De la maternité - ou pas

Je viens de regarder sur France 5 un documentaire intitulé « Destins de femmes sans enfant », qui m’a un peu laissée sur ma faim. Je m’y attendais un peu, cela dit, car il est rare qu’un documentaire traitant d’un sujet qui vous concerne personnellement n’apparaisse pas comme « incomplet », puisqu’il n’appréhendera jamais la subtilité de chaque parcours de vie, en particulier de celui du spectateur ou de la spectatrice qui attend de s’y retrouver au moins un peu.

En l’occurrence, la réalisatrice a donné la parole à quatre femmes ayant choisi leur non-maternité, ou ne regrettant pas que les circonstances de la vie les en aient privées. Deux d’entre elles sont artistes : une comédienne qui parle de son spectacle comme de son « bébé », une musicienne qui travaille avec des femmes enceintes… Les deux autres sont également des femmes aux parcours professionnels épanouissants : une psychologue dont la thèse était précisément consacrée aux femmes n’ayant pas procréé, et une reporter-écrivain parcourant le monde et faisant le récit de ses voyages. Chacune d’entre elles faisant le constat souriant et convaincu qu’il n’y avait nulle place pour un enfant dans sa vie.

Le passage qui m’a le plus intéressée – et émue – dans ce film, ce sont les interviews croisées de la femme-reporter, celle qui indique le plus fermement un choix précoce et certain de ne vouloir à aucun prix d’un enfant, et de son compagnon photographe, grand voyageur également. La cinquantaine tous les deux,vivant ensemble depuis près de 20 ans. L’homme est sympathique, souriant, et exprime, lui, une faille, un vague regret dans ce choix, ou plutôt l’expression d’un doute : « Et si nous étions passés à côté de quelque chose ? ». Et sa compagne a l’air de découvrir ce doute chez son compagnon à ce moment précis. Il y avait là une sorte de vertige, tout à coup, dans un film jusque là assez « consensuel »…

Après tout, c’en était le sujet : celles qui vivaient bien et sciemment le fait de n’être pas mère. Nulle intervention ici d’une nullipare désespérée, d’une femme enchainant traitement sur traitement pour enfanter à tout prix, aucune témoignant n’avoir pas choisi de rester stérile. Ce n’était pas là le propos.

Cela fait longtemps, pour ma part, que je m’interroge sur la part de choix dans ma propre non-maternité. Plus j’avance, et plus j’ai l’impression qu’on ne « subit » rien. Que ce ne sont pas les circonstances et les évènements qui s’imposent à nous, mais que nous allons le plus souvent vers eux. Que nous trouvons plus facile ou confortable de dire « Je n’ai pas eu le choix » au lieu de considérer qu’il y en avait peut-être un autre, que l’on n’a parfois tout simplement pas vu, pas voulu voir.

J’ai souhaité, à deux reprises, avec deux hommes, avoir un enfant. Pour des raisons différentes (l’un plus là pour le concrétiser, l’autre le refusant), ce projet, ce souhait, n’a pu être mené à bien. Les autres hommes de ma vie, je n’ai pas eu le temps ou l’envie (ou le temps d’avoir envie) d’avoir un enfant avec eux. Et en ce qui me concerne, c’est un projet que je ne conçois de ne mener qu’à deux. Je n’aurais jamais pu envisager une maternité seule, ou contre l’avis du père souhaité, de la même façon que je n’ai jamais envisagé de me porter candidate à l’adoption en célibataire. Je ne me sens pas les épaules d’assumer cela en solitaire.

J’ai parfois parlé de ce manque-là, de ce qui est parfois une souffrance, surtout à ce moment charnière de ma vie où je suis en train de passer du « C’est encore possible » au très prochain « C’est fini pour moi ». Mais au fond, est-ce qu’il n’y a pas une part de choix, là-dedans ? Il m’est arrivé d’éconduire des hommes qui avaient cette envie de vie commune et de famille avec moi. En toute connaissance de cause. Parce que moi, je n’en avais pas envie avec eux. Et j’ai choisi peut-être au contraire de m'engager avec des hommes avec qui ce type de projet n’était pas viable. Alors ? Est-ce qu’une part de moi est responsable de cela ? Sans doute que oui. Cela fait aussi partie de mon chemin. Et j’ai choisi mon chemin, je crois, c’est pour cela qu’il est le mien…

Je me dis parfois aussi que sans doute, à plusieurs moments de ma vie, cela m’a arrangée de ne pas être mère, de n’avoir pas d’attaches, pas d’obligations familiales. Cela m’arrange encore, quand je décide de partir en voyage sans me préoccuper d’autre chose que de mes possibilités d’absences professionnelles, quand je fais des projets pour moi seule, quand j’ai des envies de silence. Je peux être égoïste. J’appartiens à moi seule.

Appartient à moi seule également le revers de la médaille : la solitude trop amère parfois et la peur de « finir » seule, sans personne après moi. Le regret de ne rien donner, de ne rien transmettre, de ne pas aider un être à grandir, à "l'élever" peut-être. Le manque tellement flagrant, tellement douloureux parfois devant le spectacle de la relation unique d’un enfant et de sa mère. C’est pour cette raison que cela fait des années que je n’ai pas tenu un bébé dans mes bras : un petit corps chaud et vivant, cette odeur de chair douce, cette fragilité confiante abandonnée… je ne peux pas. De la même façon que je reste le plus souvent muette devant ces joies de parents qui me sont trop douloureusement étrangères, les émerveillements maternels exprimés par mes copines ou les blogueuses-mamans (qu’elles ne m’en veuillent pas, mais je crois qu’elles comprennent).

