1er dimanche de l'été

Je meurs de ce soleil dont la chaleur nouvelle ne me procure que peu de plaisir mais l'envie croissante de la morsure de l'eau salée sur ma peau.

Ce jour est étrange, coloré d'espoirs et de projets, enfouis sous ma paresse, mon sourire silencieux, l'envie d'amis chers autour de moi. D'un jardin ombré.

Scolaire je reste. L'année presque finie me rend incapable d'envisager ma vie bizarre sous un autre jour avant la rentrée. J'aviserai en septembre de ce qu'il convient d'en faire. En attendant, je mange, je bois, je ris et je m'étonne des mots que j'écris qui semblent ne rien faire d'autre que me fuir de toutes leurs petites jambes déliées, pressées.

Je me retrouve parfois au coin d'un couloir de métro, adossée au carrelage blanc, entre une affiche et une poubelle argent, à griffonner des lettres vite assemblées dont je perds le fil si elles se bousculent par trop dans ma tête envahie.

Je garde pour moi ces bribes de phrases grotesquement assemblées parfois, musicales les jours de chance. Je m'endors dessus comme Harpagon sur son or. Sauf que j'ignore si mes louis ne sont pas tous faux et mous. On verra.

J'échoue parfois à une terrasse bruyante, dans l'urgence de poser mon petit carnet noir pour le noircir plus encore. Je sursaute, surprise et étonnée que l'on vienne me parler, déranger mon stylo fébrile. Je commande la première chose qui me vient à l'esprit, juste entendu à la table voisine, un panaché, moi qui ne bois jamais ça. C'est bon, sucré et frais.

Je relis parfois ces petits textes urgents avec amusement, curiosité, surprise parfois que ces mots-là aient traversé ma tête, couru le long de mon bras, alimenté ma main et l'encre de mon stylo orange. Mes yeux ne les reconnaissent pas, mon coeur un peu.

Je finis par fuir moi aussi la fumée des cigarettes qui me dérange autant qu'elle me fait envie.

Commentaires

1. Le dimanche 22 juin 2008, 21:29 par François Granger

Je t'embrasse affectueusement.

2. Le dimanche 22 juin 2008, 22:47 par coumarine

Ah! Traou...écrire dans l'urgence, comme dans un état second, et s'étonner soi-même de ce qui vient sous la plume... C'est soi et en même temps pas soi. C'est un autre soi, tout aussi vrai , mais auquel on n'a que peu accès normalement... Il faut parfois du courage et de l'audace pour laisser ces mots venir. Peur de ce qu'ils vont nous faire découvrir. Parfois ils nous épatent et on se prend à admirer ces mots brillants qui sont nés comme pas hasard... On écrit comme ça quand on aime VRAIMENT écrire, quans l'écriture devient notre souffle primitif... Je reconnais comme un "soeur" en te lisant...c'est si difficile à expliquer..d'ailleurs je ne l'explique pas (plus) Bonne chance à toi. Je t'embrasse

3. Le lundi 23 juin 2008, 09:43 par Anne

L'urgence d'écrire est une jolie "maladie", surtout quand elle s'exerce en terrasse et au soleil... Je t'embrasse.

4. Le lundi 23 juin 2008, 21:05 par telle

Et ces mots-là, auraient-ils un jour droit de cité ici ?

Bises

5. Le lundi 23 juin 2008, 21:32 par Madeleine

Et ces mots là font office de thérapie aussi ?!

6. Le mardi 24 juin 2008, 01:59 par victoire de la musique

ah la morsure de l'eau salée............;; bises et au travail...........;

7. Le mardi 24 juin 2008, 12:29 par Pablo

Et ces mots-là n'auront-ils pas droit à une expertise pour que tu saches en quel métal précieux sont-ils faits ?!

8. Le mardi 24 juin 2008, 17:35 par Traou

Une bise à tous. Je me fais l'effet d'une fugitive sur mon propre blog, lui même endormi, mais parfois atteint d'une petite crise de somnambulisme... Mais ça ne veut pas dire que je ne pense pas à vous, et je passe chez vous de temps en temps, même si je suis silencieuse.

François, merci de tes passages affectueux, ça me touche beaucoup.

Coumarine, je sais que tu comprends ceci. C'est un état incroyable, parfois vertigineux, mais si bon.

Anne, toi aussi fidèle, des bisous à partager avec ta princesse et ton zamoureux.

Telle, pour te répondre, et bien justement non, je ne les publierai pas ici (en tous cas pour l'instant), pour une raison que j'expliquerai un tout petit peu dans quelques lignes (voir réponse à Pablo). Bises à toi !

Madeleine, je crois que les mots nous sont toujours utiles à quelque choses, thérapie, ou juste identification d'un sentiment, ou rien que du plaisir, c'est déjà énorme.

Victoire de la Musique, je t'ai reconnu !!! :-) Oui, oui, je bosse !

Cher Pablo, en fait l'expertise est assurée par... mon commentateur n° 6, habilement caché derrière un "private pseudonyme", mais que j'ai reconnu !

En fait, "Victoire de la musique" est un terrible coach, qui surveille que je ne publie pas trop sur ce blog, ce qui voudrait dire que je n'écris pas ailleurs ! Je suis fliquée, vous ne pouvez pas savoir ! ;-)

Oui, coach, d'accord, je ne m'attarde pas, j'y retourne...

Peut-être sortira-t-il quelque chose de tout cela. A suivre...

Je vous embrasse tous très fort

9. Le mardi 24 juin 2008, 18:24 par Madeleine

Bien énigmatique tout cela mâme Traou :) Même si j'ai une toute petite idée ;-)

10. Le mardi 24 juin 2008, 20:31 par Fauvette

Bises jolie furtive.

11. Le mercredi 25 juin 2008, 06:30 par Jaguar

Aimez vous comme moi continuer des textes commencés il y a deux jours, six mois, un an, puis laissés à l'abandon, stoppés au bord du précipice...Et dire "quelle étrange naissance"... Pourquoi existe-il un pont là où six mois plutôt il y avait une absence?

12. Le mercredi 25 juin 2008, 13:04 par Pablo

Ah ! je suis content !