A propos de...
Par Traou le mercredi 21 mars 2007, 22:55 - C'est la vie - Lien permanent
A propos de ce « Credo » de l’autre jour, même si je sais que je vais me faire engueuler par quelqu’un qui va m’appeler furibond pour me dire que je n’ai pas à me justifier de ce que j’écris. Je sais, je sais…
Juste quelques mots après ces quelques jours de réflexion à l’air breton, pendant lesquels j’ai relu attentivement les commentaires, que je n’avais eu que le temps de survoler entre boulot et sorties (je mène une vie de bâton de chaise).
Dans leur majorité, ces commentaires m’ont frappé par leur bienveillante tolérance à l’égard de convictions pas forcément partagées. Je n’ai eu finalement que peu de « jugements », par rapport à ce que je disais. Et ce que je disais était fort peu, quand j’y réfléchis. Parce que si je me relis une fois encore – et Dieu sait que ce billet m’a demandé du temps et de la réécriture – je constate que je n’y révèle finalement pas grand-chose du « contenu » ou du détail de ma conviction. Et que certains commentateurs se sont engouffrés dans une brèche qu’il ne me semblait pas avoir encore ouverte, exposant – parfois fort longuement, beaucoup plus longuement que mon propre billet - théories et convictions en vrac, qu’elles soient similaires ou différentes, et me prenant un peu de vitesse, j’avoue. Et je crois que j’ai eu grand tort de ne pas m’en tenir aux mêmes précautions d’écriture que pour le billet et de répondre en commentaire sur un ou deux points, trop vite, de façon incomplète et en résumant des choses que j’avais peut-être l’intention d’évoquer différemment ou de façon plus développée plus tard.
Alors j’avais juste envie de dire une ou deux choses. Et d’abord merci à Luciole, car son commentaire m’a permis de toucher du doigt ce que je n’avais jamais formulé ainsi auparavant : cette conviction de « vie après la vie » est quelque chose de profondément intime. Peut-être est-ce ce que j’ai de plus personnel, de plus précieux.
J’ai ouvert ce blog par plaisir des mots, pour le bonheur d’écrire, et parce que la confrontation de mon écriture au regard des autres était quelque chose que j’expérimentais depuis quelques années par le biais d’ateliers d’écriture « réels », et que je trouvais cela merveilleusement enrichissant. Très vite, j’ai été rattrapée par l’intime dans ce qui est devenu une sorte de journal virtuel, même si je réserve encore beaucoup d’aspects de ma vie et de mes pensées à mon seul petit carnet-papier au fond de mon sac.
Je n’ai jamais souhaité que ce blog devienne autre chose que ce lieu intime. Je ne me reconnaitrais pas dans un blog-débat, un blog-forum. Ici je ne révèle rien d’autre que moi-même et conçois parfaitement que certains puissent trouver cela impudique ou chiant ou contraire à leurs propres opinions. Qu’ils passent leur chemin, je n’ai rien d’autre à offrir que mes mots, rien d’autre que ce que je suis. Et je ne cherche pas à convaincre qui que ce soit de quoi que ce soit. Ce que "j'affirme" ici n'est valable que pour moi. Quelquefois, je le partage. Quelquefois non. Peu importe.
Quand je parle – quand je tente de parler - de ma conviction intime à propos de la non-réalité de la mort, je parle de quelque chose de tout à fait similaire à ma relation chaotique avec mon propre corps. D'aussi personnel, je veux dire. C’est un parcours de vie. C’est aussi ancré en moi que la plus profonde de mes souffrances ou la plus exaltante de mes joies contées ici. C’est le carnet d’un voyage fabuleux au même titre que mes carnets indiens. C’est juste le voyage le plus important de ma vie, peut-être. Et je n’attends aucune caution. Je demande juste le respect de mes convictions comme je respecte celles des autres contraires aux miennes. J’en parle au même titre que de certaines choses essentielles de ma vie ici, des chagrins, des émotions, des souffrances ou des rires. Pourquoi m’interdirais-je d’en parler au même titre que de tout le reste de ma vie ? Si cela peut-être litigieux pour certains, c’est leur problème, pas le mien.
