Cinq ans
Par Traou le lundi 11 octobre 2010, 06:50 - Mots à moi - Lien permanent
Je reviens de quelques jours ensoleillés dans ma Bretagne aimée. Derniers bains de l’année, seule sur mes plages claires. Energisée, vivifiée par la caresse des vagues fraiches, lavée des miasmes de petits chagrins parisiens oubliés là, prête à embrasser le monde à nouveau. Mon pays d’eau et de lande émeraude me dote de tous les courages, toujours. Je repars vers Paris pleine de promesses à moi-même, de mots à apprivoiser, dont je ne sais pas très bien ce qu’ils m’offriront. Mais curieuse, sans fin.
Je me souviens soudain qu’un jour d’octobre 2005, ce blog est né. Cinq ans. Petit anniversaire qu’il ne convient pas tant que cela de célébrer, mais qui m’invite à me retourner vers ces années si vite écoulées.
Aujourd’hui, cet espace où je me nomme Traou est une ombre de blog, un souvenir de moi auquel je tiens mais qui n’attire plus guère ma plume et mes épanchements. Mes mots prennent d’autres chemins. Je tiens cependant à maintenir en vie cet aimable compagnon à qui je dois beaucoup : il a porté des fardeaux dont je voulais débarrasser mes épaules, m’a aidé à orienter la lumière différemment sur des évènements de ma vie, à les percevoir comme des cadeaux, à la fin.
Par-dessus tout, il a été un joyeux dérivatif à ma solitude, un vecteur de rencontres passionnantes et riches, des amitiés ou des camaraderies en sont nées qui me sont précieuses, et si je ne souhaite pas fermer cet espace, c’est essentiellement pour ces rencontres-là. Il arrive encore aujourd’hui que parvienne jusqu’à moi le salut amical d’un(e) inconnu(e) ayant atterri dans mes archives à la faveur d’une requête internet et ces signes-là je ne veux pas m’en priver, quand bien même sont-ils rares et aléatoires.
Cinq ans après, je ne me vois plus alimenter ce blog de mes écrits jour après jour comme je l’ai fait pendant un peu de temps, mais je n’exclus pas d’y revenir un jour de façon régulière, peut-être, pour y conter d’autres voyages, lointains ou immobiles, d’autres émotions, d’autres sentiments, d’autres évènements, d’autres amours ou d’autres chagrins. Je tente de mettre ceux-là sous des formes autres, fiction, récit, scénario, et le blog n’est plus à l'heure actuelle le meilleur support pour cela sous mes doigts. Mais je ne lui dis pas adieu. J'y reviendrai même dans les temps qui viennent, de façon irrégulière, comme on passe aérer une maison d'été au coeur de l'hiver, pour qu'elle n'ait pas l'air abandonnée, ne sente pas trop le renfermé au moment des retrouvailles...
Et je fais l’apologie de l’écriture bloguesque à d’autres qui cherchent leur plume, je leur dis les cadeaux qu’ils pourront recevoir de livrer leurs écrits au regard des autres, comme je les ai reçus moi-même. Aujourd’hui, je quête d’autres regards, d’autres chemins à arpenter, le stylo à la main, dont je ne sais où ils me mèneront. A un autre bout de moi, sans doute.
Commentaires
Je reste dans le coin, alors, des fois que... l'écriture bloguesque t'offre de nouvelles envies à assouvir !
Je t'embrasse.
Comme je comprends bien. Pour moi aussi le blog a été le premier pas vers d'autres écris et j'en suis reconnaissante à tous, à tout ce que j'y ai trouvé. à bientôt. bises
promène toi bien alors...
et profite bien également.
J'aime toujours autant te lire, et regarder l'évolution de ce blog.
Prends soin de toi, et merci beaucoup.
Et bien à bientôt alors, ici ou ailleurs
J'ai découvert tardivement ton blog, l'ai lu avec passion, et reste toujours attentif à l'apparition d'un nouveau texte, éternel plaisir...
Plein de bonnes choses à toi
C'est sûr, le blogue pour tant de blogueurs, aura été une porte ouverte sur l'écriture, ou sur la réflexion sur l'écriture. Comme pour d'autres, il aura été une porte magnifique sur les réseaux, si ténus soient-ils, qui se tissent entre les pensées, les idées, les approches, qu'autrement jamais nous n'aurions pu découvrir, partager et faire découvrir.
Il y a dans le blogue cette tension permanente entre le conserver pour soi, et le partager pour d'autres qui en fait quelque chose de précieux, et que je redoute pour ma part toujours de voir perdu.
Bonne continuation !