Mais je sens aussi, tout doucement, le chemin qui se fait en moi. Cet âge charnière qui éloigne chaque jour un peu plus de moi le simple « possible » de la maternité est aussi celui qui chaque jour un peu plus me fait passer de la renonciation, qui peut être amère, à l’acceptation qui est – ou sera – sereine et apaisée. C’est drôle, les « ricochets » que j’effectue de conserve avec d’autres blogueurs, s’ils peuvent remuer les tripes en obligeant à se pencher sur des zones de turbulences du passé, me font prendre conscience plus encore du caractère éphémère des tourments, même ceux qui paraissent interminables quand on est plongé dedans. Et comme ils peuvent vous mener loin à condition de faire le choix d’en faire des tremplins et pas des boulets (ou de transformer les boulets en tremplins avec un peu de boulot, de volonté ou de lâcher-prise, ça ne se fait pas en un claquement de doigt, à moins d’être Superman ou Wonder Woman, ce que je ne suis pas et la plupart d’entre nous non plus).

Et ça, la réaction que l’on offre aux évènements, à ce qui EST, c’est un choix. Toujours. J’en suis certaine, intimement. Même si ça peut prendre du temps, beaucoup de temps, d’apprendre que refuser ce qui EST n’est qu’inutile et douloureux.

Alors je poursuis ma route, et je choisis, autant que faire se pourra, de vivre cela du mieux possible. Il y aura encore des jours de chute et de chagrin, et parfois aussi un sentiment d’injustice cruelle. Et une révolte contre ce fait qui – sauf miracle, j’ai 43 ans et pas de papa potentiel par les temps qui courent – EST que je n’ai pas d’enfant et que sans doute je n’en aurai pas.

De deux choses l’une : soit je décide de me pourrir la vie avec cette absence-là, soit je décide de l’accepter et peut-être même d’en faire quelque chose. Il va me falloir peut-être un peu de temps et d’énergie (et quelques larmes quelquefois) pour ça, mais j’ai envie d’y travailler, ça vaut le coup.

Commentaires

1. Le mercredi 18 avril 2007, 00:14 par MD

Il y a tellement d'autres façons de transmettre aux autres que la maternité !

2. Le mercredi 18 avril 2007, 07:48 par Traou

@MD : C'est exact, mais cela n'empêche pas que l'on peut désirer très fortement cette transmission-là, qui est unique, et souffrir de ne pas la connaître (la transmission n'est d'ailleurs pas le seul paramètre que j'évoque).

3. Le mercredi 18 avril 2007, 08:28 par Le Monolecte

Le truc incontournable, selon moi, c'est qu'il faut être deux. Pas seulement pour le faire, mais surtout pour l'élever. Comme toi, il a toujours été clair dans ma tête que je n'avais pas la carrure pour élever un nain toute seule. Mais j'ai eu la chance de trouver monsieur Monolecte très jeune, et surtout que nous évoluions ensemble, en même temps et plus ou moins dans la même direction. Maintenant, avec le temps, je me dis qu'il y a des femmes qui sont plus faites pour être grand-mères que mères... et c'est là que ça coince. Tant que tu es dans le flux de la vie, ça va, tu fonces dans tes projets. Mais arrive l'âge... et les regrets. J'ai loué mon appart de vacances à un vieux couple charmant... dont j'ai fini par comprendre qu'ils n'avaient pas d'enfants. À un moment, je lui demande à elle : vous n'en vouliez pas ou vous ne pouviez pas. Assez frontal. Mais j'ai remarqué que quand tu poses une question délicate directement, en général, on te répond.

Elle avait eu une vie bien remplie : boulot, voyages, amis, etc. Qu'elle a essayer vaguement sur le tard, puis s'est résignée très facilement. Mais maintenant qu'elle a 80 balais, elle est bouffé par le regret... de ne pas avoir de petits-enfants. La maternité, c'était un truc vague et pas forcément prioritaire pour elle, mais à son âge, elle rêve d'une meute de nains. Du coup, elle a pourri la mienne.

Mais chaque parcours est différent. Sans lui, je n'aurais sûrement pas tenté le coup et j'aurais bien eu raison : c'est un boulot de titan!

Je pense encore aujourd'hui que faute d'un père, j'aurais probablement fini par adopter un "grand", un des ces gosses de 7,8 ou 9 ans, qui sont trop "vieux" pour être adoptable, mais sûrement pas un bébé où un jeune enfant.

Bon, la bonne nouvelle, c'est que tu as tout les autres : les neveux, ceux des potes et tout. Et que tu n'en a que le meilleur!

4. Le mercredi 18 avril 2007, 09:14 par luciole

Toi qui connais mon parcours à ce sujet, tu sais que je te comprends...
Je n'aurais jamais fais un enfant toute seule, ou mal accompagnée,( même si l'envie m'en a pris ;-). Pas que je me sois sentie véritablement incapable de gérer, mais parce que sans doute je place l'enfant ailleurs que dans mon propre désir.
C'est une alchimie particulière que ce trio, et si l'on dit facilement que c'est naturel, il ne faut pas oublier que c'est complexe et qu'il n'y a aucune évidence.

