Rome, ou presque
Par Traou le dimanche 22 octobre 2006, 21:54 - Ici et là - Lien permanent
C'était mon deuxième voyage professionnel à Rome, le deuxième tout court, d'ailleurs.
Je n'ai pas vu grand-chose de la Ville Eternelle, j'avoue, pas plus cette fois-là que la première.
C'était il y a pas loin de deux ans, en février. Un saut de puce de 24 heures pour la signature d'un contrat. Arrivée à 17 heures à Fiumicino, cou dévissé dans le taxi pour apercevoir le Colisée, la Trajane et quelques autres merveilles. Signature et pince-fesses, au Palais Farnese, quand même. Dîner boulot. Un dernier verre au sublime bar du Plaza (détour à faire si vous passez dans la capitale italienne). Dodo. J'avais mis mon réveil à sonner très tôt pour pouvoir me promener une heure ou deux dans Rome avant de reprendre l'avion. Las... à mon réveil, les rues étaient bombardées de grêlons gros comme des oeufs, et des choses non identifiées voltigeaient à l'horizontale sous la fureur du vent. Je renonçai à ma balade romaine matinale.
Ce même jour, à Paris, la météo n'était pas plus clémente. Arrivés à l'aéroport, on nous annonça que Roissy était bloqué par la neige : 6 heures d'attente avant qu'un avion puisse décoller en direction de la France... Je connais par coeur l'aéroport de Fiumicino. Il s'y trouve une épicerie tout ce qu'il y a de sympathique où l'on peut faire le plein de pasta, pesto, parmesan, coppa, etc... Je ne m'en suis privée ni cette fois-là, ni cette semaine.
Cette fois-ci, c'était encore l'été. Arrivée lundi dernier dans la soirée, trop tard pour le dîner "officiel" organisé par le festival (la toute nouvelle "Roma Film Fest" dont je n'ai finalement rien vu), ce qui m'arrangeait plutôt. Je me suis offert un plat de pâtes à la terrasse d'une mignonne trattoria, avant d'aller saluer la fontaine de Trevi. Même à cette heure tardive, une foule dense était venue comme moi rendre hommage à Fellini. Je vois mal comment on pourrait s'y baigner aujourd'hui : trop de public y guette désormais une hypothétique Anita Ekberg... J'ai omis d'y jeter une pièce par dessus mon épaule gauche, mais je me suis promis de revenir.
Retour à l'hôtel, dont je ne suis plus sortie... que le lendemain soir pour le dîner ! La journée s'est déroulée toute entière dans les salles de réunions et le restaurant de l'hôtel... en sous-sol. J'allais de temps en temps échanger quelques mots dans un italo-français improbable - mais nous nous comprenions fort bien - avec l'adorable portier, histoire de voir le temps qu'il faisait dehors. C'est là que nous avons appris la collision du métro du matin et que nous percevions les échos de la circulation extrêmement perturbée dans toute la ville (déjà qu'un jour normal c'est le bazar...).
La soirée fut douce sur une terrasse donnant sur l'église Trinita dei Monti (dont je n'ai photographié que la moitié, l'obélisque qui se tient devant elle était encagé dans un immonde échafaudage). Le divin breuvage italien dont nous avons quelque peu abusé finit de nous achever en beauté. Nous avons quelque peu titubé avant de tous nous effondrer (après une dernière petite grappa au bar de l'hôtel...).
Le lendemain, le "Corriere della Serra" sur le plateau du petit déjeuner et les infos chantantes bien que dramatiques de la RAI me rappellent que si, si, je suis en Italie. J'aime bien. Après le café parfumé comme nulle part ailleurs, la traversée de Rome ensoleillée me permet tout juste de me rendre compte que chaque recoin de cette ville recèle des splendeurs.
Photographie furtive du forum dans la lumière du matin. Puis une conférence de quelques heures dans une salle monumentale du Capitole, un casque m'écorchant les oreilles en m'y déversant la traduction des quatre ou cinq langues parlées par les orateurs. A la fin de la conférence, on nous a emmené quelques minutes seulement et au pas de course dans quelques salles du musée du Capitole. J'ai photographié en courant une louve floue, preuve que j'étais bien dans la ville de Romulus et Rémus, je le jure.