« Et je fais l’apologie de l’écriture bloguesque à d’autres qui cherchent leur plume, je leur dis les cadeaux qu’ils pourront recevoir de livrer leurs écrits au regard des autres, comme je les ai reçus moi-même. »
Comme j'aime cette phrase ! Bel encouragement à tenter l'aventure ! J'aime aussi ta façon d'exprimer ce qui se passe en toi, l'éloignement sans rupture, l'attention que tu as envers tes lecteurs...
Et nous sommes toujours là, fidèles lecteurs, prêts à déguster chacun de tes billets....
De toute façon, personne ne t'oblige à y écrire
Ici, j'ai lu de si belles choses, et découvert le premier blog dont j'ai tout lu. Je frappe régulièrement à la porte que je ne sens jamais close, je reviens sans impatience. Et comme aujourd'hui, je vous dis encore merci pour ce message, celui de la présence, même si les jours s'étirent davantage.
ça fait écho tu penses!
J'aime bien cette façon positive et pas du tout fermante que tu as de parler de cette étape de ton écriture et de son actuelle présence absence.
M'est avis que ce sont des sujets qui ne seront pas absents d'une certaine rencontre IRL qui se profile et dont je me réjouis d'avance.
Je suis un peu la conversation sur cette "fatigue" de blog ou disons, cette mise entre parenthèses. Mais je me dis que dans cette vaste blogosphère-ci, et plus particulièrement parmi les blogueurs parisiens, vous avez un atout énorme : vous pouvez vous rencontrer. Je me demande quelle somme d'énergie je devrais déployer si je voulais se faire rencontrer quelques blogueurs bruxellois - ou belges (ratissons un peu plus large). Je crois tout simplement que je n'y arriverais pas ! Je ne sais pas à quoi c'est dû : trop peu de temps ? Ou serait-ce dû à ce caractère individualiste du bruxellois, (ou du belge) peu enclin à sortir de sa petite vie quand il n'y a pas d'intérêt pratique immédiat... Je ne sais pas.
J'aime beaucoup venir te lire, et même te relire.
5 ans , quelle aventure quand même.
c'est vrai que nous n'eprouvons cette excitation du billet a écrire et publier, les commentaires a surveiller... Mais quand même quel plaisir d'aller d'un blog a l'autre, je ne m'en lasse pas !
Et puis, il y a les rencontres et ce n'est pas rien !
Continue Traou, continue !
Je t'en remercie !
J'ai cette date du 15 octobre marquée dans mon calendrier : je m'en souviens chaque année grâce aux prodiges (?) de la technologie moderne... ! J'ai donc attendu quelques jours depuis la lecture de ce billet pour te souhaiter un bon bloganniversaire à la date précise et vous envoyer des gros bisous à ton blog (?!) ... et surtout à toi, bien sûr
. Même s''il est un peu en hibernation, un grand merci, Traou, pour cet espace.
(Technologie moderne mon oeil ! : le premier billet date du 16 octobre comme tout le monde le sait, mais j'avais mis une alarme le 15 pour m'en souvenir à l'avance... alors c'est raté ! : je deviens un François Granger quelconque qui te souhaite toujours l'anniversaire (l'autre) un jour à l'avance !)
ROTFL ! Et cette fois-ci c'est moi qui suis en retard, puisque je commente le jour même et non la veille
Grâce au lien de Pablo je suis allée lire ton puis tes premiers billets et je remonte doucement...
Et je me suis du coup souvenu que moi aussi, mon 1er billet date du 16 octobre (mais l'année après toi) :o)
Même si tu as jusque là alimenté ton blog bien plus et mieux que moi, je comprends bien ce passage de "désinvestissement" de ce support-là. Mais surtout je me réjouis que ça t'ait amenée à d'autres écrits, peut-être plus concrets, ou plus réels, plus appliqués, enfin peut-être tout simplement à ce qui te faisais envie déjà au départ !
Alors belles aventures avec ces choses-là, et espérons tout de même à bientôt par ici.
Tout plein d'amitiés opératiques :o)
Je manque à tous mes devoirs d'hôtesse en ne répondant pas à chacun de vous. Mais je vous remercie tous infiniment de vos mots si amicaux qu'ils me donnent l'envie plus encore de rester ici et peut-être d'y revenir plus souvent.
La période est fertile en émotions et peut-être - je l'espère - en changements pour ce qui me concerne : un concours demain, peut-être un nouveau logis, j'aurais peut-être prochainement de petites ou grandes nouveautés à conter ici.
A bientôt. Je vous embrasse
Traou
A bientôt pour d'autres macarons, alors.
Bises.
J'étais passée lire lorsque j'avais vu un nouveau billet chez Traou et n'avais pas commenté immédiatement par manque de temps, comme d'habitude !
Et puis je lis ton commentaire ce soir et me réjouis déjà de ces nouvelles que tu prévois de nous conter.
Vite Vite on attend ! enfin pour ma part j'attends
A bientôt ...