Et puis ... Il y a d'autres vies à vivre ... sourire ... gros bisous !

5. Le mercredi 18 avril 2007, 11:58 par Anne

Que de choses à dire !

Curieusement, alors que je suis "à fond" dans les joies de la maternité, je comprends Rezvani et Lula qui n'ont pas voulu d'enfant ensemble (au prix d'ailleurs d'un avortement "boucherie" en un temps où celà ne se pratiquait que dans le secret et la réprobation), parce que leur relation à eux ne pouvait pas faire de place à une troisième personne. Ils étaient dévoués l'un à l'autre et c'est tout.

Je comprends aussi fort bien ton désir de ne pas vouloir faire d'enfant avec un homme qui n'est pas pour toi celui qui doit être père. C'est essentiel, à mon sens (qui n'est pas une vérité universelle), d'imaginer l'homme avec qui on fait un enfant comme un bon père, et de s'imaginer "en famille" ensemble. Et ça n'est pas si courant.

Et bien sûr je comprends l'amertume, le manque.

Je ne crois pas qu'on ne transmette rien, par ailleurs. On ne transmet pas qu'à ses enfants, mais aussi à ceux qui nous entourent, adultes et enfants, amis, neveux et nièces... je crois qu'il y en aura pour se souvenir longtemps de ce que "Tante Traou" aura dit ou fait à telle ou telle occasion. Ce que tu donnes fait aussi partie de leur construction, et c'est important.

Enfin il me semble que si on a ce désir de maternité à tout prix, on le réalise quitte à marcher sur certains principes. Bien des femmes qui ne voulaient pas d'enfant seule on finit par s'en faire faire un parce que leur désir était plus fort que la raison.

(Sinon, oui, les blogomamans comprennent. Et se sentent parfois désolées, en tout cas c'est mon cas, de remuer des choses pas très confortables pour leur copines en exhibant leur beau bonheur familial...)

6. Le mercredi 18 avril 2007, 13:10 par samantdi

Cela fait longtemps, pour ma part, que je m’interroge sur la part de choix dans ma propre non-maternité. Plus j’avance, et plus j’ai l’impression qu’on ne « subit » rien. Que ce ne sont pas les circonstances et les évènements qui s’imposent à nous, mais que nous allons le plus souvent vers eux. Que nous trouvons plus facile ou confortable de dire « Je n’ai pas eu le choix » au lieu de considérer qu’il y en avait peut-être un autre, que l’on n’a parfois tout simplement pas vu, pas voulu voir.
Je partage 5/5, ma belle !

Ne pas avoir d'enfant oblige à faire quelque chose de sa vie, voilà le fond de ma pensée. Il me semble que l'enfant est un paravent commode au vide de certaines vies : il offre un puissant divertissement, au sens pascalien du terme !

La femme qui n'a pas d'enfants est sommée de répondre aux pourquoi, comment d'inconnus mal élevés, comme si sa vie était à examiner seulement à l'aune de ce choix-là ou non-choix là, qui ne les regarde pas et qui n'est qu'une de ses caractéristiques d'être humain.

Je suis assez contente de dire que je n'ai ni enfant ni mari, ni frère ni soeur, ni neveu ni nièce, et pas de père non plus mais que j'aime ma vie telle que je l'ai construite. Le verbe "avoir un être humain", on peut penser à lui trouver des synonymes, comme "être liée à..." par exemple.

7. Le mercredi 18 avril 2007, 13:43 par Anne

D'autant, samantdi, qu'on ne possède pas un être humain, fût-il son enfant. On les fait pour qu'ils nous échappent un jour, aussi difficile que ça soit (et les premiers signes surgissent très tôt !). Et je croise de nombreux parents pour qui ça n'est pas du tout, mais pas du tout évident :-)

8. Le mercredi 18 avril 2007, 15:06 par Etolane

Merveilleux texte. Un morceau de voile soulevé sur le tabou de la non maternité, voilà longtemps que mes yeux cherchent ces sentiments. Depuis que je suis devenue maman, quand même sur le tard, à 33 ans je ne suis plus un jeune printemps, je ne peux m'empecher de penser aux femmes qui choisissent ou pas vraiment, contextes et circonstances de ne pas voir d'enfant, je sais pas pourquoi je suis un peu fascinée par ce sujet qui dans le fond me trouble. C'est que la maternité a completement révolutionné le cours de mon existence, j'en suis aussi heureuse que bouleversée, quand même chamboulée et du coup, regarder les femmes qui n'ont pas eu cette cassure dans l'individuel me fascine, difficile de communiquer sur ce sujet qui reste bien délicat et si profond...

