Rentrée en 78 tours

titre de billet à l'usage de ceux qui se souviendraient de ce qu'était un 78 tours (même moi je suis trop jeune pour les avoir utilisés eh oh !!!)

Tout d'abord merci à mes lecteur(trice)s chéri(e)s (dont le nombre s'amenuise singulièrement au fur et à mesure que mes billets s'espacent dans le temps) de se préoccuper de ce que je deviens et de m'envoyer des mails pour me signaler un job en Bretagne... c'est adorable.

J'avoue que cela fait un moment que je me morigène de laisser ce blog en grand danger de rouiller (dotclear 2 est cependant réputé inoxydable), mais j'ai donné la priorité à mon emménagement depuis mon retour de vacances. Il y avait tellement de bazar chez moi que j'avais du mal à retrouver mon ordinateur de toute façon. Si, c'est vrai !

J'entame une période de transition vers je ne sais quoi ni où. C'est une sensation parfois étrange mais finalement pas désagréable. J'ai un nouvel appartement « provisoire » (la durée de ce provisoire m’étant inconnue) que je viens à peine de débarrasser de son dernier carton après un travail de titan. On s'étonne que je n'aie pas le temps de bloguer : je voudrais vous y voir, vous, le contenu de 120 cartons (!!!!!) à répartir dans 47 m², et je ne vous parle pas (enfin si, je vous en parle) du chat traumatisé dont il faut traquer les pipis sauvages sur canapé, le salopiot (et on vient de me livrer ma nouvelle méridienne-de-la-mort-qui-tue, s'il fait pipi sur celle-là, je le cloue sur la porte le Charouk, parole de Traou !!!).

J'ai repris le boulot soulagée : c'est finalement plus reposant d'être au bureau qu'en tenue de combat au fin fond d'une cave pour essayer d'y faire entrer le superflu, et Dieu sait que le superflu, j'en ai ! J'ai vite déchanté : la rentrée qui s'annonçait façon tornade maîtrisée a viré à l'ouragan débridé depuis le congé anticipé et sans doute de longue haleine d'une collaboratrice précieuse. Sa remplaçante fraîchement arrivée est super zen, et ce que nous faisons est passionnant, donc je ne me plains pas, je constate juste que les heures passent comme l'éclair et que j'aimerais parfois en ajouter 8 ou 12 à ma journée pour boucler.

Par ailleurs et pour ne rien vous cacher, je me trouve parfois ces derniers temps dans cet état délicieux d'épuisement absolu doublé d'une forme éblouissante qui accompagne les lendemains de révision nocturne et prolongée de son petit K*m* Sutr* illustré en fougueuse compagnie (dans les temps de disette sentimentale, je ne me refuse jamais les friandises, qu’elles soient très éphémères ou d’un « provisoire durable », comme mon appartement, quoi). Bien sûr, si cet état se renouvelle trop fréquemment dans les temps à venir, il risque de compromettre quelque peu mon rendement professionnel... Mais après tout, je ne serais pas contre.

Attention, attention ! L'appellation juste du fougueux susnommé est "amant", je n'ai pas dit "amoureux". Je vois mal en l'occurrence ce premier se muer en second, mais peu importe. En cette rentrée pleine de nouveautés, m'amuser - et seulement m'amuser - n'est pas pour me déplaire, et je n'ai jamais renié mon plaisir où le bien qu'on me fait, quand bien même le dispensateur du bien aurait les pectoraux plus séduisants que le cerveau. Je suis d'humeur lutine, que voulez-vous.

Ben quoi, on me demande ce que je deviens, je réponds… A part ça, je suis contente d’avoir un balcon pour les apéros-copains, Charouk aussi pour observer les oiseaux du jardin d’en bas (quand il ne se soulage pas sur le canapé). J’aime mon nouveau quartier, pas vraiment dérangée par la bande de jeunes qui campe en bas de mon immeuble et organise des matches de boxe nocturnes passablement bruyants (des vrais matches, avec des gants et tout, le ring, c’est le carrefour). J’ai le plus gentil boucher du monde qui fait des boulettes à tomber, deux « vraies » librairies ouvertes le dimanche, un joli marché sur une jolie place ronde, mon club de gym à 100 mètres pour mon « body pump » hebdomadaire, une cantoche qui sert de délicieux couscous pour 7€, et le Père Lachaise à deux pas, que je traverse à pied pour aller au cinéma. Ce n'est pas la Bretagne que je souhaitais (elle sera toujours là) mais un décor agréable pour cette rentrée où je hume l’air du temps, prête à accepter ce qu’il m’apportera. Je laisse les fils du destin tricoter mon chemin tranquillement, surveillant quand même le dessin qui se forme sous mes pas, pour éviter les plus grosses pierres, sauter à cloche-pied jusqu’à la case d’après en vacillant le moins possible, comme à la marelle de mon enfance, et jusqu’au « Ciel », j’espère…

