).

@Valérie : C'est un sujet quelque peu différent de celui dont je parle ici. Un chagrin à part...

45. Le samedi 17 juin 2006, 20:36 par Valérie

oui Traou excuses-moi pour ce commentaire à côté de la plaque - En l'écrivant je faisais suite aux réflexions provoquées par la lecture de ton post et des réponses faites et du coup j'ai juste noté la fin de cette réflexion. Ce qui fait qu'effectivement je n'étais pas du tout dans l'idée du sujet et cela pouvait être mal interprêté.

46. Le dimanche 18 juin 2006, 17:58 par bonaventure

Quoi qu'est-ce que 10 kg quand on arrive à ne plus fumer: rien. Je ne veux pas être sous la dictature nide "la beauté" "ni de la jeunesse" d'ailleurs bon c'est un autre débat.... s'accepter comme on est , est un grand soulagement.....Et puis zut ya des choses plus importantes non .....quoi mais vous le savez tous....

47. Le jeudi 22 juin 2006, 08:17 par Traou

@Valérie : Aucun problème. Tu es la bienvenue et je comprends fort bien pourquoi tes réflexions t'ont menées là... Un sourire pour toi

@Bonaventure : Ne pas être sous la "dictature", tout à fait d'accord, mais quand on est adolescente, il est difficile d'avoir ce courage et cette volonté là. Ça se travaille et cela demande beaucoup de temps avant de s'accepter enfin et de prendre conscience qu'effectivement il y a des choses plus importantes. Mais ce parcours là aussi est important.