Cirque
Par Traou le lundi 18 décembre 2006, 21:45 - Emotion(s) - Lien permanent
Je ne sais s'il y a un spectacle au monde qui m'étreint plus d'émotion que celui-là.
Je ne sais ce que j'y préfère, de la musique des corps déliés, des courbes et bonds virtuoses, des ombres et des lumières de gestes, de l'intensité de l'effort invisible.
Je ne sais si c'est la poésie de la piste ou le regret poignant de ne pas y être qui me procure ce serrement de coeur, ces larmes qui perlent parfois, ce sentiment indicible que là est l'essence de moi.
Quand je suis sur le pourtour du rond de lumière et de magie, j'en veux à mes parents de ne pas être née là.
J'aurais voulu m'appeler Fratellini, moi.
Et jongler. Et m'envoler.
Et faire rêver d'autres comme moi tout en bas.
Bouleversée, je lève les yeux vers les cintres.
J'y suis un peu aussi.
Rentre les semelles un peu plus lourdes de toute cette légèreté.
Des boucles virevoltantes d'une corde qui fut lisse avant l'étreinte sauvage et belle d'une fille-liane.
Mouvements et reflets de cuivres.
Corps entremêlés au plus haut des airs.
Musique des souffles retenus.
De mon coeur qui bat plus fort.
Plus fort.
Plus fort...
Commentaires
Moi qui me rêvait naguère en petite écuyère en habit de lumière, les petites ballerines dorées solidement posées sur le dos d'un cheval tournoyant sous les projecteurs, c'est peu dire combien tes mots me ramènent en enfance...
J'ai du retard de lecture, je me suis absentée longtemps. Mais je ne suis jamais déçue quand je reviens. Le cirque je dois le redécouvrir après une overdose de paillettes, il y a quelques années et le cirque vu par Traou, ça devrait aider...
Tu as tout à fait raison, rien de plus incroyable, beau et émouvant que le spectacle de cirque.
ho! un bout de reve en images ...
Dire que, petite, j'avais inventé toute une histoire d'adoption que je me racontais, me fondant sur ma peau un peu jaune, j'étais une enfant du cirque enlevée à ses parents et élevée par les miens. Je m'endormais en rêvant de roulotte cahotant sur le chemin...
Tu sais quoi ? ce que je préfère au cirque (j'y étais samedi dernier), ce sont les ratés, les massues qui tombent, les cerceaux trop lourds, les animaux récalcitrants... non pas par sadisme mais par empathie plutôt, c'est un spectacle vivant, pas un film, et ils nous laissent voir l'imperfection et la ténacité de l'humain.
Merci de ces photos et de ton texte, Traou.
Je dois être spéciale, mais les spectacles de cirque m'ont toujours rendue triste, ils me faisaient toujours pleurer, tout comme les dessins animés où me trainait ma mère (Bambie, Cendrillon,...). J'y pleurais en permanence et, donc, ce n'est vraiment pas des bons souvenirs. Je n'y ai jamais emmené Ma Puce (d'autres s'en chargeaient) parce que c'était au dessus de mes forces (même à 30 ans, je savais que j'allais ressembler à une madeleine). Ca ferait l'objet d'une séance...
La peur et le vertige sont des bêtes féroces toujours à l'affût dans l'ombre du grand chapiteau. Vous leur passerez un collier de lumière, vous les promènerez comme des chats, tenus en laisse...
De bien jolies photos.
Moi aussi j'aime beaucoup le cirque. On ira ensemble, si tu veux !
IL est beau et touchant ce billet. Oui c'est vrai tu aurais pu faire partie de la famille du cirque, tu as l'énergie et la volonté nécessaire. Et les yeux qui pétillent.
Mille gros bisous Traou que je n'ai pas vue depuis quelques temps ...mais là, je me rattrape. Joli ton post sur le cirque : tu écris si bien ! Je te souhaite de passer un joyeux Noël chaudement entourée de ceux qui t'aiment, avant de t'envoler pour AILLEURS !. Bisous !
Tu es déjà partie ? Non, ce n'est que tes derniers préparatifs qui t'éloignent de nous.
Pour ma part, je retourne près de chez toi pour Noël. Et je n'oublie pas qu'on doit se voir un de ces quatre, après l'Inde ? Avec plaisir ! Bisous.