9. Le mercredi 18 avril 2007, 16:17 par Nawal

Mince alors je n'arrive pas là de suite à te dire noir sur blanc le fond de ma pensée et tout ce que j'ai retrouvé ou Non en te lisant d'une traite ...
(Dès fois je peux être très coincée) Moi pourtant si volubile ;-) d'habitude.
Je tarde trop en plus à t'envoyer un mail qui va faire 2 pages à force ;-) J'attends d'être à tête reposée (l'histoire est très longue ;-) , "mais" ce sont les vacances scolaires avec un premier long séjour et une première cohabitation tant attendue d'autre part ...
Sache que pour la première fois de ma vie on m'a gentiment mais sûrement qualifiée de "Belle Mère" ... Glooops ça fait tout drôle de passer directement par cette case crois moi !
Bon je m'échappe d'ici peu et je t'écris longuement et avec très grand plaisir tant ton mot reçu m'a fait plaisir promis. Bizzz Belle personne :-)

10. Le mercredi 18 avril 2007, 18:10 par gilda

Nous en avons déjà parlé un peu je crois. Pour ma part j'estime que les joies de la maternité ou plus généralement de la parentalité (?) sont très surévaluées par une société aveugle (1) que ça arrange.

Il peut y avoir de grands bonheurs, et je serais injuste de ne pas le reconnaître étant donné que depuis quelques temps mon fils souvent me sauve, mais de grands malheurs aussi, des responsabilités écrasantes, des humeurs incompatibles, des contraintes éreintantes (quand par exemple il faut à la fois satisfaire un employeur qui exige disponibilité et une garde d'enfants qui n'est pas extensible).

A 20 ans comme suite aux déclarations un peu trop péremptoire d'un gynécologue, j'ai cru que je ne pourrais jamais avoir d'enfants ou que ça serait extrêmement difficile. Je me souviens que ma tristesse était liée surtout au fait que déjà je connaissais le père des miens et que nous étions ensemble assez naturellement "parents". Sinon je m'étais dit "au moins je pourrais bosser en paix" (à l'époque, j'y croyais, j'étais pourtant déjà emmanchée dans le mauvais chemin pour moi mais je n'en étais pas consciente). Si les enfants n'étaient pas venus, je ne pense pas que nous aurions tenté des techniques médicales (au fait tu sais, de nos jours, 43 c'est pas si vieux que ça). On aurait fait d'autres choses. J'aurais probablement consacré une partie de mon temps aux gamins des autres. Trop n'ont pas ou peu de parents, ou des parents trop malheureux pour pouvoir s'occuper bien d'eux. Contrairement à ce qu'on tend à nous faire croire, la relation parents-enfants ne va pas de soi (si on n'a pas de petits il suffit de penser à notre propre relation (ou absence de) avec nos parents) et peut être source aussi de grande souffrance pour les uns comme pour les autres. Je crois (ce n'est pas une certitude) que la seule chose vraiment importante c'est la transmission, celle de certains savoir faire en particulier et de la capacité de réflexion. Or, mais ça a déjà été dit précédemment, celle-ci ne se limite pas nécessairement à sa propre progéniture.

De mon expérience de mère, je ne vois si je réfléchis que deux choses incommunicables à ceux et celles qui n'ont pas eu de petits (ou plutôt : n'ont pas élevé de petits depuis leurs premiers âges) et qui sont :

- la fatigue incommensurable des nuits interrompues (je peux mettre des mots dessus, des mots pour dire, ça n'arrivera jamais à rendre le ressenti de ça - les navigateurs en solitaire peut-être peuvent saisir (encore que leur bateau généralement ne les réveille pas par des pleurs alors qu'ils viennent de s'accorder un temps de récupération)) ;

- les progrès immenses et spectaculaires que font quand ils vont bien les petits d'hommes durant leurs premières années (si on était capables de continuer à ce rythme, l'humanité serait rudement plus perfectionnée qu'elle ne l'est) ; tant qu'on n'est pas jours après jours auprès d'eux, on peut certes décrire, ça n'exprimera jamais la force que c'est, cette poussée vitale.

On peut être un humain complet et accompli sans avoir nécessairement connu de près aucune de ces expériences.

Enfin, je rejoins Samantdi particulièrement quand elle écrit "la femme qui...", c'est vrai que bizarrement aux hommes on leur fout davantage la paix sur le sujet (et on leur en demande beaucoup moins aussi sur le service après-naissances quand naissances il y a).



(1) l'organisation de ce monde faisant qu'on raisonne encore en terme de renouvellement des générations et vieillissement de la population par pays et en fonction de contraintes économiques quand on devrait considérer la planète dans son ensemble, ses ressources qui s'épuisent et son climat qu'on modifie.

11. Le mercredi 18 avril 2007, 19:01 par Rose

Comme toujours un joli billet, mais qui compte, en plus, de fort intéressants commentaires, dont celui de Samantdi qui vient d'éclairer pour moi quelque chose que je ressentais sans réussir à le formuler, "Ne pas avoir d'enfant oblige à faire quelque chose de sa vie, voilà le fond de ma pensée. Il me semble que l'enfant est un paravent commode au vide de certaines vies : il offre un puissant divertissement, au sens pascalien du terme !"
(D'où certainement mon désarroi actuel: la trentaine, pas de travail, pas d'enfant... bon, ok, il reste encore l'homme! :) )

12. Le mercredi 18 avril 2007, 19:39 par pomme

Je partage la majeure partie de tes pensées à ce sujet. Et plus ça va, plus je me dis que jamais je ne pourrai supporter la charge affective que représente un enfant : tout cet amour et cette angoisse mêlés, je n'y arriverais pas...

