Billet pointillé
Par Traou le mercredi 22 août 2007, 20:26 - Ici et là - Lien permanent
Parce que - grâce à Gilda, merci Gilda - j'écoute Anna Gavalda ce soir sur Inter. Alors, l'ordinateur sur les genoux, je tapote un peu le clavier en tendant l'oreille vers ses mots. Pourquoi je fais toujours plusieurs choses en même temps, moi ?
Elle parle des personnes âgées, là, et tout à l'heure elle dit qu'elle parlera du courrier de ses lecteurs. Et je fais partie des lecteurs qui lui ont écrit, à qui elle a répondu, j'en ai déjà parlé ici. J'aime bien cette fille, j'aime aussi son silence et sa discrétion, alors qu'elle aurait quelques raisons de la ramener, quand même.
Bon, une chanson, je vais pouvoir me consacrer à mon écran deux minutes. Allez je vais vite, style télégraphique :
Rentrée de vacances samedi. Bouffée de bonheur en entrant dans Paris. Toujours heureuse de retrouver Paname.
Et pourtant, quatre semaines-parenthèse dans ma Bretagne aimée. Heureuse. Bains jardin. Vélo plage. Embruns bateau. Tartes aux quetsches ("tartes aux couettes" dit ma nièce). Mon père avec une canne. Petite tristesse. La famille qui dévore, et c'est bon, et c'est dévorant. Trop et bien.
Interrogations de mots. Ecrire. Ecrire. Mais quoi ? Blog ? Pas blog ? Pause.
Anna parle. Elle écrit de 6 heures du mat' à 1h30 le lendemain matin. Waouh.... Je n'ai pas réussi à me discipliner pour me consacrer 3 heures par jour à l'écriture pendant mes vacances comme je me l'étais promis. Elle parle de cigarettes et de verres de Sancerre au gré des mots, des virgules, des alinéas... Merde, faut p't'être que je me remette à fumer ?! Que j'attaque le Sancerre aussi (je peux au Menetou-Salon ? Je préfère... A la limite, un bon muscadet me va très bien aussi). Bon j'ai quand même une sorte de manuscrit qui m'observe de là-bas, posé sur mon bureau, je n'ose plus y toucher. Et maintenant, je fais quoi ?
Blog ? Pas blog ? Si, bien sûr, même si plus lointaine. Plus en pointillés sûrement. Parce que le temps qui manque. Mais c'est mon ami si précieux. Tant de rencontres uniques et belles. De mots reçus qui encouragent et émeuvent. Pas envie de laisser ça.
Un détour par le Finistère. Ces terres si belles. Je finirai ma vie là-bas, peut-être. Une maison amicale au creux des arbres et des champs. Des chevaux. Des hortensias si bleus que le ciel fait ce qu'il peut. Les silhouettes brûlantes des calvaires jetées vers le ciel. Et la lande la nuit sous les étoiles filantes à écouter conter le loup d'autrefois. Je n'oublierai pas ces instants-là. Merci.
Anna a déjà fini de parler. Elle retourne vers ses personnages. Moi je retrouve mon blog délaissé depuis un mois. Un peu brouillon. J'ai des bribes de vacances qui reviennent, déjà si lointaines. Le feu d'artifice du 22 juillet (oui, chez moi on tire le feu d'artifice de la plage, en fonction de la marée, alors quelquefois le 14 juillet tombe le 22. Et tout le monde trouve ça parfaitement normal, vrai de vrai)
La rentrée maintenant. Des envies. Des projets. Des rêves qui turlupinent. Des regards que j'espère recroiser. Ecriture désordonnée ce soir. Très confuse. Pardon. Je vagabonde. Je suis de retour chez moi, pas encore posée. Pas tout à fait sûre de ce que j'ai envie de dire ou de garder pour moi. Un peu en manque de mer et d'arbre. Pas tout à fait réacclimatée à l'asphalte et aux rames souterraines sifflantes. J'ai encore devant les yeux les couleurs folles des jolis champs en jachère. Je suis bien. Juste un peu fébrile, au rythme bousculé de mon esprit qui s'agite. Comme si j'étais amoureuse. Mais de qui ? De quoi ? Il faut que j'élucide cela !
Commentaires
amoureuse de la vie peut etre tout simplement... traou mad arrivés pour mon anniversaire, tu aurais voulu me faire plus plaisir tu n'aurais pas reussi ( enfin si.. en te glissant toi dans l'enveloppe ça aurait été bonheur) Ecris quand l'envie te prend, quand les mots ont envie de se poser qu'ils fourmillent au bout des doigts. la regularité n'a pas d'importance quand on aime te lire... et j'aime.
