J'ai pas l'goût

J'aime bien cette expression - québécoise, je crois, elle figure en tous cas en bonne place dans pas mal de chansons de mon groupe préféré et inoublié "Beau Dommage".

J'écris aujourd'hui pour dire que j'ai pas l'goût d'écrire. Les mots se bousculent autour de moi sans que je parvienne à en faire quoi que ce soit de cohérent à inscrire ici. Me voilà blogueuse mensuelle, à quelque chose près. Cliquer sur "Nouveau Billet" devient un sport extrême (et pourtant je vais migrer vers Dotclear 2 en suivant les billets pour nuls de la fée, allez comprendre). Je rôde parfois dans les méandres de mon agrégateur, prend des nouvelles fugaces des uns et des autres, ne manifeste pas ma présence. Blogueuse-rôdeuse des fils rss. Fantomette des commentaires, je vais m'acheter un loup noir, je crois.

Ça se bouscule un peu dans ma petite tête. Ma transhumance bretonne commence à prendre des accents de réalité. J'ai envoyé quelques CV, le coeur battant. J'ai parlé à des gens là-bas et il n'est pas impossible qu'un poste ou plusieurs soient à pourvoir au bout de la terre et dans le secteur culturel, tout à fait mon profil, tout à fait ce que j'aurais envie de faire, tout à fait à l'endroit où j'aimerais vivre, et peut-être dans un futur pas si lointain. Alors certains jours, j'ai la trouille, il faut bien l'avouer. Peur que ça ne marche pas, et tout autant peur que ça marche. C'est si simple et si compliqué d'avoir envie de changer de vie.

Comme j'aime bien commencer les choses à l'envers, j'ai déjà dans la tête quelques idées déco pour ma future maison - siège d'un possible Bretagne-Carnet... - et de toute façon j'ai promis à Gilda et Fauvette que mes toilettes seraient décorées exclusivement sur le thème "Paris" et que j'en ferai un billet ici, pendant de celui-là (et au fait, est-ce que je m'appellerai toujours Traou si je vais vivre en Bretagne ? Vais-je me transformer en...Treiffel, quand je serai une parisienne en Cornouaille ? ;-) )

A force de retourner ce projet dans tous les sens dans ma tête, plans sur la comète inclus, cartes et guides, évaluations et soupesages pour-contre, je n'ai plus la place pour grand-chose d'autre derrière mon front, tout occupée de mon excitation à l'idée de. Au boulot, je suis dans la lune. Pas vraiment concernée. Et le travail d'écriture dans lequel je me suis immergée depuis quelques mois, les personnages avec qui j'ai passé mes vacances, préoccupée seulement et jusque dans mes songes de leurs vies et sentiments créés par moi, ce bonheur émerveillé que j'ai rarement eu l'occasion d'expérimenter, j'ai bien du mal à le récupérer. Et je suis en colère après moi-même d'être si dispersée, en colère après eux de me fuir, en colère après les obligations de ma vie qui me contraignent à m'en éloigner. Qu'est-ce que j'aimerais tout arrêter le temps de les retrouver, mes personnages aimés, le temps de vivre avec eux l'aventure commencée dont je ne vois plus le bout possible. Je suis si paresseuse aussi, la plupart du temps.

Mais on en est tous là, non, à courir après le temps ?... Rassurez-moi.

Commentaires

1. Le mercredi 10 septembre 2008, 17:24 par luciole

Ouais, pareil ! on en est tous là ! Entre paresse et projets, entre trop de choses et pas assez, pas comme on voudrait, mais en vrai de vrai, on avance, et même des fois on avance très vite... On croit que nos détours, retours sur nous même ralentisse la marche, mais on ignore quel serait le temps que cela prendrait sans eux ... Moi je crois que ce serait encore plus long, encore plus laborieux. (rassurée ?)

J'aime ton projet de Bretagne, il me fait un peu rêver en attendant le notre ... Bises

2. Le mercredi 10 septembre 2008, 21:07 par telle

Si tu as déjà des idées déco pour tes futures toilettes, c'est que le projet n'est pas très loin d'aboutir, ou en tout cas que tu le perçois comme un possible avenir et plus comme un rêve. Chouette, non ?