Commentaires

1. Le samedi 19 septembre 2009, 14:32 par cledsol

Pour ma part, je suis bien contente d'avoir de tes nouvelles, car je commençais à m'inquiéter aussi!
pas évident de déménager, je comprends mieux maintenant...
j'espère que tout se sera bien passé dans tous les cas, ces vacances et tout ce qu'il se passe autour de toi.
Je te souhaite de vivre les événements futurs comme tu en as envie :)
Bises à toi!!

2. Le samedi 19 septembre 2009, 16:04 par luciole

Contente d'avoir de tes nouvelles. J'y lis pleins de sourires au milieu de la fatigue. Bises.

3. Le samedi 19 septembre 2009, 16:57 par Chouchenn

j'en reste pantoise, si je vous comprends bien, c'est génial, c'est le progrès: deux librairies ouvertes le dimanche....
montrez moi l'exemple et allez travailler le dimanche, tous les dimanches....
pas cordialement
corinne

4. Le samedi 19 septembre 2009, 17:08 par Akynou

Moi aussi contente d'avoir de tes nouvelles et d'avoir ces nouvelles là. Cela faisait longtemps que je ne t'avais pas trouvé le ton aussi guilleret :-)

5. Le samedi 19 septembre 2009, 17:47 par Traou

Pas de souci à se faire, Cledsol, merci à toi et j'espère que ta rentrée se passe bien, en musique et en images :-)

Sourires à toi Luciole et tous mes voeux pour ton roman. Je me serais bien portée candidate pour faire partie de tes lecteurs-test, mais en ce moment, je manque de disponibilité...

Ah, Chouchenn, que j'aime les commentaires agressifs et sûrs de leur bon droit tels que le vôtre ! D'ailleurs, j'ai menti : il n'y a qu'une librairie ouverte le dimanche sur les deux (mensonge volontaire : la tournure était un peu lourde d'écrire "une ouverte sur les deux"). Et oui, moi, un libraire tout seul qui choisit d'ouvrir SA librairie le dimanche pour le plaisir de partager ses livres et de dispenser des conseils de lectures sympathiques et chaleureux à des gens plus libres du stress de la semaine, je trouve ça FORMIDABLE ! Comme j'aime mon petit marché du DIMANCHE matin et ses commerçants auprès de qui on peut s'arrêter pour discuter. Il y a une foultitude de gens qui travaillent le dimanche, vous savez (j'en ai fait partie un moment, à la télé, pour cause d'émission du lundi, on trouvait ça parfaitement normal). Pas cordialement non plus, et vous pouvez sans problème aller lire où je ne suis pas.

Merci de ton passage, Akynou. Je fais des visites brèves et silencieuses à mes blogamis mais je pense à vous. Bises à partager avec les filles.

6. Le samedi 19 septembre 2009, 19:10 par kowalsky

Mais non, le nombre de tes lecteurs ne s'amenuise pas, juste celui de ceux qui commentent. :)

Bon, je retourne bucher sur ma prochaine page blanche. :D

7. Le samedi 19 septembre 2009, 20:17 par Coumarine

Contente aussi d'avoir de tes nouvelles, Traou
Maintenant que tu t'es "posée" tu auras peut-être plus de temps pour écrire ici?

8. Le dimanche 20 septembre 2009, 08:10 par Pablo

Ah, je suis content aussi pour ton provisoire qui a l'air plutôt gai ! mais je ne m'en faisais pas trop pour toi, je t'imaginais effectivement affairée un peu à tout ce que tu racontes... Carpe diem et gros bisous !