J'aime ton billet pointillé, Traou...qui nous dit que tu es revenue, que tu reprends contact avec ce blog... Anna G écrit de 6h à 1H30 le lendemain mince de mince... Elle doit écrire son roman en quelques jours alors... Bises...bonne rentrée, gardes les belles images dans ta tête et ton coeur
Oh je suis heureuse que tu aies réussi à l'écouter (et qu'en plus ainsi tu aies écrit ce billet, mazette quel beau coin de Bretagne a l'air d'être le tien).
Le 6 heures - 1 heures 30 c'est en période de milieu-fin du livre, au moment où les personnages prennent toute leur ampleur et n'attendent pas, et parce qu'elle tente de profiter que ses enfants sont en vacances pour dépoter un max (elle ne l'a pas dit comme ça, je résume) avant la rentrée scolaire période peu favorable aux mères de famille-écrivains.
C'est probablement ce qui rend ses livres si attachants pour qui est sensible, elle prend le risque de se laisser embarquer et du coup le résultat du travail nous embarque, nous, lecteurs.
On ne tient physiquement pas plus de 12 à 15 jours à ce rythme - sauf peut-être Martin Winckler et Frédéric Fajardie -. Fred Vargas écrit aussi son "premier jet" en immersion (peut-être pas à un tel rythme, je ne sais pas, mais le principe est le même et son type d'écriture aussi : les personnages décident et l'auteur suit en tentant de canaliser vers du cohérent), qu'elle retravaille ensuite beaucoup. J'en connais aussi qui n'osent plus y aller et utilisent toutes sortes de stratégies (par exemple en bossant en partenariat, ou sur des sujets plus documentaires (une biographie, un essai) ou en réponse à des commandes ou en se contentant d'écrire ce que j'appelle des "livres de notoriété" (qui peuvent être excellents mais n'auraient jamais été publiés si leur auteur n'avait pas déjà une solide assise de lectorat et l'éditeur pas un bon espoir de se renflouer au seul nom du publié)) afin d'éviter le moment professionnel suivant où il faut bien ainsi aller à la mine. On s'y met facilement en danger et pas seulement à cause de l'épuisement physique. Les événements extérieurs peuvent entrer en résonnance d'une manière très violente dans ces périodes.
D'autres aux écritures plus formatées et raisonnées s'épargnent se genre de désagréments. Longtemps je me suis cru capable à la lecture de faire la différence entre les deux modes de travail jusqu'au jour où je me suis plantée royalement au sujet de Franck Thilliez et sa "Chambre des morts".
A part ça, à la place du Sancerre, je conseille le Highland Park 28 ans d'âge (plus difficile à trouver j'en conviens) et à manipuler avec la plus extrême modération (et surtout pas au rythme d'un verre par alinéat) et à déconseiller aux inhabitués mais aucune scène difficile aux personnages ne résiste à un Highland Park 28 ans. Et j'aurais l'outrecuidance de prétendre qu'on peut y arriver sans une seule taf de quoi que ce soit. Peut-être que j'entrevois là ma reconversion professionnelle, tiens : organisatrice-animatrice de stages pour écrivains désireux de (re)devenir efficaces sans tabac :-) ! (cela dit j'ai déjà un échec à mon actif avant même de commencer
Pardon j'ai été fort longue mais bon il y a certains sujets, il ne faut pas me brancher ... (et puis pendant mes vacances il n'y a guère eu qu'une soirée où j'ai croisée des personnes avec lesquelles je pouvais en causer sans risquer de les gaver, et en plus la conversation nous a ce soir là entraînés ailleurs donc j'étais en manque)
pardon "ce genre de désagréments" (j'ai encore cliqué sans relire malgré le fort utile "prévisualiser")
Dommage j'ai raté Anna Gavalda mais je t'ai lue une fois de plus avec plaisir. Tes photos reflètent "ces terres si belles" et ces vacances que tu as appréciées. Bon retour et bon courage.
Bonne rentrée en tout cas. Pour les projets, ce sont souvent eux qui nous disent quelle forme leur donner, pour peu qu'on ait eu le déclic et qu'on sache les écouter, non ?
Oui, bonne rentrée, Traou ! poursuit tes rêves, qu'ils ne s'échappent pas ! Je note pour Anna Gavalda (merci à Gilda et à toi), je regarderai ses livres aujourd'hui ou demain quand j'irai chercher (profitant que je suis encore en France) le dernier roman de Nothomb (pour moi, depuis quelques années déjà, l'expression rentrée littéraire ne signifie qu'elle, c'est le seul écrivain à qui je sois fidèle en ce moment). Très heureux que tu n'arrêtes pas complètement d'écrire ici !
