Ciel-thérapie
Par Traou le mercredi 26 septembre 2007, 22:20 - Emotion(s) - Lien permanent
En cas de déprime, j’ai plusieurs remèdes possibles : film de filles, bon vin, repas gourmand, journée beauté, soirée copains, câlins et galipettes, certains de ces anti-dépresseurs avérés pouvant tout à fait être consommés simultanément, d’ailleurs.
Il y a une autre thérapie dont je constate chaque fois à quel point elle m’est bénéfique, me plongeant dans un état de sérénité bienvenu et ramenant à de justes proportions tous les soucis auxquels j’accorde parfois un peu trop de crédit. Cependant, c’est une cure un peu compliquée à obtenir d’un claquement de doigt, il faut prendre rendez-vous et ça coûte cher, mais j’ai la chance de pouvoir la pratiquer professionnellement plusieurs fois par an et c’est déjà un énorme privilège.
Je l’ai expérimenté à nouveau ce matin, dans l’avion qui me ramenait de Biarritz (il n’y a pas d’aéroport à San Sebastian) : voler au-dessus d’une mer de nuages est pour moi une source de félicité absolue.
Non pas que j’aime particulièrement prendre l’avion. On s’y ennuie copieusement et je n’aime pas cette sensation de me sentir « coincée », peu libre de mes mouvements. En plus on y mange le plus souvent très mal (sauf dans les avions indiens, surtout les plats végétariens), ce qui me rend toujours un peu grognon (ben oui…).
Mais le ciel… Le ciel !!! Merveille toujours renouvelée. Là-haut il fait incroyablement beau. Et je ne me lasserai jamais des levers et couchers de soleil qui rosissent l’étendue cotonneuse, des champs géométriques au-dessus desquels des petits nimbus jouent à saute-mouton, de l'incroyable beauté de la Terre. Je crois que j’ai fait des milliers de photos de cette splendeur, qui ne rendront jamais le sentiment de plénitude que m’offre le ciel. Tout devient relatif à cette altitude. Et j’ai toujours un immense remerciement en moi quand je contemple cela, retenant mon souffle pour ne pas voiler de buée mon hublot (je demande toujours à être placée près d’un hublot, sinon je trépigne). Remerciement à la Vie de m’offrir des instants si pleins, si intensément calmes et beaux.
Merci aussi aux taxis grévistes de l’aéroport Charles-de-Gaulle et aux opérations-escargots du jour en Ile-de-France de m’avoir laissé tout le temps d’écrire ce billet pendant mes deux heures et demie de Roissybus, plus longues que mon voyage en avion, donc... Dommage, je n’avais pas de connexion wifi (je vais me plaindre à la RATP) sinon j’aurais pu mettre le billet illustré en ligne tout de suite !
Commentaires
J'ai cette problématique en avion de préférer la place coté couloir pour pouvoir y étendre les jambes et avoir envie d'être coté hublot pour regarder dehors. Quand j'étais petit, c'était obligatoirement hublot, mais maintenant que l'espace alloué pécuniairement est souvent inversement proportionnel, j'ai tendance à me contenter de moins.
Je sais que tu sais que pour moi c'est pareil ;-)... J'en ai bien profité il y a deux ans maintenant
Ah, j'adore aussi tous les trucs qui volent( et qui flottent aussi d'ailleurs, et pas mal de trucs qui roulent) et les ciels chantilly...
C'est vrai que c'est beau. Bon, depuis que je prends l'avion avec un bébé, j'ai un peu de mal à trouver la seconde pour tourner la tête et admirer, mais c'est provisoire (j'espère !).
Tu devrais faire du parachutisme ou de l'aile delta ou du parapente ou de la montgolfière ou du vol à voile ou piloter un avion ultra léger ou un avion tout court ou... Ne me dis pas que tu n'as pas envie d'au moins un de ces trucs !!! (Je n'ai jamais passé de piloter un cerf-volant du sol, mais qui sait si un jour...)
Cette sensation de plénitude est parfois si forte en moi que, si le hublot pouvait s'ouvrir, je me jetterais à corps (irrémédiablement) perdu dans ces boules de coton.
Joliment dit...