9. Le dimanche 20 septembre 2009, 08:18 par Pablo

Ah, pour les 78 tours, je ne les ai pas connus directement non plus, mais le truc qui me plaisait d'eux (enfin, de l'idée que j'ai ou j'avais d'eux) est que ça tournait plus vite pour que le son fût entendu avec plus de qualité ; et que ça ne durait pas longtemps, ce qui obligeait les musiciens à faire bref pour que ça rentre sur une face du disque. C'est peut-être une métaphore de cette phase de ta vie actuelle ; mais d'un autre côté, peut-être pas ;-)

10. Le dimanche 20 septembre 2009, 09:02 par Valérie de Haute Savoie

J'ai connu et les 78 tours, et les folles nuits à réviser le si vaste K*m* sutr* (je respecte le ton confidentiel de la chose) Et je crois bien que me manquent plus les fameuses révisions, Deezer et compagnie remplaçant très bien les premiers.

11. Le dimanche 20 septembre 2009, 09:25 par gilda

Deux et pas trois ? Si tu est près du père Lachaise il me semble que d'ouvertes le dimanche tu as Le Comptoir des Mots, Le Merle Moqueur et L'Équipage (au 61 plus haut dans la même rue, j'y ai déjà acheté des livres le dimanche).

Bon, à ce que je lis ce n'est pas le moment de te proposer un déjeuner.

Tu as bien de la chance d'être capable de profiter du bon sans t'encombrer de sentiments : je me morfonds bêtement pour un non-amoureux qui plus est lointain, incapable d'envisager quoi que ce soit avec qui que ce soit d'autre (quand bien même on m'envisagerait moi, ce qui n'est pas non plus franchement le cas).

12. Le dimanche 20 septembre 2009, 09:30 par gilda

PS pour Chouchenn : dans les vraies librairies de quartier, où l'on n'est traqués ni par les statistiques ni par les hiérarchies, celles où travailler n'est pas une corvée, il peut n'être pas désagréable du tout de travailler le dimanche. Les clients sont moins pressés, on peut parler des livres, prendre le temps de vraiment conseiller ...

13. Le dimanche 20 septembre 2009, 22:02 par valclair

Oui moi aussi ça me fait plaisir d'avoir de tes nouvelles.

Surtout que ce sont plutôt de bonnes nouvelles et que la transition vers cet inconnu à venir parait plutôt agréable à vivre au jour le jour, une fois les paquets défaits.

Et puis, comme lire tes mots toujours si bien tournés est un joli petit bonheur, reviens autant que tu peux, ça fait plaisir en cette rentrée où beaucoup parmi mes proches blogueurs s'emblent s'éloigner de l'écriture (et moi-même aussi peut-être d'ailleurs).

14. Le lundi 21 septembre 2009, 00:09 par Chani

Lectrice lambda qui ne signe pas ses passages, mais qui comme cité plus haut vient chercher de jolis petits bonheur par ici :-)
enchantée de vos mots, touchée souvent ...bonne rentrée !

15. Le lundi 21 septembre 2009, 00:11 par Chani

gloups, bonheurS ...

16. Le lundi 21 septembre 2009, 09:02 par Anne

Plutôt chouettes nouvelles, alors. Tant mieux. Que ça dure, le bon. Bises !

17. Le lundi 21 septembre 2009, 12:58 par La Sardine Masquée du Port

Ah, la joie profonde des déménagements avè rangement de cartons intégré ! J'en suis à les regarder dans le blanc des scotchs et leur intimer l'ordre de se vider tout seuls. Mais ils ont l'air de réagir avec beaucoup d'inertie, les bougres ! Bon, si je comprends bien, te voilà enfin sortie des tiens, du coup, et malgré ta vie trépidante (et tes nuits donc !) bientôt aurs-tu un peu de temps pour venir regarder la mer de par chez moi, non ? Un ch'tit week-end, trois heures de train, c'est jouable, non ?

En ce qui concerne le travail le dimanche...ça ne me dérange pas trop de passer mes lundis au soleil à la terrasse du café d'en bas à regarder les z'autres aller et venir du bureau à la maison. Tout comme ils ont été ravis, j'espère, de pouvoir venir acheter leurs gâteaux hier lorsque je travaillais.
Que celui qui n'a pas été content me jette le premier macaron à la tête, j'aime travailler le dimanche. Et cela n'a rien à voir avec la colère qui me prend on songeant à ceux qui ne l'ont pas choisi.