Encore quelques pâtes (nom d'un chien, comment les fait-on cuire "al dente" comme ça ?!). Un taxi. Aéroport de Fiumicino le temps de faire le plein de souvenirs locaux.
Ah si, au moment de récupérer nos valises à l'hôtel, je me suis échappée jusqu'au toit pour voir la Ville d'en-haut.
Je vais songer à mettre un jour en bonne et due forme dans ma sidebar ma "wish-list" personnelle, avec mises à jour régulières. On n'y trouvera pas de bouquins ou de CD, pffff, c'est petit joueur, mais des cadeaux plus exceptionnels, au premier rang desquels figure d'ores et déjà un grand week-end à Rome, avec un zamoureux assorti de préférence... A vot' bon coeur, M'sieurs Dames !
Commentaires
Grand plaisir de lecture que ce billet, Traou. Merci.
Est-ce que ça marche vraiment les wishlists pour d'aussi beaux cadeaux ? Parce que ce ne doit pas être donné justement un grand week-end dans la Ville Eternelle avec un zamoureux assorti. Que faut-il fournir ? le zamoureux ?
Merci pour l'agréable compte-rendu !
Pff ... J'étais content de ce billet jusqu'à sa conclusion (avec l'histoire du z'amoureux et tout et tout).
Maintenant, je peux toujours citer Etienne Daho et sa sublime chanson, le stratagème est éventé. Les "j'aimerais tellement coincer la bulle dans ta bulle , poser mon coeur bancal dans ton bocal, ton aquarium", les "Florence Milan, si y a le temps " et les choeurs de Lio, tombent à plat et pire encore, peuvent laisser planer des malentendus.
Tu as fait un sacré shopping, dis moi (les Love Pasta m'ont beaucoup amusé)
Comment ça, tu n'aurais même pas vu Ariane recevoir son prix ? Ben mince alors et moi qui comptait sur toi pour me raconter ...
Merci pour cette visite rapide. La mienne le fut encore plus, une demi journée dans un car étouffant !
Bon retour chez nous !
Huhuhu, on a plein de photos en commun.
Agréable de te lire, et de voir ces belles photos. Bonne semaine.
Huhu, coup d'oeil rapide sur Rome par tes yeux, ça fait du bien en ce matin grisouille, merci !
Mais je pensais que tu allais au moins attendre une "bénédiction" de Benoît le seizième ;)))
Tu m'as rappelé plein de bons souvenirs… J'ai vécu à Rome un séjour incroyable, très Fellinien (mais je ne me suis pas baignée dans la fontaine). J'y suis retournée, c'était moins amusant (quoi que déjanté un peu aussi), mais tout aussi beau
Je me demande ce qu'il y a de plus beau que l'Italie ?
AH, la fontaine de Trévi ...chaque fois je revois le film, la beauté des acteurs, le doux chant de la langue italienne, les scooters, la dolce vita..... ah l'Italie
Quelle chance ! Rome est une ville sublime, je suis affreusement jalouse
Belle promenade que tu nous contes là même si ces quelques photos ont été prises à vitesse grand V. Une phrase que tu dis m'a interpelée "la traversée de Rome ensoleillée me permet tout juste de me rendre compte que chaque recoin de cette ville recèle des splendeurs." C'est exactement ce que je m'étais dis alors que je me baladais dans les rues de Rome. Sur chaque trottoirs, il semble y avoir un petit bout de Rome antique protégé, des morceaux qui apparaissent de ci de là, comme des témoins de cette magnifique cité.