J'ai pris l'avion deja 2 fois cette semaine, et une 3e (et derniere) fois demain, et j'avoue que j'ai du mal a profiter. Je pense un peu trop aux accidents et tout lol! mais je comprends tres bien ce que tu veux dire par le fait que tu n'arrive pas a traduire ce sentiment... j'avais fait un dessin une des premieres fois que j'avais pris l'avion, faute de mieux.
par contre, a defaut de pouvoir voler par moi meme (quoique...) un de mes reves est de monter en helicoptere!! bon voyage au-dessus du monde.
Alors j'avoue, je suis un peu partagée entre la fascination d'être au dessus des nuages et les chocottes de "et si on tombe ?"
Ma maison préférée a longtemps été un aéroport... Je m'y suis sentie comme un poisson dans l'eau...
Un peu comme toi -d'où mon fantasme de saut en parachute même si j'ai un terrible vertige!-, un peu comme Telle, envie de gambader et me rouler dedans; ça me fait le même effet que les dunes bretonnes -sauf qu'on peut et gambader et se rouler dans ces dernières. :)))
Kowalsky, tu soulèves un problème majeur du voyage en avion : la place près du hublot est celle où l'on se sent aussi le plus "coincé". Grand moment de solitude, par exemple, que celui où l'on a une envie pressante et des scrupules à réveiller les deux gars d'à-côté pour rejoindre le couloir...
Tiens, au fait, Luciole, notre blog "photos de ciel", il faudra qu'on y songe un jour... (ceci dit, j'ai déjà à peine le temps de m'occuper de celui-ci, et toi tu as déjà un "blog de photos de merveille"...
Ciel-chantilly, c'est exactement ça, Anita. On en mangerait !
Cro-Mignonne va adorer le ciel aussi, Anne. Vous admirerez toutes les deux !
Pablo, j'ai déjà eu l'occasion de voler en parapente (tiens, je voulais en parler un jour ici), ce qui fait partie des souvenirs les plus exaltants de ma vie (surtout la première fois, à Chamonix, face à l'aiguille du midi). Piloter un avion ne me tente guère (et puis il n'y a que les gros avions qui montent si haut, non ? Ou je dis une bêtise, peut-être, je n'y connais rien)
Moi aussi, Telle, j'ai toujours une vision de moi en train de gambader de nuages en nuages, et de m'y lover confortablement pour contempler le ciel...
L'hélicoptère, j'ai déjà eu l'occasion de tester, Cledsol. Ce qui est le plus impressionnant, là, au contraire, c'est de voler au plus près du sol. J'apprendrais volontiers à piloter ces bêtes-là, mais il paraît que ça coûte une fortune.
J'ai la chance de ne pas être trop flippée en avion, Vroumette, sauf quelquefois quand ça secoue drôlement et que ça fait de drôles de craquements Mais je me dis toujours que statistiquement, ça a moins de chance d'arriver qu'un accident de voiture, et que sans doute on a peu le temps de se rendre compte de ce qui se passe... Brrrr....
Les avions et le ciel, oui, Baïlili, les aéroports pour ma part, bof... On y passe un temps fou pour pas grand chose.
C'est dans mes projets depuis longtemps, Rose, le saut en parachute. J'ai moi aussi le vertige, mais tu ne peux avoir le vertige que si tu reposes sur le sol, pas quand tu es dans l'air, je crois.
La place près du hublot, moi aussi j'aime bien, c'est vraiment l'endroit pour rêver... Je m'y sens à l'abri. C'est vrai que je t'imagine bien pratiquer le parachutisme Traou. Des bises amicales.
Et quand, curieuses de ce bourdon pressé, les Alpes, non moins roses et blanches, passent une tête au dessus des champs de coton - elles s'y recouchent avec lenteur, si lentement que l'oeil le plus déterminé ne peut les suivre jusqu'au bout. Dés lors, toute ligne un peu sombre, toute inflexion violacée, signifie leur muette présence - l'angoisse qui est à la racine de toute excitation en quelque sorte.
Meuh ouiii, le wifi dans les bus, quelle bonne idée!
Oui, mais l'aéroport est la première étape pour LE voyage ! Donc tout ce qui s'y passe est lié à l'aventure à venir... C'est que mon point de vue ! Bises, ma chère Traou.
Tu as repris l'avion ou tu es la tête dans les nuages ?
Où es-tu Traou, ouh, ouh ? Bises.