Heureuse de te retrouver, et très en forme on dirait. A bientôt.
ah le beau billet!... Triste encore de t'avoir ratée.
Bonjour ma C6L, alors c'était bon ? 3 milliards de calories au palet, promis juré ! C'est pour ça que ça s'appelle "chose bonne". Et bon anniversaire en retard, et des bises guili.
Bonne rentrée à toi aussi chère Coumarine. Quant au rythme d'écriture d'Anna G. je pense que l'analyse de Gilda est la bonne, je vais me faire moins de cheveux blancs de me penser si paresseuse.
Heureusement que tu es là, chère Gilda. J'ai été très heureuse de l'entendre grâce à ton billet, même si elle n'a pas parlé de sa relation à ses lecteurs/lectrices que nous sommes toutes deux.
Pour toi Tanette, et toujours grâce à Gilda, une session de rattrapage possible pour entendre l'émission d'hier soir : Si tu l’as loupée ce soir, tu as encore 7 jours pour une session de rattrapage : http://www.tv-radio.com/ondemand/france_inter/ECRIVAINS/ECRIVAINS20070822.ram
Bonne rentrée à toi et aux tiens, Anne. Quant aux projets de rentrée, j'adore les voir fleurir de formes et couleurs inattendues. Je t'en souhaite de jolis aussi.
Pablo, si tu n'en as lu aucun, commence par le premier, le recueil de nouvelles "Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part". QUel beau titre, je ne finirai jamais d'en être jalouse... Bonne fin de vacances à toi
Et vu qu'il a fait fort beau par chez moi, Fauvette, en plus je suis bronzée, je le jure !!! Bises et à très vite.
Anita, je vais être OBLIGEE de revenir dans le Finistère pour te voir, alors
Tu nous offres un billet de rentrée tout en douceur. Je me sens "entre deux" encore et repars voir la mer. Ta photo de champs en jachère m'a ravi. Nous étions entouré de ces fleurs multicolores et je rêve de reproduire ce paysage dans mon jardin. Bonne rentrée chère Traou.
Voilà, je viens d'acheter Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part en édition de poche que j'emporte demain dans les îles (le Nothomb c'est pour l'automne), pour ma vraie semaine de vacances (ou de dépaysement au moins) de cette année. C'est un excellent titre, en effet, qui me rappelle un peu celui -que j'aime beaucoup aussi- d'un film, Personne ne parlera de nous quand nous serons mortes. Et puis ça ne m'a coûté que 4€80, ils sont tellement bon marché les livres en France par rapport à chez moi (bien que tout le reste soit, en comparaison, un peu plus cher). Bref, merci, merci pour la découverte, je te raconterai dès que je l'aurai lu !
Quatre semaines sans blog de Traou, c'est beaucoup trop. Vraiment.
Rebienvenue chez toi (dis on peut rester un peu aussi, si on fait pas trop de bruit ?)
(Ca n'a rien à voir, mais le 14-juillet qu'on fête le 22 juillet, je ne crois pas me tromper en disant que Brassens aurait a-do-ré ! )
Moi, j'ai aimé l'histoire raconté par Anna Gavalda dans son dernier roman, mais exécré le style. Salut Traou, contente que tu sois de retour. Bon courage pour la rentrée!
ahh, bonne rentrée alors!! J'aimerais pouvoir apprécier Paris après les vacances, mais j'aime trop le bord de mer...
chouettes photos et billet sinon, comme toujours ^^
Bonjour chère Vroumette et bonne fin de vacances ! J'espère te voir vite en septembre. Bises à tous
Bon alors belle lecture dans les îles, ami Pablo ! Tu me donneras tes impressions.
Gei bonjour. Dis-moi : où est passé ton blog "itinéraire", je ne le trouve plus ! Mais j'aime bien le blog photo aussi.
Bon courage de rentrée à toi aussi, antagonisme, et à très bientôt !
Pour moi, cledsol, c'est toujours pareil, j'adore ma Bretagne et j'y suis infiniment bien, mais j'ai besoin de Paris. Et puis c'est si beau aussi !
superbes photos! un petit parfum de Bretagne respiré du Kerala
j'aime bien Anne Gavalda aussi.
à bientôt
C’est décidément le lot des vacances. Se reposer, être fatigué, se gorger de famille, voir vieillir ses proches, se retrouver, gamberger et n’être finalement pas si mécontent que cela de rentrer à la maison…et de publier un petit billet.