Mais je l'ai trouvée très bien, moi, Joyce DiDonato !

J'explique : lundi dernier, j'étais à l'Opéra Bastille avec quelques comparses "prosélytes lyriques" pour assister à une représentation de l'opéra de Bellini (Bladsurb, cesse de rire) "Les Montaigus et les Capulets" (ou l'inverse, peu importe), une version très rouge (dans le décor) de Roméo et Juliette.

Pour résumer grossièrement pour ceux qui arriveraient de Mars et n'auraient jamais entendu parler des deux tourtereaux susnommés : Juliette (Capulet) aime Roméo (Montaigu), lequel a malencontreusement tué son frère (Oups, ça la fiche mal vis à vis de la belle-famille), mais elle l'aime quand même, va comprendre. Les deux familles et leurs partisans sont à feu et à sang, ça barde, ça s'entretue, Juliette est promise à un autre (je ne sais plus ni le nom du personnage, ni celui de l'interprète et j'ai la flemme de chercher, mais je l'ai particulièrement bien aimé, le promis). Pour finir (je résume, je vous dis) Juliette fait croire qu'elle est morte, on oublie de prévenir Roméo qui s'empoisonne de désespoir, Juliette se réveille en disant non mais en vrai j'étais pas morte, ce con de Lorenzo a oublié de te prévenir (m'est avis qu'il est viré, lui), et elle se fait hara-kiri avec le poignard de son Roméo, vu qu'il est trop tard pour l'antidote.

J'ai pas l'air comme ça, mais c'est sans doute l'opéra que j'ai préféré de tous ceux que j'ai vu avec les prosélytes. Contrairement à Gilda, j'ai aimé le décor rouge et austère; contrairement à Kozlika (que je soupçonne d'être arrivée avec un vague a-priori, ainsi qu'une ravissante tenue indienne par ailleurs), j'ai bien aimé la prestation de la soprano Anna Netrebko, sauf qu'il était difficile de croire qu'elle pouvait être une frêle Juliette de 15 ans, vu qu'elle était très visiblement enceinte... Et j'ai particulièrement apprécié (contrairement à ce qu'en pensent certain(e)s et beaucoup plus que sa Juliette, d'ailleurs) la prestation de la mezzo-soprano Joyce DiDonato qui jouait le rôle de Roméo (c'est une tradition semble-t-il dans cet opéra, que Roméo soit joué par une femme, le mélange des deux voix féminines dans les duos étant particulièrement émouvant et pouvant par ailleurs suggérer mieux encore l'amour adolescent de Roméo et Juliette).

Là où je suis d'accord avec ma camarade Gilda, c'est que j'ai trouvé les scènes d'amour entre les deux interprètes des jeunes amants particulièrement tièdes dans leur expression, d'abord parce que Juliette était physiquement bien plus imposante que son Roméo, bébé à venir oblige (et même sans, je pense qu'elle doit lui rendre une tête et quelques kilos), d'autre part parce qu'on avait l'impression que les deux femmes hésitaient à en faire trop dans l'effusion (des fois qu'on aurait pu se méprendre sur leur réelle orientation sexuelle). Enfin, j'avoue que l'agonie interminable des deux amants-femmes, autour du bidon nettement voyant de la Juliette quand elle est sous son linceul, m'a un peu donné envie de rigoler.

Mais j'ai bien aimé, je vous dis !

PS : Pour le blougfight et les avis des uns et des autres, pas le temps de faire les liens, je suis au bureau, ils sont tous chez Kozlika

Commentaires

1. Le vendredi 6 juin 2008, 23:01 par Vroumette

Le truc trop fort, c'est que je n'ai même pas vu qu'elle était enceinte !

Tout comme Gilda, j'aurai aimé plus d'effusion torride (enfin, sans virer dans le porno), entre les deux amants.

2. Le vendredi 6 juin 2008, 23:09 par Bladsurb

Gné !? Pas du tout mon genre, de me moquer des gouts de concierge :-)

3. Le lundi 18 août 2008, 11:51 par Donavan

Si j'ai bien compris ( je n'ai jamais vu cet opera dans ce style, seulement quelque chose plus classique) les roles principaux ont pris les deux femmes-actrices. Ca parait interessant. Je voudrais voir cette nouvelle interpretation.

4. Le mercredi 24 septembre 2008, 17:11 par River

Et voila, tout le monde est deja fatigue de ce classique Romeo et Juliette. Et ce que nous voyons c'est une nouvelle interpretation. Bien, je crois que vous avez eu un tel experience et je vois que vous etiez impressionnes car vous l'avez presente la-bas.