Merci pour ce beau texte.

13. Le mercredi 18 avril 2007, 21:22 par Traou

Merci à toutes (tiens, y'a pas de garçon sur ce coup-là :-) ) pour vos commentaires si intéressants, qui n'appellent pas vraiment de "réponses" individuelles.

Juste dire aux jeunes mamans (de Cro-Mignonne ou de Merveille... exemples pris totalement au hasard ;-) ) que cela ne m'empêche pas de me réjouir très sincèrement pour elles de leur(s) bonheur(s) de mamans... (chais pas pourquoi, surtout le week-end quand je fais une indécente grasse mat', gniark, gniark !)

14. Le mercredi 18 avril 2007, 22:58 par François Granger

Pensées d'un jeune blogopapa qui aurait bien voulu te voir en face de sa fille ;-)

Je "comprend" ce billet (à ma manière).

Je pense que le sujet de la transmission est important. Je n'ai pas été privé de parents, de frères et soeurs, mais certains individus qui ne m'étaient pas liés par le sang m'ont transmis des choses fondamentales....

15. Le mercredi 18 avril 2007, 23:22 par Swâmi Petaramesh

@Traou : Merci à toutes (tiens, y'a pas de garçon sur ce coup-là :-) ) pour vos commentaires

Y'a bien des garçons qui passent, mais qui n'ont pas forcément les yeux bien en face des trous pour commenter intelligemment ce soir ;-)

...Mais qui n'en ont pas moins une très amicale pensée pour toi.

16. Le jeudi 19 avril 2007, 10:46 par Madeleine

Y'a aussi une fille qu'est passée mais qu'a pas commenté hier et qui est toujours aussi coincée pour écrire certaines choses aujourd'hui ...
Parce que quoi que je puisse écrire (je commence, j'efface, je recommence !), j'ai l'étiquette mère sur le front et j'imagine toujours que mes mots souvent maladroits peuvent être mal interprétés par toi ou quelqu'un d'autre.
Je me lance ? allez !
Je te comprends d'autant mieux Traou car j'ai maintenant passé le cap du plus jamais enceinte ! il y a des analogies dans les choix que tu évoques. Choix conscients ou non : choix de vie, hasard des rencontres, changement de partenaires, ...
Je crois que je vais continuer par mail ...

17. Le jeudi 19 avril 2007, 12:36 par gilda

Sur le même sujet et en cherchant tout autre chose (la pétition contre le vote informatisé, c'est dire !) je viens de tomber chez Martin Winckler là-dessus

Etre femme sans être mère

(il s'agit d'une chronique de Mona Chollet sur un livre d'Emilie Devienne) htt

18. Le jeudi 19 avril 2007, 17:15 par Fauvette

Comme Madeleine, j'ai lu, suis revenue lire... Et je crois ne pas être prête à écrire sur ce sujet... (J'ai vu qu'un livre de Corinne Maïer (celle qui a écrit Bonjour Paresse) allait paraître en mai prochain.).

Je t'embrasse Traou.

19. Le jeudi 19 avril 2007, 18:06 par Chondre (nullipare aussi)

Le sujet m'est très sensible. Il est beau ton billet tu sais.

20. Le jeudi 19 avril 2007, 18:26 par Traou

Ah, enfin des garçons ! :-) Merci au blogopapa (d'une merveille) et au travailleur fatigué de leur passage amical.

Merci Gilda pour ce très intéressant article (je ne sais pas si je lirai le bouquin, je ne me sens concernée qu'à moitié...)

Madeleine et Fauvette, ne vous sentez pas obligées de vous exprimer sur ce sujet si vous ne "le sentez" pas. Vos visites me font plaisir en elles-mêmes, juste comme ça.

21. Le jeudi 19 avril 2007, 18:28 par Traou

Chondre, un baiser pour toi. Je sais...

22. Le jeudi 19 avril 2007, 20:09 par Anne

Bien sûr que tu peux savourer tes grasses mat à notre santé ! Pour plussoyer sur Gilda, et bien que Cro-Mi soit un modèle de "bonnes nuits" depuis longtemps, je crois qu'avec les débuts des enfants on peut toucher du doigt ce que ressent quelqu'un torturé par manque de sommeil... (et quand on est soi-même gros(se) dormeur(se), ayayaie).

Chondre, pour y mettre un sourire (parce qu'il faut, parfois, sourire des choses qui nous font souffrir), console-toi en te disant que tu n'auras pas à te soucier de savoir ce que sont : une épisiotomie, des forceps, ou une contraction :-D). Mais la paternité, si ça risque de ne pas être aussi simple, est un sujet possible pour toi, alors j'espère que tu goûteras avec joie. En attendant, dors bien !

23. Le jeudi 19 avril 2007, 22:10 par Coumarine

Je retiens quelques chose d'important de ta note...chère Traou... C'est la nécessité d'accepter les événements qui nous sont donnés à vivre (ou que nous avons "chois" de vivre peut-être inconsciemment. J'appelle ça "se couler" dans les évenements , plutôt que d'y résister en se crispant, source de tensions et de mal-être Je sais, ce n'est pas facile, mais c'est porteur Faire en sorte que ce que nous vivons soit positif, nous fasse grandir. Merci pour ta note, comme toujours riche en sentiments

24. Le jeudi 19 avril 2007, 22:11 par Coumarine

pas "chois" mais "choisis"!!!