Pour le reste, depuis quelques années, je ne fais plus d'efforts quand je ne me sens pas de faire quelque chose (sauf avec les enfants peut-être), je me dis que le moment n'est pas venu, que je serai plus efficace quand j'en aurai envie, et je mesure à nouveau ma motivation, ce qui a tendance à me rebooster... et c'est aussi pourquoi je déteste les mots "paresseux/paresseuse", qui, s'ils sont chargés négativement, ne renvoient à aucune tendance réelle.

Bises, future Treiffel.

3. Le mercredi 10 septembre 2008, 21:37 par Pablo

C'est bien ces craintes et ces doutes, bref cette crise (dans le sens de rupture) que tu traverses et que je trouve bien positive dans ton cas. Je trouve complètement normal que tu aies laissé un peu de côté l'écriture et que tu te laisses envahir par une certaine paresse ; quand les choses seront plus claires pour toi, tu en reprendras avec plus de force. Bon, je crois. Je ne vois rien d'inquiétant en tout cas, je ne sais pas si ça te rassure mais c'est la vérité ;-)

P.S. Va au cinéma voir un film complètement superficiel mais très optimiste. J'en connais un qui vient de sortir chez toi et que je te conseille vivement. (Celui-là ou n'importe quel autre du genre). Ça n'aide pas forcément mais ça rend plus gai :-)

4. Le mercredi 10 septembre 2008, 22:50 par Madeleine

L'idéal dans ces cas là c'est d'avoir 7 jours pour donner une réponse comme lorsque l'info de la mutation nous est parvenue ! Alors tu agis, tu réfléchis ensuite et tu ne regrettes pas :)
Un site pour te donner envie de partir : http://www.village.tm.fr/

5. Le mercredi 10 septembre 2008, 22:51 par Madeleine

Ah et continuer à écrire au bord de la mer c'est possible ...

6. Le jeudi 11 septembre 2008, 10:21 par ada

Oh oui on est là aussi. En tous cas moi ! Je cours et suis totalment inefficace partout. J'ai passé ma matinée à lorgner sur une annonce d'emploi dans un lycée en Turquie... entre autres... Puis raisonnablement, nous avons fixé deux ans pour réaliser ce projet. Tu m'as l'air bien plus décidée que nous ! Je t'embrasse. (et je suis d'accord avec Telle pour le mot "paresseux")

7. Le jeudi 11 septembre 2008, 20:56 par Fauvette

Ah Traou ne t'inquiète pas. Tu vas aller dans une région que tu connais et tu vas choisir librement un nouveau job. Et une nouvelle maison... Et tout se passera bien. En attendant ces beaux jours, tu vas te triturer le cerveau et te poser des questions... Allez tu sais bien que nous viendrons te voir, que ton nouveau blog sera chouette.

Bon, maintenant tu te remets à écrire hein ? Allez, allez Traou. Ne sois pas en colère contre toi-même, puisque tu es d'accord avec ta décision et ton désir de partir.

Des bises

8. Le jeudi 11 septembre 2008, 23:15 par Akynou

Pour changer de vie sans s'angoisser il faut le faire sans y penser, presque par accident :-) Avec légèreté. Sinon, on ne s'en sort pas. J'ai vécu dans tant d'endroits différents ces derniers mois que je vis ma récente installation non pas comme un changement, mais comme une continuité. J'ai aussi laissé en plan des personnages au bout d'un été. JE sais qu'ils m'attendent. Mais je n'ai pas absolument pas la tête à créer quoi que ce soit de fictif. J'ai bien assez de mal à créer ma propre vie. En tout cas, j'espère que ton projet aboutira vite. Quand le fruit est mur, il faut le cueillir, vite. Sinon, il pourrit. Et les BRetagne blog, j'espère que tu y inviteras des neo-tourangelles :-)

9. Le dimanche 14 septembre 2008, 10:53 par Kab-Aod

Suis partant pour fonder un Cornouaille-carnet ! ;)

10. Le dimanche 14 septembre 2008, 11:43 par kowalsky

C'est bien d'avoir des envies. :)