Scénario de vacances

C’est arrivé : j’ai laissé plus d’un mois passer sans publier de billet, faisant un « trou » dans les archives de ce blog depuis longtemps réduit à l’état de joli souvenir, celui d’une époque de moi à la fois révolue et constructrice, d’un lieu d’écriture et de confidences que je serais peut-être heureuse de retrouver un jour, qui sait ?

J’ai troqué ces petits carnets réguliers et intimes de ma vie contre les émois de personnages de fiction, enfin pas tant que ça, certains ressemblent drôlement aux gens qui m’entourent et à moi-même. J’ai pris la route de la Bretagne il y a quelques jours, la voiture pleine de ces compagnons joyeux, qui envahissent ma vie depuis 6 mois et à qui je me réjouis de consacrer pleinement les quatre prochaines semaines pour leur donner la parole, les faire s’entrecroiser, se rencontrer, s’émouvoir, s’aimer ou se battre.

Le concours que j’ai passé en fin d’année dernière et heureusement réussi m’a donné accès à un atelier d’écriture de scénario au cours duquel j’ai l’occasion de développer le mien sous des regards professionnels et surtout avec des échéances de remise des différentes étapes d’écriture obligatoires, essentielles à la paresseuse que je suis pour fournir un travail régulier.

Le premier septembre j’ai donc à remettre ma première version de continuité dialoguée (le scénario complet, la précédente étape d’écriture était le séquencier : toutes les scènes du film avec l’action détaillée mais sans les dialogues). Alors mon été est studieux et sédentaire car il va être bien court pour mener à bien ce gros boulot : pas de week-end de 15 août en Cantal parmi d’autres blogueurs, pas de Baléares amicales, pas de virée finistérienne, je bosse ! Les regrets que j’en ai sont tempérés par la raison. Je connais trop ma tendance naturelle à me laisser vivre, à m’assoupir pour des siestes douces, à préférer un verre du soir au travail nécessaire, à la remise au lendemain. J’apprends depuis 6 mois une discipline inconnue, puisque je me sais une sorte de Cadichon de l’écriture, toute soumise à la carotte et au bâton. La carotte, c’est ma satisfaction personnelle d’écrire enfin à visage découvert, d’affirmer et de montrer mes écrits en chair et en os et sous mon propre nom (même si je vais modifier quelque peu celui-ci – en y accolant le nom de ma mère que j’ai toujours aimé – pour faire une distinction entre mon activité professionnelle et mon existence en tant que -apprentie-scénariste). C’est aussi la légitimité que me donne aux yeux des producteurs potentiels le passage par cet atelier dont l’enseignement est dispensé au sein d’une école réputée. Le bâton, ce serait je pense l’exclusion dudit atelier, et le non-paiement des frais afférents par l’organisme de formation professionnelle qui a accepté de me prendre en charge (au titre des contrats de professionnalisation réservés au plus de 45 ans et plus de 20 ans d’expérience professionnelle, youpi ! j’ai été ravie d’afficher mon âge !). Alors depuis janvier, je cumule mon activité professionnelle habituelle avec l’atelier et c’est intense ! Et c’est super ! Même si – on me pose parfois la question – je n’ai absolument aucune garantie que le scénario que j’écris deviendra un film un jour, il me faudra pour cela rencontrer un producteur et un réalisateur que mon histoire intéressera puis, le cas échéant, des financiers d’accord pour le monter, et ensuite, tout au bout, peut-être un public, tout ceci restant tout à fait aléatoire, mais l’espoir fait vivre !

Je suis et serai donc, jusqu’à la fin de cette année, dans un cocon d’imagination et de construction d’une histoire et de personnages au long cours, et ceux-ci forment mon cercle d’amis et ma famille la plupart du temps. J’ai pris le temps d’emménager fin janvier dans un nouvel appartement dont l’écrin de verdure est fort agréable pour travailler, mais je délaisse la vraie vie, un peu. Un peu trop. Ma vie sociale en souffre, ma vie amoureuse je ne vous en parle même pas… S’il m’était donné de vivre de mes écrits, je ne suis pas sûre que ce serait souhaitable : c’est une activité tellement solitaire et je le suis déjà terriblement.

Et je m’en veux – lisant les blogs aussi peu que j’alimente le mien - de passer peut-être à côté des soucis des uns, des joies des autres, des souffrances de quelques-uns. Qu’ils me pardonnent, retrouvons-nous bientôt, ici ou ailleurs !

Commentaires

1. Le lundi 18 juillet 2011, 19:55 par Anne

Tu sais quoi ? On sait où te trouver pour te dire joies et bonheurs. Moi ce qui me plait, c'est de te sentir vibrer, là, tout de suite. Et c'est l'essentiel.

JE t'embrasse.

2. Le lundi 18 juillet 2011, 20:27 par telle

C'est bon de lire ce billet. Tous ces blogs qui se taisent pour d'excellentes raisons... ils ont été pour beaucoup d'entre nous un passage utile, presque un tremplin. Je suis contente pour toi et espère que ce film verra le jour (amsi ej te fais confiance, tu n'es pas que scénariste ;-)
Et je te rejoins dans le déchirement de laisser de côté la vraie vie pour se consacrer à celle qui est dans nos personnages. Et crois-moi, avec des petits à côté que tu n'accompagnes pas en sortie, c'est très déchirant.

Je t'embrasse fort.

3. Le lundi 18 juillet 2011, 20:45 par Pablo

Ah, on te pose parfois la question ?! ;-)

Bon courage, le travail et la solitude finiront par payer, d'une façon ou d'une autre, tu verras.

Et sinon, moi aussi,

Je t'embrasse.

4. Le lundi 18 juillet 2011, 21:36 par charlottine

Bonnes vacances studieuses; je croise les doigts pour que ce projet si prenant soit une réussite et du bonheur pour toi, même s'il t'oblige à ces quelques mois de vie ascétique !
Je t'embrasse.

5. Le lundi 18 juillet 2011, 23:27 par François Granger

On te suit et te soutient dans tes nouvelles aventures. Et je n'ai pas l'impression que tu ai abandonnée complètement la blogosphère, même si on voudrait t'y voir plus présente...

6. Le lundi 18 juillet 2011, 23:35 par Paco Barn

j'ai l'impression d'avoir eu l'insigne honneur de ta présence dans les commentaires Et je t'en suis profondément reconnaissant :

http://blog.faispastamaligne.info/p...

Bises,

7. Le mercredi 20 juillet 2011, 12:06 par Madeleine

Allez ce n'est que partie remise et si tu permets on boira un verre à ta future réussite ;)

Bises d'encouragements

8. Le mercredi 20 juillet 2011, 22:58 par luce

Qu'elles sont belles tes nouvelles ! Je me réjouies pour toi ! Pense bien à toi, et t'en fais pas pour nous ;-)

9. Le vendredi 22 juillet 2011, 17:56 par cledsol

Je suis bien heureuse pour toi, de lire toutes ces nouvelles :)
Plein de courage à toi, et prends soin de toi alors.
Bises à toi.

10. Le samedi 23 juillet 2011, 11:11 par Fauvette

J'admire ton énergie, et suis très heureuse de te sentir heureuse !
Je t'imagine vivant avec tes compagnons que tu fais vivre sur le papier !
Quel plaisir tu nous fais !
Bon été Traou !
Je t'embrasse

11. Le dimanche 24 juillet 2011, 10:18 par Fajua

:D