25. Le jeudi 19 avril 2007, 23:36 par anita

Voilà tout à fait le genre de billet, où, sans forcément avoir envie de commenter le fond, je ne peux passer sans faire signe. Un billet qui, dans ma mémoire, gardera le tintement d'une "note juste", cet écho si particulier qui fait sentir que cela a dit quelque chose de nous tous, xxxpares ou (pa)pas.

26. Le vendredi 20 avril 2007, 00:44 par Pablo

Hmmm, les garçons ? J'ai la tête ailleurs ces jours-ci, mais sinon je crois que les mecs sentent et vivent tout ça très différemment que les femmes. D'abord parce que le choix - d'avoir un enfant, du moment de le faire - appartient toujours à nos compagnes, j'ai l'impression. Aussi parce que les contraintes liées à l'âge ne sont pas si pressantes ? Ceci dit, je suis toujours très heureux d'être un (plus si jeune) papa d'une jeune petite fille !

27. Le vendredi 20 avril 2007, 10:55 par Vroumette

Comme toujours un billet emprunt d'une délicatesse et sensibilité.

Evidemment ton billet interpelle, questionne, ainsi que les commentaires. Le commentaire de Samantdi me fait aussi beaucoup réagir car plein de bon sens, et je dois avouer que si être mère" m'est apparue comme une évidence et un besoin viscéral, je ne cesse de me questionner depuis. Car justement être mère (ou père), n'est pas une finalité en soit et si l'on idéalise les joies parentales, je reconnais avoir sous-estimé toutes les angoisses qui y sont liées. Parfois même, devant la si grande responsabilité que nous avons envers nos enfants, je me demande si finalement nous avons bien fait d'en avoir. Connaissant les dégâts que peuvent provoquer une éducation ratée, nous nous interrogeons sans cesse sur le bien fondé de telle ou telle décision (oui, oui, je suis névrosée, j'assume).

S'il est vrai que je n'ai vécu qu'en étant mère durant une dizaine d'année, en m'oubliant totalement, j'ai réalisé (il n'est jamais trop tard), que ce rôle ne pouvait complètement remplir ma vie et qu'il était temps de lâcher un tantinet mes chérubins pour "vivre ma vie" de femme.

Ce qui me surprend toujours en revanche, c'est la nécessité selon laquelle les femmes n'ayant pas d'enfant doivent perpétuellement se justifier. De mémoire Hélène (mon blog de fille, que je sais que tu lis), avait d'ailleurs écrit un billet sur le sujet que j'avais trouvé assez juste).

Quant à la question de transmission, je peux t'assurer avoir reçu bien davantage de personnes proches et notamment d'une de mes tantes, que de mes propres parents. Mes parents m'ont élévé (au sens donner le gite et le couvert), mais ont un tantinet oublié le côté transmission.

28. Le samedi 21 avril 2007, 01:54 par Caraloure

Je me suis dit que je ne ferais pas d'enfant seule, et qu'il fallait un père pour en avoir. J'ai choisi des hommes qui ne pouvaient pas tenir ce rôle. J'ai rempli ma vie avec beaucoup de choses. Mais j'ai regretté de ne pas avoir d'enfants, j'en ai voulu quand c'était impossible. Je me suis rendue compte que depuis mon adolescence, j'avais décidé de ne pas en avoir, jamais. Et cela m'a apaisée.

Chaque parcours est différent...

29. Le samedi 21 avril 2007, 12:39 par Pivoine

Bonjour Traou, je t'ai aussi lue, et même relue (de même que les commentaires). Je pourrais signer Pivoine, primipare, mais bon, je trouve ce mot assez laid: nullipare, primipare, c'est ravaler la femme au rang de conceptrice, porteuse, accoucheuse. Et nous sommes bien plus que cela. Ceci dit, je me sens assez proche de ce que dit Vroumette, et je trouve l'avis de Coumarine assez sage, "se couler dans les événements..." Quel autre choix avons-nous d'ailleurs? Et si nous nous révoltons, et si on a du chagrin, couler dans l'événement, c'est aussi nous accepter nous-même avec tout ça.

Sinon, comme d'autres, j'avais plein d'idées, mais c'est tellement complexe qu'il me faudrait deux heures au moins pour réfléchir à ma réponse. Donc, je me contente de te lire, de réagir sur ce qui me semble le plus évident, et de te dire que j'aime beaucoup te lire...