Pour les pâtes, il est important d'acheter une bonne marque. Des Baril... peuvent aller et sont très faciles à trouver les mieux sont les De Cecc... Ensuite, les plonger dans l'eau bouillante (j'ai vu un jour un anglais les plonger dans l'eau froide, brrr), repecter scrupuleusement le temps de cuisson. Vite les sortir de l'eau, ne pas les laver après cuisson (argh, y en a qui font ca). Ensuite tu assaisonnes comme tu veux. Si tu les refaits cuire avec une sauce, il faut penser a les retirer de l'eau un peu plus tôt pour ne pas avoir de sur cuisson. Je n'amais pas trop les pates jusqu'a ce qu'une amie italienne ne me donne des lecons. Depuis, vraiment, ma vie a changé. Et avec les pates toutes les recettes sont permises. Voilà. Ca répond a ta question? ;D
Arrrrgggghhhhh !
Quand l'eau bout, verser les pâtes dans l'eau. Attendre que l'eau bouillone de nouveau, couvrire et éteindre le feu. Respecter scrupuleusement le temps de cuisson. Comme ça elles cuiront à température raisonable et seront "al dente".
Moi aussi j'ai pris des leçon avec un(e) italien(ne)
Francois : tu as raison, on est jamais trop précis.
Et c'est un sujet de débat important et sans fin avec mon Elle. L'eau ne doit pas bouillir pendant la cuisson ! na !
Après cuisson et égouttage, faire chauffer un peu de bonne huile d'olive, du parmesant et une gousse d'aïl écrasé. Ajouter les pâtes et remuer quelques secondes.
Pour les accros, rajouter du parmesan encore avant de manger.
Et c'est tout ce que j'ai à dire sur le sujet
Parmesan sans t, bien sûr. Je fais une grosse dyslexie digitale ces jours-ci, pardon !
Tu nous racontes une Rome que tu as à peine entrevue (je me demande si en italien ce participe se dit aussi intervista ? ) ...bien sûr tu dois y retourner car il faut que vous preniez le temps de faire connaissance l'une de l'autre... ...et pourtant il y a infiniment plus de vie et de vérité dans la Rome d'hôtel et de conférences dont tu nous livres quelques traits, que dans les récits pleins de lieux communs de tous les touristes ! (L'esprit de Federico doit se trouver sans doute quelque part d'autre... !
)
Merci pour ce compte rendu de la ville éternelle, éternellement belle. Je n'ai pas pu commenter la note précédente, j'en ai juste ressenti chaque mot... tu le sais. Plein de bisous à toi, si tu passes par chez moi, fais signe
Cher Obni, merci de tes fidèles visites. Je continue à goûter tes mots, même si plus discrètement en ce moment...
Bonjour Otir. Ravie de t'accueillir. Quelle question ! Bien sûr que ça marche ! Enfin, l'espoir fait vivre
Et on donne ce qu'on veut...
Rien, rien vu, chère Gilda, rien de rien... Je ne connaissais même pas le palmarès. L'année prochaine, promis !
Chers François, Onze et Anne, merci pour vos bon conseils culinaires (François, je ne te savais pas spécialiste de la pasta al dente ! Je vais tester ta méthode de cuisson). Je vous raconte ma prochaine dégustation (ou alors je vous invite !)
Matoo, tes photos sont BIEN PLUS BELLES que les miennes. Et tu as vraiment visité et vécu la ville, ce que je n'ai pas vraiment fait.
Tanette, Akynou, Vic, Christine, heureuse de vous avoir donné un tout petit aperçu de cette belle ville et rappelé à certaines des souvenirs réels ou cinéphiles de bain dans une fontaine (Akynou, je suis sûre que tu l'as fait ;-)). Ne sois pas jalouse, chère Pomme, de mon sous-sol romain !
Ah Pablo, je vois que nous fréquentons les mêmes sites et avons des références cinéphiliques communes (tu connais aussi bien Rome que Madrid ?)
Madeleine, j'ai à peine longé le mur extérieur du Vatican, mais promis la prochaine fois je te rapporte un souvenir typique à l'effigie de Benoît ! (tu l'auras voulu)
Pralinette, même longueur d'onde, comme souvent... Je passe en coup de vent chez les uns et les autres en ce moment, mais cela devrait se calmer pour moi d'ici quelques semaines et j'aurais à nouveau un peu plus de temps pour me manifester. Bises en attendant.