Alors je demanderais juste à certains de mes commentateurs - parce que je n'ai nulle envie, moi, de modérer les commentaires - de modérer leurs propos (non il n’y a aucun « grave péril dans mon discours »… on croit rêver...), ou la longueur de ceux-ci pendant qu’on y est, et aussi d’éviter de proférer des jugements de valeur aussi inutiles que prétentieux sur le commentateur précédent. En ce domaine particulier comme en tant d’autres, PERSONNE ne détient LA vérité et tenter de la démontrer ou l’imposer aux autres n’est autre que ridicule. Est-ce si difficile pour certains de n'envisager leurs convictions que personnellement ?
Je m’exprimerai peut-être encore sur le sujet, sous quelle forme, je n’en sais rien encore. Mais je ne m’efforcerai à rien d’autre que ce qui m’a menée jusqu’à présent en ce lieu : le plaisir, l’évidence, les mots, les sentiments… Si quelque chose vient sous mes doigts à ce sujet, je l’écrirai. C'est tout.
Commentaires
Tu peux compter sur moi, pas de jugement, mais une attente car moi ausi je me pose des questions, et tente d'évacuer certaines réactions négatives envers le religieux. Tout ce que tu écriras ne pourra que m'aider, m'ouvrir un chemin ou pas, mais en tout cas, pour cela je te remercie, et tu le sais je vous respecte toi et tes croyances, et ta tolérance.
Je t'embrasse Traou, ce billet me touche beaucoup par sa délicatesse, mais aussi parce que tu dis les choses, tu ne les aboies pas.
Désolé de te contre dire, mais je détiens LA vérité. Tu as juste de la chance que je sois trop fainéant pour avoir envie de te l'imposer. :D
(d'ailleurs dans mon extrême générosité, j'ai ajouté par mégarde un espace en trop)
Fauvette, je t'embrasse. Merci.
Kowalsky, ce billet ne te concerne en aucune façon. Je sais bien que tu es le seul à détenir LA vérité ! J'attends avec impatience que tu la dévoiles...
(s'te plait... sois sympa, quoi...)
Une chose, Traou, qui m'avait en effet frappée à la première lecture de ton billet "Credo...", c'est que tu n'y disais finalement pas grand-chose de très précis ou de très développé quant à tes convictions, mais que tu t'entourais par contre d'un impressionnant volume de précautions oratoires témoignant de la crainte que tu semblais avoir à propos de la manière dont tes propos seraient reçus et dont tes convictions intimes seraient perçues par tes lecteurs (ou certains d'entre-eux). Il m'a semblé finalement que dans ce billet, tu défendais davantage ton "droit" d'avoir tes convictions personnelles et de les exprimer librement dans l'espace qui est le tien sans être (mal) jugée pour cette raison.
Ce billet m'avait donc donné l'impression que tu comptais davantage développer sur tes convictions et expériences à proprement parler dans une suite à venir, si le premier billet ne te paraissait pas "mal perçu" par tes lecteurs les plus "proches", peut-être ?
...Juste pour te faire partager l'impression que j'ai retirée de cette lecture, où tu semblais "prendre la température du bain" avec une certaine crainte, qui ne te ressemble pas habituellement, signe encore de l'importance de ces choses pour toi...
(Et je te présente bien entendu mes excuses pour mes commentaires de longueur exagérée que j'aurais sans doute du garder comme matière à écrire un jour un billet chez moi... Ou pas.)
Peut-être qu'il y a eu beaucoup de commentaires sur le sujet à peine évoqué parce que justement tu donnais l'occasion à certains de s'exprimer sur un domaine qui n'est pas souvent abordé.
J'ai ressenti comme un flot d'idées et d'émotions qui auraient été longtemps contenues, probablement pour les raisons auquelles tu fais référence : l'intime et la peur d'être jugé.
