Août déjà, un matin

Se réveiller au son de turbine ronronnante du chat qui quémande un câlin et effectue un gymkhana savant sur l’oreiller, vous tirant affectueusement les cheveux au passage. La montre avoue 5h00. On envoie promener le fauve.

Nouveau réveil miaulant et caressant. Il est 7h00. D’accord. On se lève en titubant pour ouvrir un sachet de pâtée molle (on évite le poisson, écoeurant à cette heure) pour le vieux chat qui a perdu le seul croc qui lui restait lors de sa virée nocturne de la veille, on se demande comment.

On se recouche, bien décidée à reprendre son rêve là où on l’avait laissé, et pour un moment. On se souvient soudain que la mer est haute à 7h15. Oh non, trop loin du lit la mer…

Et puis si, on se relève. On met le café en route. Un maillot, une serviette, le vieux vélo. Il n’est pas encore 8 heures. La plage est déserte, l’eau frémissante de vagues fraiches. On va jusqu’aux bateaux et retour. Brasses régulières, bienfaisantes.

Les cheveux mouillés entortillés, le maillot sablé noué autour du guidon, on revient vers la maison par les petites rues de pierre ponctuées de roses trémières, nue sous une robe douce, la serviette lourde de sel autour du cou.

On est accueillie par un chat qui s’endort repu et reconnaissant, une odeur de café, un rayon de soleil sur la vieille table de bois qui éclaire joliment la faïence bleue des déjeuners bretons chinés chez un brocanteur la veille.

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On entend son nom appelé par-dessus le portail. Une balade à vélo ? Oh oui ! Un paysage de petits chemins de campagne le long d’un bras de mer, beau et silencieux. Un rien cahotant. Et un petit crachin bref et bienvenu sur le retour pour se rafraichir après l’équipée. Tiens, si on retournait se baigner ?

La serviette n’a pas eu le temps de sécher du bain de 8 heures. Tant pis. Enroulée dans ses rayures d’éponge roses et blanches, les pieds dans le sable doux, regarder le petit phare bleu au loin, les bateaux comme des virgules blanches et les mouettes comme des circonflexes, la trouée de lumière dorée insensée sur l’ile aux oiseaux, l’horizon bleu-vert mouvant.

Remercier le Ciel, la Mer, le Vent, la Vie, d’être née ici.

Commentaires

1. Le mardi 4 août 2009, 20:38 par Agaagla

Comme tu as l'air bien, là, Traounette (ça me donne envie de te dire Traounette, pourtant de ma part c'est un peu risible)

Le bain du matin, c'est le meilleur (je n'ai pas la mer, mais j'imagine que ça peut être aussi plus mieux que la piscine que c'est plus grand (je suis pour l'instant incapable de formuler ça en français, tant pis))

2. Le mardi 4 août 2009, 21:09 par luciole

quelle façon parfaite de donnée envie ! Bonne vacances à toi!

3. Le mercredi 5 août 2009, 08:24 par gilda

Je sens que je vais être la seule à lire ce billet en triste (tant pis pour moi). Je t'aurai volontiers accompagnée pour le bain de 8 heures.

4. Le mercredi 5 août 2009, 17:17 par Agaagla

Gilda, pour moi, quand c'est triste ce sont ces choses-là qui raccrochent, justement, elles n'en prennent que plus de relief, d'intensité, d'importance.

5. Le mercredi 5 août 2009, 21:22 par Madeleine

hum Traou tu nous racontes des madeleines là :)

6. Le mercredi 5 août 2009, 21:54 par mikado

Se baigner et boire la tasse - un beau maître nageur va bientôt faire son apparition, c'est forcé.
Ceci dit, ce n'est peut-être qu'une clause de style, mais j'inclurais un papa et une maman, dans la liste de la dernière ligne.

7. Le jeudi 6 août 2009, 07:30 par La Sardine Masquée du Port

De gros paquets de madeleines odorantes, voui...avec des grains de sables qui craquent un peu sous la dent. et qu'elles sont belles ces tasses ! (J'suis jalouse, je craque violent et depuis longtemps, pour la faïence bretonne)

bonne et belle suite de vacances, bises d'ici

8. Le samedi 8 août 2009, 10:10 par Pablo

En partageant ce même océan d'un/e autre côté/e (mais avec des horaires de marées complètement différents), j'ai beaucoup pensé à toi, je t'ai même vue très clairement ce matin-là !

9. Le mercredi 12 août 2009, 07:49 par Boutoucoat

Le café n' était pas assez corsé ....tu t' es endormie ?