Toute Etty, enfin...

Etty

Cela fait bientôt 7 années qu'elle m'accompagne quotidiennement. Elle est mon amie si chère, ma soeur bienveillante. Son regard m'accueille chaque fois que j'ouvre mon agenda, essentiel. Ses mots lumineux m'ont aidée à franchir un précipice, il y a quelques années, j'en ai parlé ici déjà. Je la lis et la relis sans cesse, chaque fois émerveillée, émue, souriante, bouleversée, chaque fois plus éclairée de sa lumière, chaque fois un peu plus apaisée grâce au chemin qu'elle m'aide à parcourir. Mon exemplaire de son journal est mille fois annoté, souligné. Il porte des points d'exclamation dans les marges, peut-être des traces de larmes - d'émotion ou de joie - sur certaines pages. Des passages entiers me semblent faire partie de moi aujourd'hui et le livre s'ouvre tout seul à la page 119, celle qui dit la douceur des "bras nus de la vie".

Cela faisait longtemps que j'espérais la traduction et la publication de l'intégralité de ses écrits : "Une vie bouleversée" n'était constitué que d'extraits de son journal associés à quelques lettres écrites du camp de Westerbork, antichambre d'Auschwitz où elle mourût.

Je me suis donc offert ce merveilleux cadeau de Noël ce matin : l'intégralité du journal et une centaine de lettres d'Etty. Et quelques photos joyeuses ou douces d'elle, de ses amis, de sa famille, et même de cette "petite marocaine" dont elle parle à plusieurs reprises, la photo d'une très jeune fille aux yeux noirs accrochée au-dessus de son bureau et qui la regardait écrire. Je l'accrocherai peut-être au-dessus du mien, tiens...

Sur la quatrième de couverture de ce recueil, on lit ces quelques mots qui me semblent si bien la décrire, elle et ses écrits : "... une jeune femme d'exception : non pas une sainte étrangère au monde, mais une personnalité audacieuse et libertine, amoureuse de la vie, qui tente de dompter des dons intellectuels et artistiques dont le foisonnement anarchique l'entrave. C'est aussi un merveilleux journal intime, la chronique minutieuse et inlasable d'une passion, avec ses moments exaltants et ses crises de jalousie, et en contrepoint des tentatives toujours recommencées pour reconquérir un peu de distance et de sérénité. Enfin cette oeuvre nous confronte au mystère d'un cheminement spirituel qui est un refuge sans être un rejet du monde et des hommes, qui semble au contraire être un acquiescement, parfois même un émerveillement..."

Etty, mon amie, tu vas m'accompagner en Bretagne pour cette fin d'année. Je savoure à l'avance le bonheur de te retrouver toute entière.

Commentaires

1. Le mardi 2 décembre 2008, 23:58 par coumarine

Bonsoir Traou Je suis allée relire ce passage que tu pointes dans ton billet de novembre 2005. Ce passage que tu relis sans cesse... Et cela m'a donné envie de reprendre plus en détail le livre de Etty Hillesum. Merci pour tes mots de ce soir...

2. Le mercredi 3 décembre 2008, 11:17 par Anne

Oui, tu donnes envie...

3. Le mercredi 3 décembre 2008, 19:36 par Pablo

Merci de partager les bons augures pour tes vacances non indiennes bretonnes... !

4. Le mercredi 3 décembre 2008, 21:30 par valclair

Tu sais quand ce bouquin est paru, ça m'a immédiatement fait repenser à toi , je me suis dit "ah voilà quelquechose pour Traou" et je ne me trompais pas.

ça m'a fait repenser aussi à ce que les uns et les autres nous avons dit de notre lecture d'Etty et j'ai relu ce qu'il avait chez toi, chez moi, chez Pierre, entre autres, autour d'elle. Je n'ai pas lu Etty parce que je l'ai découverte dans les blogs mais plus que pour d'autres lectures, celle-ci a été transformée, dynamisée, enrichie par la dynamique d'échanges que nous avons eue autour d'elle dans nos blogs.

Et ça me fait plaisir de voir ressurgir tes mots à cette occasion, chère Traou

5. Le jeudi 4 décembre 2008, 19:32 par Pierre

Je reste marqué par la lecture de "Un vie bouleversée" tant le foisonnement d'humanité qu'il contient m'a semblé... impressionnant. C'est un ouvrage que je garde précieusement, sachant que je le relirai après quelques années. Comme si j'avais besoin de me laisser "travailler" par ce que j'y ai trouvé.

Merci d'en parler, Traou.

6. Le samedi 6 décembre 2008, 11:53 par celeste

Je n'ai jamais lu Etty, mais là c'est sûr je vais le faire, quand je ne sais pas, mais je note illico presto dans mon petit carnet: acheter le bouquin d'Etty quand je vais en France

baci, belle Traou

7. Le jeudi 18 décembre 2008, 21:15 par coumarine

Chère Traou, je viens de m'offrir aussi ce livre...je n'ai pas encore lu "sérieusement" Etty...me contentant de lire des extraits par ci par là! Dans la librairie, j'ai ouvert le livre au hasard (hasard? tiens quel mot bizarre...!!) et suis tombée sur une page où elle parle de son urgence à écrire... Cela m'a fait tilt et j'ai aussitôt acheté le livre...