C'est agréable que le ton précautionneux que tu as employé ait semble-t-il découragé les polémiques trollesques et péremptoires. Tu as eu la preuve que beaucoup de gens peuvent confronter sereinement leurs idées à partir de ta réflexion. J'espère que ça t'aidera à ignorer les éventuels malotrus s'ils se présentent dans les commentaires d'un futur billet sur le sujet :o)
Chère Traou, c'est JUSTEMENT ça que j'aime chez toi, ça que j'apprécie en venant te lire: c'est que tu nous donnes simplement à lire des choses de toi, des ressentis, des sentiments, des choses "intimes", qui sont de vrais cadeaux! Je ne crois pas que tu aies voulu ouvrir un débat concernant ton "credo" comme il est malséant d'affirmer que tu n'as pas à éprouver telle peine ou telle joie J'écris vite là, et j'ai peur de ne pas être claire Des idées peuvent se discuter (mais dans le respect de l'autre) des sentiments peuvent simplement se donner, s'écouter, sans plus Je suis dérangée par les longs commentaires qqu'il y a parfois chez toi...j'y vois presque une agression par rapport à toi, une tentative de t'asséner des arguments que tu ne demandes pas en effet. Ces logs commentaires je les passe d'ailleurs joyeusement! Reste toi-même Traou, c'est comme ça qu'on (moi en tout cas) on t'apprécie
Comme je te comprends... difficile de livrer "en pâture" des choses si intimes et personnelles et de voir la façon dont des poings se dressent et des cheveux s'empoignent, même virtuellement, alors que pour approcher l'intime, il faut juste de la douceur, de la confiance, de la bienveillance... et parfois des silences.
(Bizarre aussi, j'ai un billet prévu pour je pense demain, qui va complètement à l'encontre de tes convictions sur ce point précis et pourtant, je suis sûre que tu comprendras les sentiments que ça provoque en moi, de la même façon qu'il me semble un peu mieux toucher à l'essence de ce qui est toi depuis ces quelques mots de ton "Crédo"...)
Ah aaah tremblez trolls de passage, j'ai mon fouet dans une main, mes menottes dans l'autre.
Plus sérieusement, tes billets sont un régal. Tu dis les choses avec tact, respect, douceur, si bien qu'ils invitent davantage au partage qu'à la bataille. Et même si ce blog n'est qu'une part de toi, c'est une bien jolie facette (et qui te ressemble), que nous avons là.
Depuis l'autre jour (depuis la lecture de tes articles) et (en dehors des moments où la migraine fut trop forte), j'essaie de réfléchir à ce que je crois. C'est curieux, cela forme un kaléidoscope où je me retrouve difficilement. J'aime bien quand je rencontre des blogs où l'on aborde ces questions. J'aime bien, je me retrouve dans quelque chose où je suis bien. Voilà, c'est ça que je cherchais. Un moment où je suis bien. Même si je suis pleine de doutes...
entre ce qu'espère le coeur et ce que dis la raison, y'a de quoi naviguer sur ce sujet mais avec du respect et de l'écoute pour les différents avis exprimés, y'a de quoi trouver des terrains d'entente...
Bonjour,
je découvre ton blog. Donc tu m'excuseras de ne pas encore commenter les articles (de toute façon je fais rarement de commentaires, pas trop le temps), mais je voulais juste te dire que la Côte d'Emeraude, je connais. Moi, mon coeur est à Saint-Cast... Amitiés salées.
Comme Fauvette, très intéressée par le sujet, en attente de tout ce que tu pourras écrire qui m'aidera de toutes façons.
Je suis comme toi, mon blog est mon lieu intime, pas un forum où débatent des gens que je ne connais pas. J'y écris mes perceptions, mes souvenirs, mes questionnements, mes souffrances, mes joies, mes plaisirs, mon Môa... Après, lis qui veut... Et si on me juge, soit je rigole, soit je m'en fous...
C'est drôle depuis que tu as écrit ton dernier billet sur ce sujet, j'y pensais et me disais qu'il fallait que je mette un p'tit mot et puis re-voilà un nouveau billet sur ce sujet. Sujet qui me passionne !!! Je n'aurais pas pensé le lire ou le partager un jour sur un blog. Pour moi, il m'est si important qu'en face d'un ordi je n'arriverai pas à m'exprimer !! La preuve.... En tout cas bien heureuse d'avoir croisé ton chemin !!! Merci !!!