30. Le samedi 21 avril 2007, 18:25 par xuan-lay

Bonsoir Traou. Avez-vous imaginée qu'un enfant, vous attend peut-être quelque part ? Vous seriez pour lui le plus bel espoir d'amour. xuan-lay

31. Le dimanche 22 avril 2007, 00:26 par Gei

J'ai failli laisser un commentaire en venant lire la note une première fois, et puis je me suis dit que je n'étais pas forcément le mieux placé... comme tu as l'air d'insister quand même (là c'est moi qui interprète !), je te fais ma version rapide... par mon enfance j'étais plutôt traumatisé des enfants, ou plutôt par cet art approximatf et frustrant des parents que l'on appelle éducation... évidemment rien ne s'est passé comme prévu... elle n'a pas eu à me torturer trop longtemps celle qui m'a transformé en père une première fois... je dois dire que pour la deuxième, c'est moi qui ai proposé... peu importe les circonstances, seul comptait notre plaisir de ce petit truc gigotant et désagréable... en apparence ! Jamais je ne me suis pris à réfléchir au pourquoi du comment et surtout la meilleure manière d'être père... j'essaie de ne me mettre la pression que pour des causes réalistes... le troisième est venu tout seul... (c'est une image), juste pour le plaisir d'une fratrie au complet... pour que le choeur de cette agitation permanente et piaillarde soit équilibré pour interpréter la cacophonie de la vie... j'ai rien compris mais je n'ai jamais cherché à comprendre... Je n'ai jamais voulu d'enfant mais je crois que le jour où ils partiront je mourrai pour de vrai...
C'était quoi le sujet déjà ?

32. Le dimanche 22 avril 2007, 09:50 par Valérie de Haute Savoie

Ce matin me prélassant dans la baignoire, mon grand fils encore en grasse mat et mon époux de même, je lisais....

.... Je n'ai pas d'enfants, je ne regarde pas la télévision et je ne crois pas en Dieu, toutes sentes que foulent les hommes pour que la vie leur soit plus facile. Les enfant aident à différer la douloureuse tâche de se faire face à soi-même et les petits enfants y pourvoient ensuite. (...) Aussi, sans avenir ni descendance, sans pixels pour abrutir la cosmique conscience de l'absurdité, sans la certitude de la fin et l'anticipation du vide, crois-je pourvoir dire que je n'ai choisi la voie de la facilité. L'élégance du Hérisson - Muriel Barbery - (page 187)

J'ai pensé à toi.

33. Le dimanche 22 avril 2007, 11:28 par luciole

Juste dire aux jeunes mamans (de Cro-Mignonne ou de Merveille... exemples pris totalement au hasard ;-) ) que cela ne m'empêche pas de me réjouir très sincèrement pour elles de leur(s) bonheur(s) de mamans... (chais pas pourquoi, surtout le week-end quand je fais une indécente grasse mat', gniark, gniark !)
Je sais bien, sourire ... En parlant de grasse mat, j'en connais un qui s'en donne à coeur joie à l'heure ou je t'écris ;-) !

34. Le dimanche 22 avril 2007, 12:17 par Traou

Pardon de ne répondre à chacun. Je vous lis, vous "entends". Merci.
Certains commentaires ou témoignages me "remuent" plus que je ne l'aurais pensé... J'ai encore du chemin à faire, je crois.

35. Le lundi 23 avril 2007, 18:47 par Akynou

Appartient à moi seule également le revers de la médaille : la solitude trop amère parfois et la peur de « finir » seule, sans personne après moi.
Juste pour ce qui est de ça, le fait d'avoir eu des enfants ne protège en rien. Combien voyons nous de personnes âgées finir seules et dans la solitude, alors que oui, elles ont enfants et petits-enfants (sans jeter la pierre forcément à ces derniers, que pouvons-nous savoir des souffrances de ces familles là).

Je me souviens d'un de mes compagnons avec lequel nous parlions d'avoir un enfant. Mais ce n'était jamais le bon moment. Il arrivait toujours quelque chose qui nous faisait remettre ce projet à plus tard. Une de mes amies à qui j'expliquais pourquoi ce n'était pas le moment m'a dit : « arrête ! Si ce n'est pas le moment, c'est que tu n'en veux pas. Si tu voulais un enfant, tu le ferais, quoi qu'il arrive. » Ça m'a choqué, cette phrase. Je n'étais pas d'accord. je la trouvais injuste et méchante.
Et puis je me suis séparée de cet homme et je pense maintenant que si je n'ai pas fait d'enfant avec lui c'est que, d'une part, je n'en voulais pas vraiment et que, surtout, j'ai senti inconsciemment qu'il ne fallait pas que j'en ai avec lui.
Je me souviens d'une de mes consœurs en ménage heureux avec un reporter et qui cherchaient tous les deux désespérement à avoir un bébé. Elle nous en parlait tout le temps, mais apparemment, ils n'y arrivaient pas. Depuis des années. Les deux étaient près à entrer dans le cursus de la FIV. A ce moment là, lui est parti en reportage plusieurs mois. Lors d'une fête de noël, elle a rencontré un autre homme qui lui a plu. Elle a fait l'amour avec lui. Et elle est tombée enceinte. Dret la, comme on dit en créole. Elle a quitté son compagnon pour vivre avec le père de l'enfant.
Cette histoire m'a beaucoup fait réfléchir sur le désir de maternité, la stérilité (sauf bien sûre celle vraiment technique). Physiologiquement, nous sommes faites pour faire des enfants, nous sommes des animaux et notre but est de perpétuer l'espèce. Mais je pense aussi que quelque chose dans notre esprit, quelque chose de puissant et de fort, se rebelle et veut se libérer de cette contrainte. Et qu'il faut alors tout le poids de la société pour nous remettre dans le "droit" chemin. Quitte à nous faire mourir d'envie quand nous n'y arrivons pas. Mais cette "envie" d'enfant n'est pas si naturelle que cela. Elle est culturelle. Est naturelle la faculté de le faire, culturelle l'envie. Et la non envie d'enfants (ou la non possibilité) est encore de nos jours, malgré les progrès, très lourdes à porter, alors on la masque.
Cela dit, ce n'est qu'un théorie et là dessus s'ajoute l'histoire de chacune, qui nous rend si unique. En plus, rien n'est linéaire dans une vie et une non envie peut se transformer en envie forcenée qui renverse les montagnes et se rit des idées toutes faites. Quand j'ai eu ma fille aînée (pas exactement par hasard, ni par accident si je veux bien regarder la vérité en face), j'ai compris ce que mon amie avait voulu dire. Et partant de là, je n'ai plus tout à fait chercher un homme pour vivre, mais un papa. Mais ce déclic là, il aurait pu ne jamais arriver.