18. Le lundi 21 septembre 2009, 14:01 par cultive ton jardin

Bien contente de te retrouver, je passais voir de temps en temps si tu refaisais surface.
J'aime bien le ton guilleret que tu as dans ce billet. Et ton évocation de la "bonne fatigue" qui suit des nuits torrides me ravit.

19. Le lundi 21 septembre 2009, 18:18 par Traou

Kowalski, c'est vrai que moi aussi je passe chez toi toujours sur la pointe des pieds et sans me signaler (c'est zen, chez toi :-) )

Bonjour chère Coumarine, j'aimerais bien oui, écrire un peu plus, c'est tellement bon chaque fois de vous retrouver tous quand je lance un petit message ici.

Ami Pablo, je me suis un peu rapprochée de toi : je suis à San Sebastian depuis ce matin. Quant à la métaphore, je médite dessus... c'est fort subtil ;-)

Valérie, ton commentaire m'a fait rire :-) (pour les petites *, c'est pour dévier les recherches Gougeule sur le sujet, il doit y en avoir un paquet !)

Ah oui, Gilda, je crois bien avoir aperçu la troisième librairie, il faudra que j'aille fouiner. Pour ce qui est de profiter du bon, je crois que c'est dans ma nature... Moi aussi je me morfonds pour un inaccessible depuis quelques temps, mais je m'efforce en ce cas de mettre l'interrupteur de mon coeur sur "off" et de me changer les idées... Inutile de se pourrir la vie inutilement et y'a pas de mal à se faire du bien, telles sont mes devises !

Oui, cher Valclair, une lassitude de blog pour ta part ? C'est bien naturel d'avoir des temps d'arrêt parfois, mais pour mieux reprendre sans doute. Saurais-tu t'en passer ?...

Bonjour Chani, lectrice pas lambda du tout ! Merci de ce passage et soyez la bienvenue. A bientôt

Bonjour Anne, jolie rentrée à toi et à la grande Cro-Mignonne ! Pardon de mon silence aussi quand je passe chez toi, je suis un coup de vent en ce moment...

Tout à fait d'accord, Sardine, qu'on oblige les gens quand ce n'est pas nécessaire à travailler le dimanche, pas d'accord, mais il y a aussi plein de professions qui le nécessitent, et plein de gens pour qui le dimanche n'est pas si sacro-saint (moi qui n'ai pas d'enfant, par exemple, bosser le dimanche n'est pas un problème, et trouver un libraire à qui parler ce jour-là est un plaisir). Sinon, pour les trois heures de TGV, c'est sûr, ça ne sera pas pour tout de suite, je bosse pas mal les week-ends en ce moment, justement...

Bonjour Jardin, heureuse de te croiser ici. Là je suis en déplacement professionnel à San Sebastian, pas la même fatigue ;-) mais on mange divinement, ça compense (un peu)

20. Le lundi 21 septembre 2009, 18:24 par Anne

Merci pour ce billet ! Je prends régulièrement des nouvelles, c'est avec vous que j'ai découvert les blogs ! et j'aime tout particulièrement vous lire.

21. Le lundi 21 septembre 2009, 18:51 par Pablo

Je me disais que tu allais peut-être "descendre" encore une fois à Donosti, La Bella Easo, ah oui, elle est tellement belle, cette ville !

22. Le lundi 21 septembre 2009, 22:36 par gilda

I wish I could find my OFF button.
Le problème c'est que mon inaccessible ne l'est que parce qu'il ne lui sied point de m'aimer (s'il était homosexuel ou s'il avait quelqu'un dans sa vie, je saurais me résigner, c'est d'ailleurs ce que j'avais peu ou prou fait, croyant un temps à l'option 1 car son attitude envers moi n'était pas dépourvue de contradictions qu'elle pouvait expliquer).

23. Le samedi 26 septembre 2009, 14:41 par Milky

Mais... mais... tu as déménagé dans mon quartier ! Bienvenue alors.
PS : moi aussi j'ai failli t'envoyer un mail suite à la découverte du spot publicitaire des poeles de JP !