Voilà que mon Spamplemousse trop vigilant colle mes propres commentaires aux oubliettes, c'est un monde ! En allant l'y récupérer, je suis tombée sur le commentaire de Labosonic qui avait subi le même sort...
Labosonic, les Love Pasta, c'est pour quand ma wish-list aura porté ses fruits, justement...
J'en profite pour adresser un clin d'oeil à mon amie Fauvette, qui a préféré commenter ce billet sur mon mail pour des raisons qu'elle a exposé chez elle. Je tiens à lui dire ici à quel point je suis heureuse qu'elle continue son blog que j'aime, que les liens chaleureux qu'elle a tissé autour d'elle aussi bien quand elle n'était que commentatrice que depuis qu'elle est devenue blogueuse lui appartiennent, et qu'elle ne doit pas y renoncer car je ne serais pas la seule à en être triste. Je souhaite très vivement que rien ni personne ne l'empêche de s'exprimer, ici comme ailleurs. Franchement, la blogosphère est peut-être suffisamment vaste pour que quiconque évite de piétiner les plates-bandes qu'elle a elle-même fleuri, non ?....
Tout à fait d'accord avec le dernier paragraphe, rien à rajouter, c'est parfait
Alors, voilà, moi je lis tranquillou le billet Traou, je m'dis "tient, c'est une bonne idée Rome pour un week-end en amoureux, pas con ! Faudrait qu'on y pense", et puis hop je lis les commentaires et maintenant j'ai FAIM ! C'est malin !
Traou: Non, non, je n'ai jamais été en Italie ! (sauf au cinéma... : c'est déjà ça !
)
Bon sur cette belle lecture je m'en vais aller me faire cuire une pasta... Il manquera le petit expresso parfumé. Ah les terrasses romaines...
Merci de nous avoir offert cette belle promenade Traou
Pralinette :
Vroumette, si tu as faim, je te recommande la cuisson des pâtes "al dente à la François Granger" (désormais, je ne les appellerai plus que comme ça !). François, je viens d'essayer, Alleluia, tu es un génie ! Sois béni jusqu'à la septième génération et toutes ces sortes de choses !!!
Pablo : Tiens ça me donne envie de revoir des films italiens... "Nos meilleures années", par exemple.
Valclair, même recommandation quà Vroumette : suivre la recette du Grand Maître de l'Ordre des Pâtes Al Dente, devant lequel je m'incline bien bas
Ha ! enfin une qui m'écoute
Pour faire joli, et impressioner tes invités, dès que tu as éteint le gaz, tu met un torchon plié en 4 sur la casserole, puis un couvercle sur le torchon. Ca fait classe
Dès que le temps de cuisson est fini, j'égoute dans une passoire, je remet la casserole sur le feu (doux) avec une grosse noix de beurre (salé, bien sur), et stôt le beurre fondu, je verse les pâtes dans la casserole, et je remue rapidement, avant de servire....
PS: vivement le feignasse food blog...
J'adore tes photos et ton texte est toujours aussi transporteur (oui je sais ce mot n'existe pas mais franchement à cette heure et après une nuit de boulot allez trouver les bons mots :). Pour un peu et j'étais à Rome. Cela me donne envie d'y aller. En attendant, je note la recette aldente de françois Granger
Bisous
C'est vrai que Rome sans Zamoureux, ça le fait moins... C'est pour ça que je ne vais pas y aller de suite !
Je te souhaite de tout mon coeur le "zamoureux de ta préférence" pour ton prochain séjour à Rome. Bisous Traou
Ah, mais si tu voulais une Anitta pour se baigner dans la fontaine, fallait m'appeler, bon sang ! J'étais disponible, en plus... Se baigner dans un jacuzzi même pas chauffé et même pas bouillonnant, devant 2000 touristes faisant crépiter leurs flashes, tu le sais pourtant, que je suis toujours partante pour ces choses-là...