Je t'embrasse

36. Le mercredi 2 mai 2007, 22:37 par Parisienne exilée

Chère Traou, Pour moi qui ai deux enfants et voulu les avoir, comme ton message me touche!! Cependant, je pense qu'il faut être simple. Avoir des enfants, c'est génial. Mais, pour dire les choses brutalement, c'est aussi beaucoup de mal et de souci. Une sorte bien particulière de souci. En plus, on a tendance à en rajouter sur la maternité. Etre mère, c'est beau, c'est grand, c'est fort... Je me demande si tu n'es pas un peu victime du syndrome de la mère idéale... Etre mè_re, c'est bien ne pas l'être,c'est bien aussi. L'homme qui disait "Je me demande si on n'est pas passé à côté de quelque chose..." prouve que non. Il se demande si lui n'a pas loupé un truc, être parent. Etre parent, comme une expérience, une expérience personnelle, comme le saut à l'élastique ou six mois dans un ashram en Inde. Le problème, c'est que cette expérience implique un autre, et un autre innocent. C'est très dur d'être parent, parce qu'il faut apprendre à ne pas l'être, et à laisser (mais dans des proportions qu'il est un vrai casse-tête dedéterminer) l'autre être lui-même et non pas, au nom de l'amour qu'on lui porte et semble devoir tout justifier, le guider toute son enfance pour qu'il ne lui arrive aucun malheur et aucune douleur. Qu'interdire? Que ne pas interdire? Sévir? ne pas? Quand? Comment? Nom d'un chien, tu es libre de tous ces soucis, profite!

37. Le mardi 25 septembre 2007, 14:23 par Cécile

Ton billet m'a touchée, mon itinéraire est proche du tien. J'accueille et j'accepte doucement l'idée de ne peut-être pas avoir d'enfant. Je crois que si l'on y réfléchit bien, avoir des enfants est une chance, mais ne pas en avoir est une chance aussi. Peut-être la chance de ta vie si tu apprends à l'apprivoiser et à l'assumer, à rla egarder avec amour et non pas par le biais du manque.

38. Le mercredi 9 décembre 2009, 15:32 par Alfgard

Ton parcours ressemble étrangement au tien !

J'ai 41 ans, je tente une deuxième et dernière FIV (après de nombreuses IAD) !

Je ne suis pas sûre de pouvoir assumer cette absence-là ! La douleur est trop forte sans compter mes problèmes familiaux qui me mettent à l'écart des évènements familiaux. De plus, depuis 8 ans, je suis régulièrement en dépression et je subodore que l'absence de maternité en ait une des causes !

Je fais cette deuxième tentative, en janvier prochain pour faire plaisir à ma mère qui me la paie ! Mais... au final... ma "vieille compagne", mon envie de suicide... va revenir... elle est déjà là... d'ailleurs... je ne pourrais pas lui résister... je pense le faire ! Tout oublier, oublier la douleur et le chagrin !

39. Le jeudi 10 décembre 2009, 13:53 par Traou

@Alfgard : le lapsus de votre première phrase dépeint parfaitement la réalité : mon parcours n'est que le mien. Chaque parcours est unique et ne peut se référer à aucun autre... et en l'occurrence je ne vois pas vraiment de similitudes entre nous d'après votre commentaire. Je le découvre aujourd'hui avec un peu de surprise car il comporte des contradictions qui m'interrogent, et me donnent à penser que vous auriez sérieusement besoin de l'aide d'un professionnel pour vous aider à y voir clair et vous sentir mieux. Je crains que l'espace commentaire d'un blog ne soit pas le meilleur endroit pour appeler à l'aide en clamant son envie de suicide. Pourquoi choisir ce biais ? Surtout quand vous proclamez quelques lignes plus haut votre envie de donner la vie (est-ce votre envie ou celle de votre entourage, au fait ?... Ah bon on peut faire une FIV pour "faire plaisir à sa mère" ? Etrange démarche ou formulation de celle-ci.)

Très franchement, Alfgard, je ne peux que vous renouveler mon conseil, la seule chose que je puisse vous offrir ici : consultez et vite, car vous mélangez étrangement désir d'enfant et de mort, votre désir et celui de votre mère, et des propos sur une dépression en cours dont vous semblez subodorer les causes, mais il conviendrait peut-être de les connaître bien pour en voir le bout. Faites-vous du bien, enfin, faites-vous aider !...

Bien à vous